Vous ne subissez peut-être pas de violence physique ou ne vous reconnaissez pas dans l’image traditionnelle de la "femme battue" ou de "l'homme victime". Mais vous constatez que votre partenaire ne vous respecte pas, que cette personne vous agresse d’une façon ou d’une autre et que vous souffrez moralement ou physiquement.
Ces réactions sont normales. C’est la situation que vous vivez qui n’est pas normale. La violence n’est pas une fatalité. Vous pouvez en sortir. En venant sur ce site, vous avez déjà fait le premier pas. Vous avez trouvé le courage de vous renseigner.
violencequefaire.ch est un site interactif. Vous pouvez parler de votre situation et poser les questions qui vous préoccupent en toute sécurité, anonymement. Des personnes professionnelles expertes vous conseillent en ligne de manière personnalisée.
Brisez le silence. Ne restez pas seul-e-x avec votre peur et votre souffrance.
Sortir du silence est un pas nécessaire pour arrêter ce cycle infernal. Sortir de l’isolement et parler de la violence en toute sécurité, anonymement. C’est un pas important que vous pouvez faire sur ce site, aujourd’hui. Cela vous aidera à vous sentir mieux et vous permettra de trouver un premier soutien.
Sortir du silence est un pas nécessaire pour arrêter le cycle de la violence. Ce site a été conçu pour vous permettre de parler de votre situation en toute sécurité et vous accompagner dans vos premiers pas hors de la violence. Vous y trouverez l’écoute et le soutien dont vous avez besoin, ainsi que des conseils personnalisés.
Sur ce site, vous pouvez poser anonymement toutes les questions qui vous préoccupent à des personnes spécialisées dans l’aide aux victimes de violence conjugale. Leur expérience leur permet de comprendre la complexité de votre situation et de vous aider. Vous recevrez des conseils avisés, adaptés à votre contexte particulier.
Lorsqu’on est victime de violence de la part de l’autre partenaire, il est difficile de voir clair dans la situation sans s’éloigner, au moins momentanément. Mettre une distance permet de vous retrouver, de reprendre confiance en vous et de faire le point.
Vous ne supportez plus la violence. Vous vous sentez piégé-e-x, vous ne savez que faire. Accordez-vous un temps de répit. Une séparation même temporaire est bénéfique. A l’écart de la violence, vous pourrez vous retrouver et mieux réaliser l'engrenage destructeur dans lequel vous êtes, identifier vos besoins et les moyens dont vous disposez pour vous préserver. Vous pourrez choisir ensuite l'option que vous estimez la mieux adaptée, reprendre la vie commune ou vous séparer de votre partenaire. Si vous décidez de poursuivre la relation, vous saurez mieux poser vos limites et vous aurez pris confiance dans vos capacités. Vous saurez que vous avez des ressources pour prendre de nouvelles décisions.
Si vous êtes avec une personne violente, partir est un droit. Vous pouvez en tout temps quitter le domicile conjugal pour quelques jours ou définitivement. Il n’est pas nécessaire de signaler votre départ au poste de police ni de demander l’autorisation de la justice. En partant, vous ne perdez pas vos droits par rapport à votre logement, à vos biens, ou à vos enfants.
Si vous avez des enfants, vous pouvez les prendre avec vous, cela constitue un acte de protection ; les laisser au domicile pourrait être interprété en votre défaveur. Si vous devez partir seul-e-x, vous avez la possibilité de demander rapidement à l'autorité judiciaire qu’une décision soit prise pour l’attribution de la garde. Il est conseillé de s’adresser le plus rapidement possible à la justice ou à un-e-x avocat-e-x. Tant qu'une décision judiciaire concernant le droit de garde n'a pas été rendue, les deux parents ont les mêmes droits et devoirs envers leurs enfants.
Dans les plupart des cantons, il existe des centres d'accueil pour les femmes violentées et leurs enfants. Dans un cadre assurant votre protection, vous bénéficierez d'une écoute en toute confidentialité, de conseils appropriés et d'un soutien pour des démarches juridiques si vous souhaitez en engager.
Si votre sécurité n’est pas menacée, vous pouvez aussi séjourner chez des proches ou à l'hôtel selon vos moyens. Pensez dans ce cas à consulter l'un des services d'aide spécialisés de votre région. Un soutien extérieur vous aidera à voir plus clair dans votre situation.
Contactez notamment le centre LAVI de votre choix qui vous aidera à trouver un hébergement, même si vous n’avez pas d’argent ou de permis de séjour (au moins temporairement dans ce deuxième cas).
L'expérience indique que les moments de séparation sont particulièrement dangereux. La personne auteure de violence est mise face à la situation qu'elle redoutait le plus. Le risque de violence est alors très élevé
Pour votre sécurité:
- Évitez que l'autre partenaire apprenne vos projets. Ne lui dites pas que vous allez partir. N'en parlez pas non plus à vos enfants ou à vos proches si cela présente le moindre risque;
- Préparez votre départ;
- Partez quand la personne auteure de violence est absente ;
- Ne lui laissez pas l'adresse de votre lieu d'hébergement;
- Évitez de vous retrouver seul-e-x dans des endroits sombres ou peu fréquentés;
- Si vous subissez des violences après votre départ, ne vous découragez pas. Vous pouvez encore agir.
Il ne semble pas toujours possible de partir, pour de multiples raisons: sentiments pour la personne violente, espoir qu’elle change, volonté de préserver la famille, manque d’argent, etc.
Vous ne supportez pas la violence, mais vous voulez poursuivre votre relation, vous pensez qu’elle peut s’améliorer.
Il est très difficile de briser l'engrenage de la violence sans soutien extérieur. Votre partenaire a besoin d’aide pour arrêter ses comportements violents et il est important que vous bénéficiez vous-même d’une écoute et d'un soutien.
Ce site vous offre la possibilité de parler de votre situation avec des personnes spécialisées dans la violence conjugale. Votre partenaire peut le faire également et trouver des informations dans la partie du site destinée aux personnes auteures de violence. Vous et votre partenaire pouvez aussi obtenir une consultation individuelle auprès des services d'aide spécialisés de votre région (voir adresses utiles). Sortir du silence et de l'isolement est un pas indispensable pour arrêter le cycle de la violence.
Ce site vous offre la possibilité de parler de votre situation avec des personnes spécialisées dans la violence conjugale. Votre partenaire peut le faire également dans la partie du site destinée aux personnes auteures de violence. Vous et votre partenaire pouvez aussi obtenir une consultation individuelle auprès des services d'aide spécialisés de votre région (voir adresses utiles). Sortir du silence et de l'isolement est un pas indispensable pour arrêter le cycle de la violence.
Certains services proposent des entretiens en couple centrés sur la violence dont l’objectif est de parler de la violence et de tenter d’y mettre fin de manière durable. Habituellement, le suivi prend fin à l’arrêt de l’usage de la violence. Si la violence reprend, il sera alors souvent nécessaire de faire un suivi individuel pour chaque partenaire.
Pour autant qu’il n’y ait plus de violence, il est également possible d'envisager une thérapie de couple ou une médiation. Cependant toute nouvelle menace ou agression doit vous amener à rompre la démarche, car sous l’effet de la peur, vous ne pourriez plus vous exprimer librement ou faire valoir votre point de vue.
Pour trouver des adresses, allez dans l'onglet "adresses utiles".
La violence au sein d’une relation de couple est interdite par la loi. La plupart des actes de violence concernés sont sanctionnés par le droit pénal. La loi protège l’intégrité physique, psychique et sexuelle de chaque personne.
En cas de violence, menaces ou harcèlement, vous pouvez demander au tribunal civil de votre lieu de vie d'interdire à votre (ex-)partenaire de vous approcher ou d'approcher de votre logement, de fréquenter certains lieux ou de prendre contact avec vous, notamment par téléphone, par écrit ou par voie électronique. Si vous habitez le même logement, vous pouvez également demander de faire expulser votre partenaire pour une période déterminée.
En cas de crise, la police peut, dans le cadre de son intervention, expulser immédiatement votre partenaire du logement commun.
Si la personne avec qui vous relationnez est violente, partir est un droit. Vous pouvez en tout temps quitter le domicile conjugal pour quelques jours ou définitivement, avec vos enfants le cas échéant. Le droit suisse permet à la victime de refuser la vie commune aussi longtemps que sa personnalité, sa sécurité matérielle ou le bien de sa famille sont gravement menacés. Il faudra toutefois régler la situation par la suite, en particulier la garde et le droit de visite pour les enfants.
Vous pouvez demander au tribunal civil des aménagements concernant votre vie de couple, que vous continuiez à vivre ensemble ou non. Ce sont les mesures protectrices de l'union conjugale réservées aux couples mariés. Celles-ci règlent notamment les contributions financières entre personnes mariées, l'attribution du logement ou de la garde des enfants. Les mesures protectrices de l'union conjugale ont pour but de fournir une aide pour surmonter les difficultés rencontrées pendant le mariage. Elles peuvent toutefois également servir à régler judiciairement les aspects d'une séparation provisoire ou définitive.
Les violences au sein du couple ne font par l'objet d'une infraction spécifique, mais le Code pénal suisse réprime la plupart de ces actes (que le couple soit marié, en partenariat ou en union libre). Si vous souhaitez que la violence soit sanctionnée, vous pouvez porter plainte contre votre partenaire ou signaler les agressions dont vous êtes victime à la police ou au ministère public. Les règles de la procédure pénale impliquent toutefois que la violence soit considérée comme prouvée pour qu'une sanction puisse être prononcée.
Signaler les violences
À quelques exceptions près, la loi prévoit que les violences commises au sein d'une relation de couple soient poursuivies d'office (y compris lorsqu'elles sont commises durant l'année qui suit la séparation). Cela signifie que la personne auteure de violence peut être poursuivie sans que vous ayez à porter plainte. Une tierce personne (de votre cercle amical, familial, professionnel, etc.) ou vous-même pouvez simplement signaler la situation à la police pour qu'elle intervienne. Un rapport de police sera alors adressé au ministère public qui pourra ouvrir une enquête. Cette disposition soulage la victime du fardeau de porter plainte.
Porter plainte
Vous pouvez aussi porter plainte contre votre partenaire. Pour les actes poursuivis uniquement sur plainte, il faut le faire dans un délai de trois mois depuis les actes de violence. Déposer plainte présente l’avantage de vous constituer partie au procès, ce qui vous donne des droits dans la procédure, comme accéder au dossier et suivre son évolution, faire entendre des témoins, apporter des pièces au dossier, faire valoir une demande de réparation financière contre la personne auteure ou recourir contre les décisions et les jugements. Prenez conseil pour évaluer les chances de succès de votre plainte avec le centre LAVI ou un-e-x avocat-e-x.
Garder des preuves
Dans la mesure du possible, pensez à garder des preuves des violences exercées par votre partenaire. Par exemple, les SMS, lettres d'excuses, photos, vêtements déchirés ou tachés pourront être utiles pour appuyer votre plainte. En cas de violence physique, consultez votre médecin et demandez-lui d'établir un constat médical. Vous pouvez également noter les différents épisodes de violence afin de ne rien oublier au moment où vous déciderez d'informer les autorités.
Arrêter la procédure pénale
Tant que le jugement n'a pas été prononcé, vous avez le droit de retirer votre plainte. Pour les infractions poursuivies d'office, vous pouvez demander que la procédure soit suspendue. Vous gardez alors le droit de la réactiver si nécessaire, dans les six mois qui suivent la suspension. Selon la gravité de l'infraction, lae juge peut cependant refuser la suspension. En revanche, lae juge ne peut pas suspendre la procédure sans votre accord.
Frais d'avocat-e-x et de justice
Dans le cadre d'une procédure pénale, il est conseillé de se faire assister d'un-e-x avocat-e-x. Vous pourrez bénéficier de l'assistance judiciaire si vous n'avez pas les moyens d'assumer les frais. Cette assistance sera demandée directement par l’avocat-e-x que vous aurez choisi-e-x. L'assistance est remboursable à certaines conditions. Votre avocat-e-x vous en indiquera les modalités.
Le centre LAVI peut vous aider
Afin de prendre une décision relative à la procédure pénale, vous pouvez obtenir toutes les informations utiles auprès du centre LAVI de votre choix, en toute confidentialité. Le centre LAVI peut vous aider à rédiger votre plainte, voire vous accompagner à la police, vous indiquer des noms d'avocat-e-x-s spécialistes et vous organiser une première consultation, vous renseigner sur l'assistance judiciaire, sur les droits des victimes d'infractions, etc. Toutes ces prestations sont gratuites. Si vous consultez le centre LAVI, les premières démarches de votre avocat-e-x peuvent être prises en charge.
Au moment de signaler la violence aux autorités, de nombreuses questions peuvent se poser. Il est important de vous y préparer au mieux.
Les personnes victimes de violence psychologique, physique ou sexuelle dans leur couple peuvent bénéficier d'une aide spécifique prévue par la loi fédérale sur l’aide aux victimes d'infractions (LAVI). Chaque canton dispose d'un centre de consultation LAVI. Les centres LAVI offrent un soutien juridique et psychosocial, une aide matérielle et un accompagnement dans les démarches administratives et juridiques. Les consultations sont gratuites et confidentielles. Vous pouvez vous adresser au centre LAVI de votre choix.
Les centres de consultation LAVI offrent certaines prestations financières aux victimes de violence. Ces prestations prennent en considération l'étendue des besoins de la victime pour l'aide immédiate mais aussi sa capacité contributive pour l'aide à plus long terme:
- prise en charge d’un hébergement d’urgence, de cinq consultations psychothérapeutiques, d’une consultation juridique, d’un changement de serrure
- remboursement d’un constat médical, voire d'un suivi médical
- dépannage financier urgent.
De plus, l’instance d’indemnisation LAVI peut octroyer, sous certaines conditions, une indemnisation financière ou une réparation pour tort moral aux victimes. Les prestations LAVI sont accessibles également aux personnes étrangères, pour autant que l'infraction ait eu lieu en Suisse.
La plupart des actes de violence dans une relation de couple sont interdits par le droit pénal. Il est donc possible de signaler les actes de violence auprès des autorités. Cette section a pour but de vous aider à vous préparer à ces démarches.
Lorsque vous envisagez de porter plainte, certains doutes peuvent survenir. En effet, il est difficile de se dire que l’on va dénoncer l'autre (ex)partenaire, une personne que l’on aime ou que l'on a aimée et qui n’est pas uniquement une personne violente. Il est important de garder à l’esprit que même s’il y a eu – ou qu’il y a encore – de l’amour entre vous, la violence n’est pas permise et que rien ne la justifie. Un soutien pour vous aider à clarifier vos sentiments, surtout si ceux-ci sont contradictoires et oscillent entre colère et peur, doutes et espoir, pourrait s’avérer très utile. Une relation violente n’est pas une marque d’amour.
Vous avez des droits: demander de l’aide, vous mettre en sécurité et déposer plainte en font partie.
Si vous décidez de porter plainte, vous avez certainement des attentes par rapport à cette démarche juridique, ce qui est normal.
Cela peut être par exemple:
-« Faire cesser les violences »
-« Ne plus avoir peur »
-« Mettre les enfants en sécurité»
-« Que la personne auteure soit punie ».
Même si cela peut paraître injuste, il faut vous préparer à ce que la démarche entreprise ne règle pas tous les problèmes et ne corresponde pas forcément à ce que vous espériez. En effet, la procédure judiciaire suit des règles particulières et ne répond pas toujours aux attentes des victimes. Même si une plainte est déposée et que les autorités agissent, la personne auteure des violences continuera peut-être à vous importuner (harcèlement, stalking). Il peut aussi arriver que le ministère public ou le tribunal ne puisse pas sanctionner si les actes ne sont pas suffisamment établis.
Il est primordial de rassembler et conserver le maximum de preuves des violences subies (vêtements, draps, photos des bleus et des blessures). Dans l’optique d’un dépôt de plainte, ces traces de violence constitueront des preuves qui viendront appuyer vos déclarations. Vous pouvez vous rendre chez votre médecin, aux urgences d’un hôpital ou dans un service médico-légal pour faire établir un constat médical. Il est important aussi de dater ces preuves.
La plainte pénale doit être déposée auprès de la police ou du ministère public, par écrit ou oralement. Vous pouvez donc soit vous rendre dans un poste de police pour faire votre déclaration, soit adresser un courrier au ministère public. Pour rédiger ce courrier, vous pouvez vous faire aider par un centre LAVI, un-e-x juriste ou votre avocat-e-x.
Vous pouvez vous faire accompagner par la personne de votre choix. Néanmoins, il est bon de savoir que la première personne à qui vous avez confié les faits devient un éventuel témoin dans votre affaire. Il est préférable qu’elle ne soit pas présente lors du dépôt de plainte car son témoignage, s’il était requis, perdrait de sa valeur. Il faut donc bien différencier les témoins éventuels de la personne de confiance. Les équipes professionnelles des centres LAVI peuvent vous accompagner dans cette procédure.
Le travail du personnel de la police qui recueille votre plainte est d’établir les faits, sans rôle ni mandat de soutien psychologique. Leurs questions peuvent vous paraître dénuées d’empathie, voire gênantes, mais leur approche factuelle n’a rien à voir avec vous personnellement. Leur tâche est de recueillir le maximum d’informations pour décrire ce qu'il s’est passé puis de transmettre vos déclarations, celles da personne auteure de violence qui sera également entendue, celles d'éventuelles personnes témoins, ainsi que leurs observations au ministère public.
L’audition se déroule dans une salle du ministère public, en présence d’un-e-x procureur-e-x, un-e-x greffier-ère-x, l’avocat-e-x de la personne auteure, vous-même, votre avocat-e-x et/ou une personne vous accompagnant si vous en avez. Vous pouvez demander d'éviter une confrontation avec la personne auteure. Cette demande sera accordée en fonction des circonstances. Elle devrait l'être dans les cas d'atteinte à l'intégrité sexuelle. Dans ces cas, vous pouvez également demander à ce qu'une personne du même sexe vous entende. Pour cette audition, lae procureur-e-x vous réentend sur les faits recueillis afin de compléter son instruction (ou enquête). Son rôle est d'instruire « à charge et à décharge », ce qui signifie chercher des éléments qui soutiennent vos propos mais aussi ceux de la personne auteure des violences. Son attitude pourra vous paraître froide et sans compassion, alors que cela fait partie de son rôle de garder une neutralité.
La non-entrée en matière: au moment de la réception de la plainte ou du rapport de police, lorsqu’il estime que les faits déclarés ou les rapports de police ne contiennent pas d’éléments constitutifs d’une infraction
L’ordonnance de classement: lorsque les faits sont contestés et que les preuves de violence sont insuffisantes
L’ordonnance pénale: à la fin de l’instruction, lorsque les faits sont suffisamment établis. Le ministère public peut alors condamner la personne prévenue à une amende, une peine pécuniaire de 180 jours amende au plus, à un travail d'intérêt général de 720 heures au plus ou à une peine privative de liberté de six mois au plus. La personne condamnée peut faire opposition à l'ordonnance pénale. L'affaire sera alors reprise par un tribunal qui pourra revoir la peine.
Le renvoi devant un tribunal compétent: si la peine prévisible dépasse les compétences du ministère public, celui-ci renvoie directement la personne auteure de l’infraction devant un tribunal par un acte d’accusation.
La procédure pénale est menée par l’État contre une personne qui a certains droits, notamment le droit à la présomption d’innocence. Cela signifie que la personne auteure ne sera condamnée que si les autorités pénales sont convaincues de l’existence des violences. Si les preuves au dossier n’apparaissent pas suffisantes, la personne auteure ne sera pas condamnée. Ainsi, une non-entrée en matière, un classement ou un acquittement ne sont pas des décisions prises contre la victime. Celle-ci a le droit de contester ces décisions, ainsi que les éventuels montants qui sont octroyés comme réparation dans le cadre de la procédure pénale. En revanche, la victime ne peut pas contester la nature ou la durée de la sanction infligée à la personne auteure, ni l’octroi d’un sursis. En effet, le droit de punir appartient à l’État qui ajuste la sanction à la personnalité de la personne auteure dans l’idée d’un amendement et d’une réinsertion.
Vous pouvez vous poser des questions comme:
- « Ai-je bien fait de porter plainte? »,
-« N’aurais-je pas dû agir différemment? »,
-etc.
Vous ressentirez peut-être de la déception face au résultat de la démarche judiciaire. Ne pas avoir pu bénéficier de témoins ni récolter de preuves tangibles ne signifie pas que les membres de l’autorité pensent que les événements ne se sont pas déroulés ou que vous avez exagéré.
Si vous ressentez un sentiment d'injustice, il est important d’en parler et de ne pas vous renfermer. Il y a parfois d’autres moyens que la voie judiciaire pour obtenir une reconnaissance face à la violence vécue, comme par exemple un travail thérapeutique.
Une dénonciation de la violence peut donner à la victime l’occasion d’être entendue, voire reconnue dans sa souffrance, de se sentir plus forte, de ne plus avoir peur et, dans le meilleur des cas, de voir la violence cesser.
Toutefois, une démarche judiciaire est un processus qui peut parfois être lourd et comporter certains aspects difficiles à gérer. Il arrive que les proches ne comprennent pas la décision de porter plainte et prennent leurs distances. Certaines victimes ont le sentiment de ne pas être entendues ou crues. D’autres sont épuisées par les démarches et ont l’impression d’avoir perdu du temps et de l’énergie lorsque celles-ci n’aboutissent pas à une sanction, surtout si la violence continue en dépit de la procédure.
La séparation ou le divorce ont déjà eu lieu. Cependant votre ex-partenaire s’immisce dans votre vie privée, vous harcèle ou vous agresse. Vous recevez sans cesse des appels, des sms, des e-mails ou des courriers de sa part. Votre ex-partenaire vous injurie, vous menace. Il lui arrive de marteler à votre porte, d’endommager vos biens (voiture, maison, etc.), de vous suivre, vous surveiller, vous calomnier.
Ces comportements vous usent et vous effraient.
En cas d’urgence, il ne faut pas hésiter à appeler la police. Le fait de déposer une plainte pénale, voire de renouveler une plainte aussi souvent que nécessaire, peut déboucher sur une condamnation pénale. Par ailleurs, en cas de harcèlement, de menaces ou de violence, il est possible de demander à la justice civile des mesures de protection et d’éloignement. Cela permet à la police d’intervenir plus facilement en cas de transgression par la personne auteure. Pour obtenir ces mesures, il faut toutefois disposer d’éléments de preuve sur les violences, les menaces ou le harcèlement. Il est utile de prendre conseil auprès du centre LAVI ou d’un-e-x avocat-e-x.
Consultez également le corps médical le plus rapidement possible pour recevoir les soins appropriés et faire établir un constat médical. Celui-ci pourra donner plus de poids à votre plainte. De même, pensez à conserver toutes les preuves des violences et des harcèlements (SMS, témoins, etc.).
Pour obtenir un soutien, des informations utiles et un accompagnement dans ces démarches, vous pouvez vous adresser au centre LAVI de votre canton.
L'expérience indique que les moments suivant la séparation sont particulièrement dangereux. Prenez toujours au sérieux les menaces qui vous sont faites. Le risque d'homicide n'est pas négligeable.
- Suivez nos conseils pratiques (ci-dessous) pour améliorer votre sécurité.
- Contactez le centre d'accueil pour personnes violentées de votre région ou le Centre LAVI de votre canton. Vous pourrez établir un plan de protection avec l'aide de spécialistes des violences au sein du couple. N'hésitez pas à séjourner au centre dès les premiers signes de violence.
Si malgré le dépôt de plainte, une condamnation, des mesures d’éloignement ou une expulsion du domicile, les violences continuent ou prennent d’autres formes, cela peut être décourageant. Toutefois, il est encore possible de trouver des solutions pour augmenter sa sécurité et son bien-être. Protégez-vous !
Il faut parfois plusieurs dénonciations/plaintes pour qu’une procédure aboutisse à une sanction. Il est donc essentiel de conserver un maximum de preuves, de noter, dater et signaler chaque nouvelle infraction. Ces éléments pèseront d’autant plus lourd dans le dossier s’il y en a eu plusieurs. En effet, la répétition des infractions peut mettre en lumière la récidive de la personne auteure et la répétition de la violence.
Adressez-vous au service de recouvrement des pensions alimentaires. Sous certaines conditions, ce service vous versera des avances et s’occupera de récupérer l'argent auprès de votre ex-partenaire. Annoncez-vous dès que la pension n’est pas réglée car les prestations ne prennent en principe pas effet rétroactivement.
Vous n’avez pas prise sur l’instruction pénale, ni sur votre la personne auteure de violences, mais vous avez prise sur vous-même. C’est pourquoi un accompagnement est conseillé pour rétablir votre sécurité et trouver un soutien moral. Vous pouvez en effet agir sur votre protection ainsi que sur vos réactions pour diminuer l’impact de la violence. Un accompagnement thérapeutique pourra également vous être utile, pour autant que vous vous sentiez suffisamment en sécurité. C’est un processus qui prend du temps, il ne faut donc pas vous décourager si vous ne voyez pas tout de suite des changements.
Si vous décidez de quitter le domicile, pensez à emporter:
- Vos affaires personnelles
- Celles de vos enfants si vous en avez (vêtements, jouets préférés, cahiers et livres d’école, etc. )
- De l’argent, vos cartes bancaires et vos valeurs personnelles
- Les clés du domicile, de la voiture
Le maximum de documents utiles:
- Pièces d’identité
- Certificats de naissance
- Contrat de mariage
- Livret de famille
- Permis de séjour
- Carte AVS
- Polices d’assurance (maladie et autre)
- Contrat de bail
- Contrat de travail
- Fiches de salaire
- Relevés de comptes bancaires
- Tout autre document utile pour établir la situation financière de votre couple: documents attestant de vos charges régulières, relevés d’imposition, reconnaissances de dette, documents relatifs à des biens immobiliers, à des héritages, etc.
- Permis de conduire
- Carnets de vaccination des enfants
- Bulletins scolaires
- Certificats de travail, diplômes
- Constats médicaux attestant des violences subies
- Éventuels actes de jugement
- Photos, objets de valeur sentimentale
Protégez vos avoirs
Bloquez votre compte bancaire, annulez la procuration au bénéfice de votre partenaire, ouvrez un compte personnel.
Faire face au danger
Si un épisode violent se prépare, comment se protéger, à qui faire appel, où se réfugier?
Pour faire face à une situation de danger, il est important de se préparer. Des moyens existent pour diminuer les risques et améliorer votre sécurité. Il est essentiel que vous preniez des mesures de protection pour vous-même et, le cas échéant, pour vos enfants.
Comment vous protéger
- Placez dans un endroit facilement accessible les numéros d'urgence: police 117, ambulance 144, feu 118.
- Gardez sur vous les adresses des organismes qui peuvent vous aider (centre d'accueil pour femmes violentées de votre région, centre LAVI, etc.)
- Parlez à une personne de votre voisinage. Demandez-lui de donner refuge aux enfants et de contacter la police en cas de violence.
- Identifiez les personnes de confiance (proches ou professionnelles) qui peuvent vous aider en cas de besoin.
- Evaluez les moyens d’assurer votre sécurité dans une pièce de la maison (verrou, serrure,...).
- Convenez d'un code de communication avec une personne proche qui pourrait elle-même alerter la police en cas de violence (par exemple laisser sonner deux coups, envoyer un sms sans texte,...).
- Préparez un sac avec des affaires personnelles pour vous et vos enfants, les papiers importants, de l'argent et un double de la clé de la voiture pour pouvoir partir rapidement en cas d'urgence. Rangez-le dans un endroit sûr.
- Informez vos enfants sur les conduites à tenir en cas de violence: se réfugier chez des personnes du voisinage et leur demander d'appeler du secours.
- Trouvez où sont rangés les armes à feu et les couteaux. Rendez leur accès difficile.
- Appelez la police au n° 117 dès les premières manifestations de violence. N'attendez pas que la situation empire. Les menaces ou les actes d'intimidation par exemple, sont aussi graves.
- Partez immédiatement dès que vous sentez monter la tension. Fiez-vous à votre ressenti. Portez attention aux signes qui annoncent l'explosion de violence. Par exemple, vous avez la gorge ou le ventre noué, un étau dans la poitrine, les mains moites, des palpitations. Votre partenaire devient rouge ou nerveux, il hausse le ton, vous menace, etc.
Si ces signes se manifestent, trouvez aussitôt une raison pour sortir, par exemple rendez-vous médical, enfants à chercher, poubelle à sortir, lessive,...
- Réfugiez-vous chez une personne du voisinage, des proches ou dans un lieu public.
- Mettez-vous en sécurité au centre d'accueil pour femmes violentées de votre région. Vous pourrez y reprendre votre souffle et faire un point sur votre situation.
- En cas de violence, consultez un-e-x médecin pour recevoir les soins appropriés et faire établir un constat médical.
- En cas de violence, vous avez le droit de quitter le domicile conjugal avec vos enfants en tout temps.
- Si vous quittez la maison et que vos enfants sont absents, assurez-vous qu’ils soient en sécurité jusqu’à ce qu'une personne aille les chercher.
- Si vous partez en urgence sans pouvoir emporter vos affaires, vous pouvez demander à la police de vous accompagner les récupérer
Si vous venez de subir des violences, consultez un-e-x médecin le plus rapidement possible. Vous pourrez recevoir les soins appropriés et faire établir un constat médical. En cas de violences sexuelles, il est important de consulter sans délai, sans se laver et de conserver les vêtements portés lors de l'agression. Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez consulter notre rubrique violence sexuelle .
Demandez un constat détaillé
Lae médecin devra décrire toutes les traces et les lésions laissées par l’agression physique ou sexuelle et/ou toutes les violences psychologiques subies (insultes, menaces, séquestration, etc.), y compris l’ensemble de leurs conséquences psychiques (syndrome post traumatique, angoisses, insomnies, etc.).
Une preuve précieuse à garder
Le constat médical prouve les violences dont vous êtes victime. Il peut vous être utile si vous décidez par la suite de porter plainte ou de vous séparer de la personne auteure de violence. Par précaution, gardez-le ailleurs que chez vous. Confiez-le à des proches ou laissez-le chez votre médecin.
Un constat à chaque agression
Nous vous recommandons de faire constater chaque agression, de préférence le jour où elle a lieu. Sinon, vous pouvez le faire tant que subsistent des marques corporelles. Si votre caisse-maladie ou votre assurance accidents ne rembourse pas le constat, vous pouvez demander au centre LAVI de le prendre en charge.
Prenez des photos
En cas de marques ou d’hématomes, des photos sont aussi utiles. Si vous ne souhaitez pas vous rendre chez un-e-x médecin pour des soins et pour faire un constat, n'hésitez pas à prendre les photos vous-même ou à vous faire aider par une personne de confiance pour les endroits auxquels vous ne pouvez pas accéder (dos, tête, etc.).
- "Sans frapper", documentaire de Alex Poukine, 2019
- "Jusqu'à la garde", Film de Alexandre Legrand, 2017
- "Darling", Film de Christine Carrière, 2007
- "Prendre femme", Film de Ronit et Shlomi Elkabetz, 2004
- "Te doy mis ojos (Ne dis rien)" Film d'Iciar Bollain, 2003
- "The Waitress", Film d'Adrienne Shelly, 2007
- Binoix, M., Battue, Ed. J'ai lu, 2006.
- Bissiau, J., J'aime le diable, Ed. K&B, 2009.
- Christen M. & al., Vivre sans violence? Dans les couples, les institutions, les écoles, Ed. Erès, 2004.
- Doyle, R., La femme qui se cognait dans les portes, Ed. Robert Laffont / Pavillons poche, 2008.
- Hirigoyen, M.-F., Le harcèlement moral, la violence perverse au quotidien, Ed. Syros, 1998.
- Hirigoyen, M.-F., Femmes sous emprise, Oh! Editions, 2005.
- Leigh, J., Ailleurs, Ed. Christian Bourgois, 2008.
- Lucas, A. & Atwood, J. E., A contre-coups (récits et photos), Ed. Xavier Barral, 2006.
- Nazare-Aga, I., Les manipulateurs et l'amour, Ed. de l'Homme, 2000.
- Penfold, R. B., Dans les sables mouvants - Une histoire de violence conjugale, Ed. ça et là, 2007.
- Romito, P., Un silence de mortes. La violence masculine occultée., Ed. Syllepse, 2006
- Zebrinska, N., La guerre secrète, vaincre la violence conjugale, Ed. L'Harmattan, 2003.
Lectures pour les professionnel-le-x-s
- Cortellini B., Lanfranchi A., Rod E., L'invisible éléphant ou les enfants dans la violence conjugale, Ed. Solidarité Femmes Genève, 1997
- Seron C., Violence subie, violence agie, Ed. Erès, Jeunesse et droit, 2000
- Vanotti M.(dir.), Le silence comme un cri à l'envers, Ed. Médecine et Hygiène, 1992
Lectures pour les adultes
- Association Dis No. De la maltraitance psychologique à la bien traitance. Comment se situer?, Ed. Dis No, Lausanne, 2007
- Bretonnière-Fraysse A.,De la violence conjugale à la violence parentale, Ed. Erès, 2001
- Bourcet S., Gravillon I.,Mon enfant a été agressé, Ed. Albin Michel, 2004
- Côté, I., Dallaire, L.-F., & Vézina, J.-F., Tempête dans la famille. Les enfants et la violence conjugale., Ed. Hôpital Sainte-Justine, 2005.
- Cyrulnik B.,Un merveilleux malheur, Ed. Odile Jacob, 2002
- Cyrulnik B.,Les nourritures affectives, Ed. Odile Jacob, 1993
- Cyrulnik B.,Sous le signe du lien, Ed. Odile Jacob, 2002
- Miller A., C'est pour ton bien. Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant , Aubier, Paris, 1983
- Miller A., L'enfant sous terreur. L'ignorance de l'adulte et son prix, Aubier, Paris, 1986
Lectures pour les enfants / adolescent-e-x-s
- Girardet, S., & Puig, R.,Silence la violence, Hatier, 1999
- Lamblin, Ch., Faller, R. & Roederer, Ch., Les parents de Samira se séparent, Nathan, 2001 (3 à 6 ans)
- Mes Parents se séparent, Ed. Pro Juventute Tome 1 (dès 10 ans)
- Mon cahier bleu, Ed. La Joie de Lire, Genève 2003
- St Mars, D., & Bloch, S., Les parents de Max et Lili se disputent, Calligram Ainsi va la vie, 1995
- St Mars D., & Bloch, S., Le petit livre pour dire non à la violence, Ed. Astrapi, 1998
- St Mars D., & Bloch, S., Le petit livre pour dire non à la maltraitance, Ed. Astrapi, 1998
- St Mars D., & Bloch, S., Max se bagarre, Ainsi va la vie. Calligram, 1997
- St Mars, D., & Bloch, S., Jeremy est maltraité, Calligram 1997
- Wormser H., Wigger W., & Schnyder N. (Office fédéral des assurances sociales. Fondation enfants et violence et al.), Julie n'est pas seule ou comment la LAVI peut aider les enfants à faire valoir leurs droits, 2001 (adolescents)