18 août 2023 – Bru…
Bonjour,
j’ai trouver recroqueville et en Larmes un enfant seul dans la Cour. Il m’a partager l’alcoolisme de son Père et qu’elle avait eu très Peur car il avait tapper très fort maman à la tête (qui venait de subir une opération à la tête). Il m’as dit qu’il avait failli la tuer. J’ai Transmis avec l’accord de l’enfant a l’enseignante. Je lui ai dit qu’il Pouvait venir sans autre me parler. Je fais quoi? Est ce que je dois dénoncer? Service de l’enfance? Est ce que je dois dire que je suis là à la maman si besoin? Merci pour votre retour
Bonjour,
Vous nous faites part de la situation d’un enfant qui est venu se confier auprès de vous dans une cours de récréation. Elle a pu vous parler des problèmes d’alcoolisme de son père et d’un acte de violence grave que sa mère a subi de ce dernier. Vous vous questionnez sur ce que vous devriez faire pour aider cet enfant : appeler le service de protection de l’enfant, parler avec la maman de cet enfant ou dénoncer la situation.
Tout d’abord, nous tenons à saluer votre démarche de nous écrire, cela démontre le souci que vous avez pour cet enfant. Nous comprenons qu’il n’est pas facile de réagir quand on est témoin Il est toujours perturbant d’entendre ce genre de récit et encore plus de la part d’un-e mineur-e qui est également victime de cette violence. On se sent souvent mal à l’aise et démuni-e. On ne veut pas se mêler de la vie des autres et on a peur de ne pas dire ce qu’il faut. Mais la violence est destructrice et la loi l’interdit et les conséquences peuvent être graves. Les enfants qui assistent directement à des scènes de violence sont affectés. Le climat de peur et d’insécurité dans lequel se trouvent leurs parents les traumatise et les fragilise.
Ce que vous nous décrivez est une situation de violence physique et il est en effet important de mettre en place un soutien pour cette famille. Nous vous remercions d’avoir pris le temps d’écouter ce mineur et d’avoir averti l’enseignante. Suite à votre signalement, elle est dans l’obligation d’avertir sa direction et cette dernière doit faire une dénonciation à l’APEA (Autorité de Protection de l’Enfant et de l’Adulte) de votre région. Cette autorité pourra par la suite, si besoin, mandater OPE (l’Office de Protection de l’Enfant) qui fera une expertise de la situation. Nous vous conseillons donc de reprendre contact avec l’enseignante afin de de lui demander si elle a pu en parler avec sa hiérarchie. Vous pouvez également le faire vous en prenant directement contact avec la direction de l’établissement de cet enfant.
Ensuite, après discussion et accord de votre hiérarchie et si vous vous sentez suffisamment à l’aise, vous pourriez prendre contact avec la maman pour lui expliquer ce que son enfant a partagé avec vous. Il est important de lui rappeler la loi. Les infractions au sein du couple telles que les violences physiques sont des infractions pénales. Elle peut donc se rendre à un poste de police pour porter plainte contre son conjoint. Il est important de lui expliquer qu’elle n’est pas dans l’obligation de faire cette démarche si cela est difficile pour elle. De plus, nous pensons qu’il serait vraiment important qu’elle puisse appeler la police au 117 si une telle situation de violence devait à nouveau arriver. Monsieur peut être expulsé immédiatement du domicile pour 7 jours au moins et 14 jours. Madame peut également appeler l’unité de médecine des violences au 027 603 63 70 à Sierre afin de faire une attestation de coups et blessures qui peut être faite jusqu’à 72heures après les faits. Les professionnel-le-s de la santé présents pourront l’écouter, elle bénéficiera également d’un examen clinique et de la rédaction d’un constat médical pour faire valoir ses droits. Il est important de s’y rendre afin qu’elle puisse par la suite se faire reconnaître juridiquement comme victime.
Il serait aussi intéressant de la diriger vers un Centre LAVI qui propose une aide aux victimes d’abus (violences physiques, sexuelles et menaces de mort) . En Valais, la LAVI est atteignable au 027 607 31 00, elle est présente dans trois lieux de consultations, à Brig, Sion et Collombey-Muraz. Leurs consultations sont gratuites et confidentielles. Les intervenant·e·s LAVI pourront l’accompagner et l’adresser vers un·e psychothérapeute ou un·e avocat·e.
Vous pouvez aussi lui expliquer que si besoin le Centre LAVI pourra lui financer, si elle le désire, un hébergement d’urgence pour elle et son enfant qui peut aller jusqu’à 35 jours renouvelables. Il en existe trois dans le Valais romand. L’Accueil Aurore à Sion, Le Point du Jour dans la région de Martigny et La structure de la Fondation l’EssentiElles pour la région du Chablais. Elle pourra prendre le temps de penser à elle sans avoir peur de subir de la violence. Les professionnel-le-s présents seront à son écoute et l’aideront également pour les démarches administratives. Ces lieux sont des espaces cachés, sécurisés et bienveillants. Si madame a besoin d’un hébergement d’urgence rapidement avec son enfant, vous pouvez lui expliquer qu’il lui est possible d’appeler les structures sans passer au préalable par le Centre LAVI. La personne qui les accueillera fera le lien avec la LAVI par la suite.
Nous espérons avoir pu vous donner des pistes utiles dans vos réflexions et nous souhaitons que la situation s’améliore rapidement pour cet enfant et sa maman. Nous restons à disposition si besoin pour toutes autres questions de votre part ou simplement pour nous donner de leurs nouvelles si vous le souhaitez.
24 juillet 2023 – ali…
Bonjour, Un ami très proche est victime régulièrement de la violence physique et verbale de sa femme. Il n’ose pas le dire car il a donné un coup une seule fois en voulant se défendre lors d’un grand épisode d’humiliation et de violence. En voulant l’aider j’ai fait des recherches sur internet et je n’ai pas trouver de structure pour les hommes. Que faire pour l’aider à sortir de cela?
Bonjour,
Un ami proche est victime de violences physiques et psychiques de la part de sa femme. Celui-ci craint d’en parler de peur que cela se retourne contre lui. En effet, il a une fois porté un coup à sa femme, en réaction à la violence subie. Pourtant, votre ami a déjà fait le pas de se confier à vous, ceci démontre une grande marque de confiance à votre égard et briser le silence est une étape importante pour sortir du cycle de la violence.
Inquiète par ce que vit votre ami, vous cherchez à lui venir en aide afin qu’il trouve des solutions pour se libérer de cette situation aux conséquences négatives (notamment la violence réactionnelle). Vous avez bien fait de nous contacter. Il est effectivement difficile de se retrouver face à ce genre de situation et de savoir comment réagir au mieux. Vous vous souciez du bien-être de votre ami et nous aimerions vous remercier de ne pas fermer les yeux sur les violences qu’il subit.
Si vous le voulez bien, nous pouvons vous proposer quelques ressources ayant été utiles à d’autres personnes dans une situation similaire. Vous pouvez lui proposer de contacter des associations venant en aide aux personnes concernées par la violence conjugale. Dans le canton de Vaud, il peut contacter le Centre d’accueil MalleyPrairie à Lausanne qui offre des consultations gratuites et confidentielles aux personnes qui vivent de la violence au sein du couple. Atteignables au 021 620 76 76 (du lundi au vendredi de 08 à 12h puis de 14h à 18h). A Genève, l’association Pharos est spécialisée dans le soutien des hommes victimes de violence conjugale. Il peut les contacter au 022 736 13 13 ou se rendre à leur permanence sans rendez-vous tous les jeudis de 17h à 19 h à l’adresse suivante : 40 rue du Stand, 1204 Genève. Des professionnel·le·s pourront l’écouter et lui donner des informations par rapport aux différentes possibilités qui s’offrent à lui. Finalement, vous pourriez lui parler du site www.violencequefaire.ch afin qu’il aille le consulter par lui-même. Vous pouvez aussi lui proposer de l’accompagner pour faire les démarches qu’il choisit d’entreprendre.
Il est également probable que votre ami vive des émotions comme de la peur, de la honte ou de la culpabilité. Il peut alors être compliqué pour de se livrer ouvertement. Il est nécessaire de respecter son rythme et de se montrer disponible. Ainsi, lorsqu’il se sentira prêt, il saura qu’il peut compter sur votre soutien.
Finalement, nous vous recommandons de consulter la section pour l’entourage de notre site, vous y trouverez de nombreuses informations pouvant vous aider à accompagner votre ami de manière adéquate. Nous espérons que ces quelques pistes vous seront aidantes et que votre ami trouvera la force de surmonter les obstacles afin d’entreprendre les démarches nécessaires. Nous restons à disposition si vous avez d’autres questions ou si vous souhaitez simplement nous donner des nouvelles de la situation. Prenez bien soin de vous.
10 juillet 2023 – Les…
Comment faire pour que notre amie prenne conscience que sa situation amoureuse n’est ni viable ni saine ?
Bonjour,
Nous saluons votre démarche de prendre contact avec nous. Vous êtes préoccupé-e-s par la situation de votre amie, vous vous sentez concerné-e-s et soucieux de son bien-être. Nous avons peu d’informations sur la situation de votre amie, si vous le souhaitez, vous pourriez nous en dire plus dans un second message, notre réponse sera alors plus complète.
Nous comprenons qu’il n’est pas facile de réagir quand on est témoin, on se sent souvent mal à l’aise et démuni-e. Mais la violence est destructrice et souvent les victimes ne savent pas comment en sortir car elles sont prises dans ce que l’on appelle le cycle de la violence qui entraîne de nombreuses conséquences sur leur santé psychologique et physique. Ce cycle engendre une relation d’emprise, un contrôle de l’auteur-e sur la victime des violences, qui bien souvent ne réalise pas la dangerosité de la situation et empêche toute prise de décision, comme il est peut être le cas dans la courte description que vous nous faite.
Nous imaginons bien que ce n’est pas une démarche facile, mais il est important de ne pas rester neutre et de se positionner contre toute forme de violence car cette dernière représente un réel danger pour les personnes impliquées. Dans la mesure du possible, garder le lien avec votre amie en vous rendant disponible quand elle vous sollicite pour parler ou pour se protéger est une aide importante que vous lui offrez. Dans votre message vous ne spécifier pas les actes de violences dont votre amie est victimes mais, quels qu’ils soient, la situation est innaceptable. Les actes de violences sont répréhensibles par la loi et certains sont poursuivis d’office.
Nous vous transmettons ce que nous avons pu observer auprès d’autres personnes dans des relations de couples enpruntes de violences. Il est important de respecter son cheminement et de ne pas la brusquer. Le but étant de conserver le lien que vous avez avec elle tout en tentant de la mettre en « mouvement » afin qu’elle puisse se protéger le moment voulu et solliciter votre aide concrète. Vous ne pouvez pas agir à sa place, mais vous pouvez lui signifier que vous êtes là pour elle sans jugement quant à ses choix (continuer la relation ou y mettre un terme).
Une manière d’aborder le sujet, pourrait être de lui faire écouter notre podcast concernant la violence psychologique ou lui montrer notre page Instagram, où de nombreux témoignages de personnes ayant vécu de la violence psychologique sont mis en avant, tout comme une campagne afin d’aider les proches de victimes de violence afin de les aider à agir du mieux possible.
Nous nous permettons de vous transmettre des adresses du canton de Neuchâtel qui ont pu être utiles à d’autres personnes subissant ou ayant subi des violences au sein du couple. Vous pourrez ainsi orienter votre amie pour qu’elle puisse chercher de l’aide et s’entourer de spécialistes quand elle se sentira prête. Dans le canton de Neuchâtel, il existe le Service d’aide aux victimes (SAVI). Ces professionnel-le-s sont des spécialistes des questions autour des violences au sein du couple. Pour les joindre, votre amie peut soit les appeler au 032 889 66 49 soit leur écrire un email à savi.ne@ne.ch. Ils / elles proposent des consultations gratuites et confidentielles.
Nous espérons que ces orientations pourront vous donner quelques pistes. Nous restons bien entendu à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions ou si vous souhaitiez nous donner plus d’informations sur la situation spécifique de votre amie. Nous vous adressons nos meilleurs messages.
02 juillet 2023 – Joj…
Bonjour
Ma cousine s’est confiée hier sur une situation qui dure depuis plusieurs mois/années au sein de son couple. Son mari exerce une emprise sur elle et utilise régulièrement des violences psychologiques (rabaissement, insultes). Elle a 2 enfants. Je lui ai demandé si elle se sentait en danger, elle ne le pense pas. Comment puis-je l’aider?
Qu’est-il possible de faire pour elle. Elle ne peut quitter la maison, car elle exerce en tant que maman de jour chez elle et ne peut se permettre de perdre ce salaire. J’ai peur de me mêler de choses qui ne me regarde pas mais j’ai aussi peur de ne pas l’aider et la laisser tomber. Merci pour votre aide.
Bonjour Madame,
Vous avez reçu les confidences de votre cousine qui vit une relation difficile avec son conjoint depuis longtemps. Elle subit de la violence psychologique avec des rabaissements et des insultes. Comme elle est maman de jour, c’est difficile de partir du domicile sans perdre son emploi. Vous vous sentez démunie dans l’aide que vous pourriez lui apporter.
Tout d’abord, nous saluons le soin et la protection que vous souhaitez apporter à votre cousine et les démarches que vous entreprenez en nous écrivant. Il n’est jamais facile de recevoir de telles confidences et de savoir comment réagir. Cependant dans de nombreuses situations, le soutien de l’entourage est très important. Notre rubrique sur les témoins peut déjà vous donner quelques pistes.
La violence peut prendre différentes formes. Les insultes, rabaissement, menaces, contraintes font partie de la violence psychologique. Les violences psychologiques sont interdites au sein du couple et certaines sont punissables sur plainte (notamment les injures).
La violence psychologique peut avoir des conséquences sur la santé physique et psychique des victimes. La perte de confiance en soi, le doute, la culpabilisation, l’isolement, la perte de repères sont des éléments qui reviennent fréquemment. Les enfants qui vivent dans un contexte de violence conjugales sont aussi victimes de cette situation.
Briser le silence est souvent un premier pas important. Le fait que votre cousine ait pu vous parler est sûrement très précieux pour elle et montre un grand lien de confiance. Il est important de ne pas être trop insistant, ni jugeant mais de montrer une disponibilité si elle souhaite en parler et qu’elle sache que vous êtes là au moment où elle en aurait besoin.
Il peut être important pour votre cousine de connaître ses droits en cas de séparation notamment par rapport au logement et aux questions financières. Cela lui permettra alors d’avoir plus d’éléments concrets pour prendre des décisions. Elle pourrait prendre contact avec le centre MalleyPrairie. Des intervenant-e-s pourront lui donner des informations générales, évaluer avec elle sa situation et lui proposer de réfléchir ensemble aux différentes possibilités qui s’offrent à elle. Ce sont des entretiens qui sont gratuits et confidentiels.
Si elle est ouverte à un échange, il peut être intéressant de l’interroger en essayant d’extérioriser sa situation : « Et si ta meilleure amie te racontait la même chose que ce que tu vis, est-ce que tu trouverais cela normal ? comment réagirais-tu ? que lui conseillerais-tu ?»
Si c’est possible lors de votre échange, vous pouvez profiter de la sensibiliser au fait que des enfants qui vivent dans un contexte de violence conjugale sont également victimes et qu’ils ont peut-être besoin de soutien.
La violence conjugale mène souvent à de l’isolement. Alors tout ce qui permet de sortir de l’isolement, de favoriser la confiance en elle, de faire connaissance avec d’autres personnes seront autant des facteurs qui peuvent augmenter sa protection et lui permettront peut-être de faire des démarches quand elle sera prête.
Et bien sûr, vous pouvez lui rappeler que si elle se sent en danger à un moment donné, elle doit appeler la police au 117.
En espérant avoir pu vous répondre au mieux, nous restons à votre disposition si vous avez besoin de compléments d’informations ou si vous avez d’autres questions.
19 juin 2023 – Lo…
Bonjour,
J ai une connaissance qui vit un vrai calvaires depuis un bon bout de temps. Son ex compagnon, qui vit encore avec elle avec ses filles, la maltraite à longueur de journée et elle n ose rien faire par peur des représailles car il peut devenir violent physiquement. Que puis je faire?
Bonjour,
Vous nous écrivez car l’une de vos connaissances vit un « vrai calvaire ». Son ex-compagnon la maltraite à longueur de journée et elle ne peut rien faire au risque de représailles de violence physique. Vous nous demandez ce que vous pouvez faire.
Vous parlez de maltraitance, mais nous avons peu d’éléments sur le type de violence que cette personne subie ni le lien que vous avez avec elle.
Comme vous avez pu le constater, il peut être compliqué d’agir dans ce genre de situation qui plus est s’il y a un risque de passage à l’acte violent. Si cette personne se trouve dans un cycle de violence conjugale, il est difficile d’en sortir seule, même après la séparation, d’autant plus lorsque le compagnon reste sous le même toit. Pour ces personnes victimes, il est important de pouvoir compter sur des personnes extérieures à la relation pour s’en sortir. C’est pourquoi avoir une position d’écoute et de soutien est primordiale. Le maintien du lien avec vous est nécessaire, le risque étant que cette personne s’isole ou soit isolée par son ex-partenaire. Le but étant de conserver le lien que vous avez avec cette personne tout en tentant de la mettre en « mouvement », afin qu’elle puisse se protéger elle et ses enfants. En effet, vivre dans un contexte de violence conjugale peut impacter le développement des enfants.
Nous nous permettons de vous transmettre des adresses du canton Vaud qui ont pu être utiles à d’autres personnes subissant ou ayant subi des violences au sein du couple. Vous pourrez ainsi orienter votre connaissance pour qu’elle puisse chercher de l’aide et s’entourer de spécialistes.
Sur le Canton de Vaud, le Centre d’accueil Malley Prairie joignable au 021 620 76 76 est spécialisé dans l’accompagnement de personnes victimes de violence conjugale ainsi que leur enfant. Les intervenant·e·s peuvent se déplacer à domicile et un hébergement est possible sur Lausanne.
Le Centre LAVI peut être atteint au 021 631 03 00 et soutient également les personnes victimes sur les plans psychologique, juridique ou de protection. Les entretiens sont gratuits et confidentiels. Leurs bureaux se trouvent à Aigle, Lausanne, Nyon et Yverdon-les-bains.
L‘Unité de médecine des violences du CHUV est également une adresse importante en cas de violences physiques et/ou sexuelles. Cette unité pourrait effectuer, en toute gratuité et confidentialité, un constat médical de coups et blessures. Ce document est précieux si un jour elle décidait de porter plainte. Il est possible de prendre rendez-vous rapidement après les violences subies, aux numéros suivants :
Comme cette personne a des enfants et que nous ne savons pas si la séparation a été officialisée sur le plan légal, elle peut contacter le service juridique du Centre social protestant au 021 560 60 70 pour être renseignée. Des personnes formées y travaillent et peuvent accompagner dans les démarches à effectuer en ce sens.
Concernant les filles, si elles sont mineures, il serait judicieux que votre connaissance puisse parler de sa situation avec le-la pédiatre. Le-la médecin pourra être attentif-ve aux développements des enfants et solliciter au besoin l’équipe du CAN team qui est spécialisée dans la prévention, la détection et l’accompagnement des enfants vivant de la violence ou dans un contexte de violence.
Pour en revenir à votre rôle, si vous êtes témoin d’une scène de violence, vous pouvez appeler la police au 117. En effet, la violence conjugale, même avec un ex-compagnon, est composée d’infractions punies par la loi. Une partie de celles-ci sont poursuivies d’office. Suite à un appel à la police, différentes procédures peuvent s’ouvrir: expulsion du domicile pour la personne auteure, dépôt de plainte et possibilité séparation. Des mesures de protection peuvent être mises en place pour protéger la personne victime et ses enfants. Cette personne peut également les appeler lors du moment de crise par elle-même ou se rendre dans n’importe quel poste de police pour déposer plainte pour la violence vécue.
Nous espérons que vous avez trouvé dans ces orientations des éléments d’aide pour votre connaissance. Nous restons bien entendu à votre disposition si vous avez besoin de compléments d’information.
16 juin 2023 – Tat…
bonjour,
Tout d’abord un grand merci de rendre cet échange possible et d’être à notre écoute.
Je vous contacte car depuis plusieurs mois je suis témoin de violence entre mes deux parents. Ils ne s’entendent plus et le moindre sujet devient source de conflits. Il n’y a absolument aucune violence physique mais bien psychique dans le sens ou il y a un épuisement chronique et cela représente un risque pour eux-même. Le problème c’est que ni l’un ni l’autre ne reconnaît avoir besoin d’aide pour sortir de cette situation.
J’ai proposé plusieurs idées (thérapie de couple, psychologue, séparation, etc.. ) mais aucun des deux estime avoir besoin de cette aide et que finalement la source du problème ne vient pas de soi mais de l’autre. C’est pourquoi je sollicite votre aide afin que vous puissiez peut-être m’aider à leur faire comprendre qu’une aide externe est nécessaire et leurs feraient le plus grand bien.
Auriez-vous des pistes à me proposer ? Je vous remercie du fond du coeur pour votre aide Salutations
Bonjour,
Vous êtes témoins depuis plusieurs mois de violence psychologique entre vos deux parents qui se disputent continuellement sans qu’ils reconnaissent avoir besoin d’aide. Vous avez pourtant essayé de leur proposer l’aide de professionnel-le-s, sans succès. Vous sollicitez notre aide afin qu’ils puissent réaliser qu’une aide externe est nécessaire afin de sortir de la violence.
Nous souhaitons tout d’abord saluer les démarches que vous avez déjà entreprises afin d’aider vos parents (leur proposer des aides extérieures, parler avec eux,…), il s’agit là d’une ressource précieuse et ils ont de la chance de vous avoir à leurs côtés.
La violence au sein du couple fonctionne sous la forme d’un cycle, « le cycle de la violence« , qui a la particularité d’augmenter en intensité et en fréquence si rien n’est entrepris pour le briser. Les violences psychologiques sont constituées de disputes fréquentes, d’insultes à répétition, de cris, de dénigrements, de menaces, de contrôle d’un-e partenaire sur l’autre. Il y a un risque élevé que ces violences s’intensifient et s’accompagnent de violences physiques, d’où l’importance de pouvoir bénéficier de l’aide de professionnel-les.
Comme vous l’écrivez très bien, la violence psychologique est tout autant nocive que les autres formes de violence et entraîne des conséquences graves, un épuisement chronique et de manière générale un risque pour la personne victime et auteure. Dans certains couples enfin, il arrive également que les deux partenaires recourent à la violence comme moyen courant de régler les conflits et, dans ce cas, les partenaires peuvent être aidé-e-s à double titre: en tant que victime et en tant que personne recourant à la violence.
En tant que témoin de ces violences, votre situation est très délicate, d’autant plus que vos parents refusent toute aide extérieure. En effet, seules les personnes concernées par la violence peuvent choisir de faire le pas de demander de l’aide afin de briser le cycle de la violence. Nous pouvons néanmoins vous proposer de leur parler séparément dans un endroit « neutre » (dans un café, lors d’une promenade,…) et de leur montrer notre réponse si vous le souhaitez, ainsi que notre site internet, où ils pourront trouver des informations utiles sur la violence au sein du couple.
Nous imaginons bien à quel point il est difficile d’être témoin de ces violences et de se sentir impuissant, nous ne savons pas si vous avez déjà eu l’opportunité de le faire mais il nous paraît important de pouvoir leur parler, séparément, de ce que cela provoque chez vous d’être témoin de ces violences. Dire à vos parents que vous vous sentez impuissant face à leurs conflits, que vous êtes traversé par des émotions fortes et que vous êtes inquiet pour eux peut être un moyen de susciter une réaction de leur part. Souvent les personnes directement concernées par la violence, ne sont pas conscientes de l’impact que cela provoque également sur les enfants témoins (même s’ils sont adultes!).
Nous avons compris dans votre message qu’aucun des deux n’est prêt à entamer des démarches auprès d’un organisme spécialisé ni reconnaît être auteur-e/victime de violence. Ainsi, au moment voulu, vous pourriez leur transmettre le contact de l’Office familial du canton de Fribourg, qui propose un service d’écoute, de soutien et de conseils lors de conflits conjugaux et familiaux. Leurs équipes sont joignables au 026 322 10 14 pour tout renseignement et/ou prise de rendez-vous.
Nous espérons avoir pu vous aider dans votre réflexion, nous restons à votre disposition si vous avez une nouvelle question ou si vous souhaitez nous donner des nouvelles dans quelques temps. Avec nos meilleures salutations.
14 juin 2023 – Ky…
Bonjour,
Ma femme, d’origine russe, a fait connaissance d’une compatriote (que je nommerai Yana, la quarantaine) qu’elle rencontre désormais régulièrement. Yana est mariée et habite à Lausanne. Elle n’a pas accès à des fonds. Elle n’a pas accès à des soins, que son mari lui refuse. Actuellement, Yana est malade. Ma femme lui fait remarquer que sa situation s’apparente à celle d’une prison. Or, Yana refuse toute aide, probablement honteuse de sa situation précaire mais aussi en insécurité vis-à-vis de son mari, et de sa situation personnelle dont j’ignore si elle est régulière (niveau visa, établissement). Elle a aussi peut-être peur de la réaction de son mari en cas de dénonciation. J’ignore s’il est violent physiquement. Mais je crois comprendre qu’il est violent psychologiquement. Yana a en outre sollicité ma femme pour lui acheter des vitamines, vu qu’elle ne peut pas. Cette situation nous révolte et nous inquiète, mais nous ne savons pas comment nous y prendre pour lui faire prendre conscience de la situation de soumission dans laquelle elle se trouve, qui met désormais de facto sa santé en danger. Mais elle n’accepte pas l’aide de ma femme.
Pourriez-vous éclairer notre lanterne ? A noter qu’il n’y a pas d’urgence vitale en jeu à l’heure actuelle. Meilleures salutations
Bonjour,
Votre femme a fait connaissance d’une compatriote russe (Yana) qui est mariée et dont le mari refuse l’accès à des soins et à son argent. Elle refuse toute aide de votre femme, vous émettez l’hypothèse d’une possible crainte de sa part concernant sa situation (visa, établissement) ou alors par crainte de son mari. Vous ne savez pas s’il est violent physiquement mais vous savez qu’il est violent psychologiquement. Vous et votre femme êtes très inquiet-es pour elle et ne savez pas comment l’aider ni comment lui faire prendre conscience de la gravité de la situation.
La situation que vous décrivez est en effet préoccupante et il semblerait que Yana soit victime de violence économique et psychologique. La violence au sein du couple fonctionne sous la forme d’un cycle de la violence, qui a tendance à augmenter en intensité et en fréquence s’il n’est pas brisé. Pour ce faire, un soutien externe de professionnel-le-s est important.
Être témoin de violence au sein du couple est une position délicate, notamment lorsque la victime ne se rend elle-même pas compte du danger, ou alors lorsqu’elle n’est pas prête ou ne souhaite pas entamer des démarches pour se protéger, ou encore lorsqu’elle retourne vers le conjoint auteur de violence. Il s’agit là des conséquences de l’engrenage de la violence, ou cycle de la violence. Il est également difficile d’être témoin car il n’est pas possible d’agir à la place de la victime, elle seule peut décider de se protéger et comment. En se confiant à votre femme et en lui demandant de l’aide, Yana a démontré avoir une grande confiance en elle ; votre femme peut lui apporter un soutien précieux en l’écoutant et en la soutenant dans ses besoins. En effet, il est important qu’elle puisse être entourée pour trouver du soutien et la force nécessaire.
Afin de lui faire prendre conscience de la gravité des violences, votre femme pourrait lui rappeler qu’en Suisse la violence au sein du couple est grave et interdite par la loi et que des professionnel-le-s sont là pour l’écouter, gratuitement et en toute confidentialité, et qu’il est important qu’elle puisse demander de l’aide – quel que soit sa situation financière et son visa. Pour aller plus loin, nous vous encourageons à lui faire part de notre site internet ainsi que des adresses utiles suivantes, votre femme peut tout à fait l’accompagner aux rendez-vous si Yana le souhaite.
Dans le canton de Vaud, Yana pourrait prendre contact avec la Fraternité du Centre Social Protestant: il s’adresse à toute personne étrangère ou suisse (quel que soit la religion) qui a des questions concernant la migration, le permis de séjour, la séparation ou le divorce. Elle pourrait y recevoir une aide et un soutien concernant sa situation médicale, financière, mais surtout concernant les violences qu’elle subit quotidiennement. Les professionnel-le-s sont joignables au numéro: 021 560 60 60 pour une consultation gratuite et confidentielle. Nous l’invitons à préciser dès le premier contact qu’elle est victime de violence au sein du couple. De plus, le Centre Social Protestant s’adresse également à des personnes sans papier et il n’y a aucun risque de dénonciation à la police, que ce soit pour ses papiers ou pour les violences.
Dans le canton de Vaud, elle pourrait également trouver du soutien auprès d’un Centre LAVI. Les intervenant-e-s proposent des entretiens gratuits et confidentiels pour toutes personnes étant confrontées à des violences domestiques. Dans le canton de Vaud, les professionnel-le-s sont joignables au numéro: 021 631 03 00 afin de convenir d’un rendez-vous à Lausanne, Yverdon-les-Bains ou Aigle.
Au besoin, le Centre Malley Prairie à Lausanne dispose d’un foyer d’accueil d’urgence pour femmes et enfants confrontés à la violence domestique si elle ne se sent plus en sécurité dans sa maison. Leurs équipes proposent un lieu sécure mais aussi un suivi psychosocial adapté aux besoins des victimes. Il est également possible de demander une consultation ambulatoire avec un-e professionnel-le qui pourra l’écouter et la soutenir dans ses démarches.
Nous espérons avoir pu vous aider à y voir plus clair et espérons de tout coeur que la situation de Yana s’arrangera et qu’elle pourra retrouver de la sérénité. Nous restons à votre entière disposition si vous avez une nouvelle question ou si vous souhaitez nous donner des nouvelles de Yana dans quelques temps.
16 mai 2023 – Mer…
Bonjour,
La soeur d’un de mes bons amis se fait violement frappé par un homme qu’elle fréquente. J’aimerais savoir comment l’aider. Elle ne parle pas beaucoup à son frère car elle à peur que son frère devienne fou et qu’il cherche à se venger sur l’homme qu’elle fréquente.
Que faire ? Merci pour vos idées
Bonjour,
Nous saluons votre démarche de prendre contact avec nous. En effet, la situation de la soeur de votre ami est préoccupante et vous vous sentez concerné et soucieux de son bien-être. Nous comprenons qu’il n’est pas facile de réagir quand on est témoin, on se sent souvent mal à l’aise et démuni-e. Mais la violence est destructrice et souvent les victimes ne savent pas comment en sortir car elles sont prises dans ce que l’on appelle le cycle de la violence qui entraîne de nombreuses conséquences sur leur santé psychologique et physique. Nous imaginons bien que ce n’est pas une démarche facile, mais il est important de ne pas rester neutre et de se positionner contre toute forme de violence car cette dernière représente un réel danger pour les personnes impliquées. En nous écrivant aujourd’hui, vous entrez en action et nous vous remercions beaucoup pour cela.
Tout d’abord, en cas d’urgence, il est important de rappeler à la soeur de votre ami qu’elle peut faire appel à la police en appelant le 117 afin de recevoir une protection immédiate. Si vous ou son frère deviez être témoin d’une scène de violence, il est également de votre devoir de les appeler.
Vous dites qu’elle a de la peine à parler à son frère, mais il semblerait qu’elle ait pu vous en parler. Vous avez donc un bon lien de confiance, ce qui est déjà une ressource précieuse.
Si vous le permettez, nous vous transmettons ce que nous avons pu observer auprès d’autres personnes dans des situations similaires à celle de votre connaissance. Il est important pour vous et son frère de respecter son cheminement et de ne pas la brusquer. Le but étant de conserver le lien que vous avez avec elle tout en tentant de la mettre en « mouvement » afin qu’elle puisse se protéger le moment voulu et solliciter votre aide concrète. Vous ne pouvez pas agir à sa place, mais vous pouvez lui signifier que vous êtes là pour elle sans jugement quant à ses choix (continuer la relation ou y mettre un terme). Nous vous proposons quelques pistes que vous pourrez lui communiquer lorsque vous sentirez qu’elle est prête à entreprendre les démarches nécéssaires pour sortir de cette situation de violence.
Si vous nous le permettez, nous vous transmettons déjà quelques informations au niveau du cadre légal en Suisse. Vous nous expliquez que la soeur de votre ami est violemment frappée par son partenaire. La violence physique qui est interdite par la loi. Certains actes sont poursuivis d’office comme par exemple les violences physiques graves qui laissent des traces. Les infractions poursuivies d’office sont celles qui ne nécessitent pas le dépôt d’une plainte formelle pour qu’une enquête soit ouverte ; il s’agit souvent des infractions les plus graves. Il suffit que l’infraction potentielle ait été portée à la connaissance de l’autorité par un tiers, cela peut donc être fait par vous, pour que celle-ci puisse ouvrir une enquête. Si les violences physiques que subit la soeur de votre amie ne sont pas poursuivies d’office comme les insultes ou les violences physiques isolées, une plainte pénale peut être déposée par la victime à la police dans un délai de trois mois après les événements. Selon la gravité des faits, l’auteur-e peut être expulsé du domicile conjugale entre 7 et 14 jours.
Comme vous mentionnez des violences physiques, il serait important que votre connaissance puisse faire rapidement un constat médical qui lui permettrait d’avoir une documentation des blessures en cas de procédure judiciaire. Le constat ne l’oblige cependant en aucun cas à porter plainte. En Valais, les constats se font sur rendez-vous à l’Unité de médecine des violences de l’Hôpital du Valais à Sierre (027 603 63 70) ou au centre hospitalier de Rennaz (058 773 64 77). La consultation est confidentielle et gratuite.
Dans sa situation, la soeur de votre ami pourrait certainement bénéficier des droits accordés par la Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infraction, la LAVI. En Valais, le Centre LAVI est atteignable au 027 607 31 00, il est présent dans trois lieux de consultations, à Brig, Sion et Collombey-Muraz. Leurs consultations sont gratuites et confidentielles. Ce centre a pour mission d’apporter aux victimes d’infractions et/ou à leurs proches une aide psychologique, juridique, sociale et matérielle. Un premier rendez-vous permettrait une évaluation plus complète de sa situation et cela ne l’oblige en aucun cas à porter plainte si ce n’est pas ce qu’elle souhaite. Comme vous êtes proches, vous pourriez sans autre l’accompagner dans cette démarche si elle en ressent le besoin et si vous êtes prêt à cela.
La soeur de votre ami peut également prendre contact avec la Fondation l’EssentiElles qui l’accompagnera et conseillera de manière confidentielle et gratuite. Vous pouvez également être présent dans cette démarche si elle le désire et vous aussi. Les professionnel-le-s peuvent être atteint-e-s durant les heures de bureau au 079 320 90 70. Vous pouvez parler de votre situation par téléphone ou en présentiel avec un-e intervenant-e spécialiste des violences domestiques qui saura vous écouter et vous aiguiller.
De plus, si elle a besoin d’un hébergement, la Fondation l’EssentiElles ou la LAVI peuvent proposer une solution d’accueil dans la région du Chablais de Sion et de Martigny qui peut durer jusqu’à 35 jours (renouvelables selon les situations). Durant cette période, les démarches juridiques et administratives pourront être entamées avec le soutien des professionnels·les de la structure.
Enfin, une autre piste serait de lui parler du site violencequefaire, afin qu’elle puisse se renseigner sur les mécanismes de la violence au sein du couple. Parfois, cette étape est plus facile dans un premier temps pour prendre conscience de la gravité de sa situation.
Nous espérons que notre réponse vous aura aidé et que la situation pourra s’améliorer. Nous restons bien sûr à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions et vous adressons nos meilleurs messages.
11 mai 2023 – una…
j’habite depuis deux mois dans un immeuble et à l’appartement au dessus, j’entends souvent des cris, des objets qui tombent, des pleurs, portes qui claquent, etc… sauvent le soir (22h a 2h) plusieurs fois par semaine. ne voulant pas rendre la situation pire, j’ai choisis de ne pas appeler la police mais je ne sais pas quoi faire…
Bonjour,
Vous habitez depuis deux mois dans un immeuble dans lequel vous entendez des cris, des objets qui tombent, des pleurs, etc. dans l’appartement au dessus. Vous avez choisi de ne pas appeler la police afin de ne pas empirer la situation mais vous ne savez pas quoi faire.
Nous vous remercions pour votre question et pour votre préccupation pour vos voisins. Il s’agit toujours d’une question difficile pour le voisinage de savoir s’il faut intervenir et de quelle manière et c’est pourquoi nous saluons votre démarche de vous renseigner sur ce qu’il est possible de faire dans une telle situation.
Même dans le doute, la piste la plus appropriée serait d’appeler la police aux prochains cris qui vous interpellent et de continuer à les appeler si les disputes continuent même après l’intervention de la police. Joignable 24h/24 au numéro 117, elle pourra se déplacer afin de faire un constat de la situation et comprendre ce qu’il se passe chez vos voisin-es. Les personnes impliquées seront entendues séparément. En cas de violence au sein du couple et en fonction de leur évaluation de la gravité des violences, la police pourra prendre la décision d’expulser temporairement l’auteur-e du domicile et l’interdire de rentrer en contact avec la victime afin de la protéger, et ce jusqu’à l’audience de validation de cette mesure d’expulsion au Tribunal Civil. La police transmettra aussi à la victime et à l’auteur-e des informations sur les offres d’entretien, de programmes socio-éducatifs et de consultations thérapeutiques.
Nous imaginons bien que ce n’est pas une démarche facile, mais il est important de ne pas rester neutre et de se positionner contre toute forme de violence car cette dernière représente un réel danger pour les personnes impliquées.
Dans un deuxième temps, si vous vous sentez à l’aise et même si vous ne la connaissez pas, vous pouvez aussi essayer de parler à la victime, en lui demandant par exemple comment elle va et en lui faisant part de vos inquiétudes. Vous pouvez par exemple lui donner le lien de notre site internet, ou alors lui dire qu’en cas de problèmes à la maison elle peut se rendre à la maison d’accueil et au centre de consultation Solidarité Femmes. Vous pouvez aussi simplement lui indiquer qu’elle n’est pas seule et que vous êtes là pour elle si elle a besoin d’aide ; cela peut paraître banal, mais peut être un énorme soutien pour quelqu’un qui vit de la violence au sein de son foyer.
Nous espérons que notre réponse vous aura aidée et que la situation pourra s’améliorer. Nous restons bien sûr à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions et vous adressons nos meilleurs messages.
10 mai 2023 – yas…
Bonjour,
Je me permets de vous contacter car ma sœur subit des violences conjugales (verbales et physiques). Elle est algérienne et arrivée en Suisse en Octobre 2022, elle est titulaire d’un permis de séjour B (regroupement familiale) sauf qu’elle a peur d’aller voir la police par crainte de lui retirer son permis de séjour.
Pourriez-vous svp me préciser ce que ma sœur risque si elle dépose plainte? Si elle demande le divorce, est-ce qu’elle risque de perdre son permis de séjour?
Cordialement
Bonjour,
Vous vous inquiétez pour votre soeur qui subit des violences au sein de son couple. Titulaire d’un permis B par regroupement familiale, votre soeur craint de perdre son permis si elle s’adresse à la police ou si elle divorce.
Les violences au sein du couple sont interdites par la loi en Suisse. Les violences physiques agies au sein d’un couple peuvent être poursuivies d’office. A savoir que dès qu’une autorité pénale a connaissance de violences agies au sein d’un couple, elle doit agir, indépendamment du souhait de la victime. Quand la police est avertie, elle peut intervenir sur site et expulser temporairement du domicile l’auteur-e des faits. C’est une mesure civile de protection pour la personne qui en est victime. L’auteur-e a l’interdiction de revenir au domicile (les clés sont retirées par la police) ou de prendre contact avec la victime jusqu’à une audience de validation de cette mesure d’expulsion au tribunal civil. Lors de cette audience quelques jours après l’expulsion de l’auteur-e, la personne qui est victime peut décider si elle souhaite que le conjoint expulsé revienne au domicile ou si elle souhaite une séparation temporaire. Lors de cette audience et si la personne victime souhaite une séparation même temporaire, le/la Juge peut statuer sur qui du couple a l’attribution de l’appartement familial, de même que la garde des enfants. Une pension et des droits de visite pour l’autre parent non gardien est aussi discutée. En parallèle une procédure pénale est activée, que la victime ait déposé plainte pénale ou non.
Concernant votre question sur les conséquences sur son permis de séjour si elle divorce, nous ne sommes pas ici compétent-e-s pour vous répondre avec précision. Au niveau de la loi, L’article 50 de la loi fédérale sur les étrangers prévoit que le droit à une autorisation de séjour subsite si l’union conjugale a duré au moins 3 ans et que l’intégration du/de la conjoint-e est réussie. Cet article prévoit aussi que l’autorisation subsiste « pour des raisons personnelles majeures », notamment lorsque le ou la conjoint-e est victime de violences conjugales. Malgré le fait que cette loi existe, l’autorisation de séjour n’est pas « automatique » et dépend de l’appréciation des autorités qui peuvent demander de prouver « l’intensité » des violences subies. Ainsi, il est crucial que votre soeur puisse se faire accompagner et conseiller précisément par le Centre Social Protestant du canton de Berne: il s’adresse à toute personne étrangère ou suisse qui a des questions concernant la migration, le permis de séjour, la séparation ou le divorce. Leurs équipes organisent des permanences collectives ainsi que des rendez-vous individuels dans plusieurs lieux du canton, votre soeur pourrait choisir un lieu proche de chez elle. Pour des informations ou prise de rendez-vous, elle peut les appeler au 032 493 32 21 pour Moutier, 032 486 91 00 pour Tramelan, et 032 493 32 21 pour Bienne. Afin qu’elle obtienne rapidement un rendez-vous, nous recommandons à votre soeur d’indiquer au téléphone qu’elle subit des violences conjugales.
Nous espérons que cette orientation pourra aider votre soeur à trouver les réponses à ses questions. Nous restons bien entendu à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions ou si vous souhaitiez nous donner de vos nouvelles dans quelques temps. Nous vous adressons nos cordiales salutations.