20 août 2023 – Jo…
Bonjour,
Je peux me montrer parfois agressif et violent verbalement à l’encontre de ma conjointe et je lui ai même lancer ma casquette dessus hier. Ces accès de colères sont plus fréquents et plus prononcés lors ce que j’ai bu de l’alcool mais peuvent aussi se produire en étant sobre.
Que puis je faire pour que cela s’arrête avant que cela ne devienne plus grave?
Bonjour,
Tout d’abord, nous tenons à souligner votre démarche de prise de contact au sujet de la violence verbale que vous agissez à l’encontre de votre conjointe. De plus, vous décrivez avoir été jusqu’à lancer votre casquette sur elle ce qui peut être considéré comme une forme de violence physique. Vous prenez ce geste au sérieux et souhaitez mettre un terme à la violence avant que cela ne s’aggrave encore.
Comme vous le remarquez la consommation d’alcool est un facteur de risque du recours à la violence puisqu’elle réduit la capacité de maîtrise de soi et augmente l’impulsivité. Cependant, cette consommation n’est pas la cause de la violence agie puisque celle-ci se produit également lorsque vous êtes sobre. Les comportements de violence que vous agissez en l’absence et sous l’influence de l’alcool sont de votre responsabilité. Nous nous permettons de vous demander quel rôle joue votre consommation d’alcool dans votre vie ? Est-ce un moyen de décharger les tensions du quotidien ou les tensions de votre relation de couple ?
Dans un premier temps, il est important de pouvoir veiller à votre consommation d’alcool comme elle augmente le risque de violence. Ensuite, il est nécessaire de comprendre ce qui se passe en vous avant et pendant vos accès de colères qui mènent à des actes de violence afin de trouver les meilleurs moyens pour ne pas les reproduire. Des aides professionnelles existent. Dans le canton de Fribourg, nous vous conseillons de prendre contact avec l’association EX-pression à info@ex-pression.ch ou au 848 08 08 08. Cette association propose un accompagnement spécialisé visant à trouver des solutions et des alternatives aux comportements violents.
N’hésitez pas à nous recontacter si vous en ressentez le besoin ou si vous avez d’autres questions.
08 juillet 2023 – Ila…
Ce soir j’ai crié sur mon mari, mes filles et casse un verre. J’ai senti que cela allait me défouler et me faire du bien. Ça a été partiellement le cas. Cela ne m’était jamais arrivé, je suis une personne plutôt calme mais je sens quand mon mari et moi sommes en désaccord que je monte sans pouvoir me freiner ou du moins j’y arrive un moment mais j’éclate plus tard, avec plutôt des disputes entre nous.
Mais ce soir j’ai fait ça et il me dit que je suis violente. J’ai très peur qu’il ait raison et que je sois une personne qui ne sait pas gérer la colère. Qu’est ce que vous en pensez?
Bonjour,
Vous nous demandez si votre comportement, notamment lorsque vous êtes en colère, sont de comportements violents. Vous souhaitez comprendre si vous êtes une personne qui a des difficultés à gérer la colère.
Nous pensons que tout comportement utilisant intentionnellement la force à l’encontre des autres ou de soi-même, et qui implique une atteinte possible pour l’autre est une violence. Indépendamment de l’intensité, la fréquence et les formes de comportements exercés. Dans ce sens le fait de crier et d’endommager des objets est également une forme de violence à l’encontre de votre mari et de vos filles. Il y a également un impact certain sur eux, ne serait-ce que la peur que votre comportement a pu engendrer et qui reste dans les esprits de chacun-e.
Pour que ces comportements ne se reproduisent plus, une compréhension des causes et des contenus reste néanmoins importante à faire. Lors des montées de colère alors, il est indispensable que vous en compreniez mieux l’origine, non seulement sur les faits que vous constatez, mais surtout sur le « pourquoi » les différents événements peuvent vous percuter et générer dans votre intérieur de telles réactions. Il est alors possible d’aller à l’origine du problème pour trouver des solutions concrètes sans être exclusivement sous l’emprise des émotions. Le fait que vous êtes habituellement plutôt calme peut expliquer une montée irrépréssible de colère si justement elle n’a pas pu être prise en compte. L’apaisement momentanée que vous avez pu ressentir lors de votre éclatement de colère, parle probablement en faveur d’une retenue difficile qui est soulagée par son expression du moment.
Nous constatons que souvent, lorsque nous vivons des sentiments de colère que nous vivons également un sentiment subjectif d’injustice, de quelque chose qui nous apparait comme immérité, voire arbitrairement adressé. Est-ce le cas pour vous ?
Bien que les éléments de compréhension ne justifient pas les actes de violence, vous pouvez trouver des pistes plus concrètes pour avancer en identifiant mieux l’origine de vos ressentis et en trouvant des outils de gestion de vos émotions. Peut-être que vous pourriez chercher d’autres formes plus constructives qui ne soient pas à l’encontre de votre famille pour laisser émerger vos sentiments. La colère devient ainsi un bon indicateur, reste à pouvoir la maîtriser au profit d’autres comportements plus constructifs.
N’avoir pas su gérer une situation de colère ne fait pas de vous une personne colérique, mais c’est un signal important à ne pas négliger. Nous vous félicitons d’avoir pris au sérieux le questionnement personnel que votre comportement implique, il s’agit à présent de trouver d’autres solutions et ne perdez pas courage.
N’hésitez pas à nous solliciter si vous avez d’autres questions.
04 juillet 2023 – Pla…
Je me suis fâchée par rapport à quelque chose ou je n’étais pas d’accord, et où on s’est mal compris avec mon ami. Ensuite il n’avait pas envie de se fâcher pour bêtises, ce que je comprends et il me l’a dit puis ça la énervé car j’étais fâchée. Ensuite, une heure plus tard, je retourne vers lui pour lui demander si je peux lui parler 5 minutes, et il me dit directement non. Je m’excuse alors et lui dit que je suis désolée de m’être fâchée pour si peu, et que je trouverais bien d’en parler ou qu’il me dise si il ne pourrait en parler que demain, les choses se sont escaladé, et j’ai ressenti beaucoup de colère de sa part, j’aurais du le laisser tranquille.
Ensuite il est venu vers moi en me parlant de haut et en me regardant de façon que je ne sais décrire mais voilà j’avoue ça m’a fait peur… et j’ai commencé à me sentir toute petite car en fait il m’engueulait… peut-être que effectivement je me suis montrée trop insistante et qu’il a du ressentir de l’agressivité de ma part… pour ensuite se défendre de la sorte et s’avancer vers moi comme ça… me sentant coincée je l’ai poussé d’une main sur le torse et je m’en veux… ça la encore bien plus énervé. Il a continué à me regarder de haut et la je lui ai dit encore une fois d’arrêter en repoussant sa tête avec la mienne… encore une fois une attitude qui ne me ressemble pas… il a dit « mais regarde nous on est ridicules ».
Ensuite j’ai fermé la porte de la chambre, et qq minutes plus tard il est sorti de la maison. Je crois que dans cette situation il y a eu violence des deux côtés… Je ne sais juste pas comment gérer. Quand il est revenu on a discuté, je lui ai dit que je voulais apprendre à gérer mon émotion de colère car je ne supportais pas que ça parte comme ça, donc si je devais apprendre à gérer je le ferais. De son côté, il a évoqué différentes choses, dont le fait qu’il ne supportait pas que je puisse penser qu’il était violent envers moi car il ne me ferait jamais de mal. Et qu’il voulait qu’on aille voir quelqu’un car il ne voulait pas que ce soit mal interpréter. Ce que je trouve tout à fait bien… J’avoue être un peu perdue.
Bonjour,
Tout d’abord, nous tenons à nous excuser, car notre site a reçu de très nombreuses questions ces dernières semaines et il ne nous a pas été possible de respecter le délai de réponse de trois jours ouvrables.
Vous nous écrivez car lors d’une dispute avec votre partenaire, vous n’avez pas réussi à dialoguer calmement. Il vous a regardé d’une façon qui vous a fait peur et vous l’avez poussé à deux reprises. Vous avez l’impression qu’il y a eu de la violence des deux côtés et ne savez pas comment gérer la situation.
Nous saluons votre démarche de prendre contact avec nous. La ligne entre violence conjugale et conflit de couple est parfois fine et votre réflexion démontre que vous en êtes déjà bien consciente. Si vous le permettez, nous vous transmettons quelques informations concernant la violence au sein du couple afin de vous donner certaines clés pour réussir à identifier si votre situation s’apparente plutôt au conflit ou à la violence.
La violence c’est plus qu’une dispute entre deux partenaires. C’est quand il n’y a plus de respect, quand l’un-e des deux dirige tout, fait peur à l’autre ou l’attaque par ses gestes ou ses paroles. L’un-e des partenaires souhaite avoir le pouvoir sur l’autre et tout est prétexte pour l’obtenir. Ici, la relation de couple est inégalitaire, la victime a peur, honte, doute d’elle-même etc… La violence au sein du couple peut prendre diverses formes, comme la violence physique (agression physique, gifle,…), sexuelle, économique ou psychologique. Cette dernière est constituée d’insultes et de dénigrements répétés, de contrôle des faits et gestes de la/du partenaire, ou bien de menaces et d’intimidations. Toutes les violences au sein du couple sont graves et punies par la loi en Suisse. Certaines violences sont poursuivies d’office, et d’autres sur plainte. La violence au sein du couple a également la particularité de fonctionner sous la forme d’un cycle appelé « le cycle de la violence« . Ce mécanisme qui se répète engendre un risque d’augmentation de la violence, qui a pour conséquence d’engendrer de la peur, de la confusion, de la perte de confiance et d’estime de soi. Ces symptômes empêchent ou rendent plus difficile toute prise de décision. En effet, les conséquences de la violence sur la santé physique et mentale de la victime, mais aussi de l’auteur-e, sont importantes et peuvent être très graves. Ces explications font-elles écho à votre situation ?
Dans une situation de conflit au sein du couple, qui peut elle aussi parfois dégénérer en actes de violences de part et d’autre, il ne s’agit pas de prendre le pouvoir sur l’autre mais d’avoir raison sur le sujet du conflit. Ici, il n’y a pas l’installation d’une dynamique tel que le cycle de la violence et seuls certains sujets précis sont sources de conflits. Les partenaires se sentent par contre libre d’exprimer leurs opinions respectives.
Ce qui différencie donc un conflit de couple d’une situation de violence au sein du couple, c’est l’intention de la personne qui recourt à la violence. Dans les deux cas, la violence est destructrice et interdite par la loi. Cependant, les moyens d’y mettre un terme sont différents si l’on se trouve dans l’une ou l’autre de ces situations.
Comme vous le décrivez bien, démêler qui subit quoi dans des interactions où des violences sont agies par chaque partenaire peut être complexe et entraîner parfois le sentiment d’être démuni-e ou confus-e. Être soutenue pour mener cette réflexion est important.
Dans votre message vous faites référence à un suivi thérapeutique personnel, ainsi qu’à un suivi de couple, que vous pourriez solliciter et investir afin d’en arriver à questionner votre propre marge d’action dans les situations de violence, dans votre gestion de vos émotions. Si vous souhaitez aller plus loin dans cette réflexion et trouver des moyens pour instaurer un changement qui vous convienne, les professionnel-le-s de l’Association EX-pression peuvent vous proposer un espace individuel et confidentiel de discussion. Vous pouvez les contacter au 0848 08 08 08 ou par email à info@ex-pression.ch pour un premier rendez-vous lors duquel vous pourrez présenter la situation que vous vivez puis décider si vous souhaitez ou non poursuivre une démarche.
Si cela fait sens pour vous, vous pouvez également contacter l’Office familial de Fribourg qui propose des consultations conjugales accessibles à toute personne qui se questionne sur sa dynamique relationnelle et est à la recherche d’un équilibre plus satisfaisant. Vous pouvez les atteindre au 026 322 10 14.
Nous espérons que ces orientations pourront vous donner quelques pistes. Nous restons bien entendu à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions ou si vous souhaitiez nous donner de vos nouvelles dans quelques temps. Nous vous adressons nos cordiales salutations.
20 mai 2023 – Cha…
Bonjour,
J’ai besoin de votre aide. J’ai été violent avec les gens que j’aime le plus (ma mère, mon frère quand j’étais ado, et récemment ma femme). J’essaie de comprendre les causes de cela. L’explication la plus plausible est que j’ai une très faible estime de moi à cause de mon père, qui n’a fait que me rabaisser pendant toute mon enfance. J’ai parfois l’impression que ma femme se moque de moi ou ne me comprend pas, ce qui me blesse beaucoup et me rend parfois hors de moi. J’ai beau être conscient de mon problème, écouter des podcasts sur le narcissisme ou lire sur le sujet, je n’ai pas l’impression que je puisse soigner cette blessure profonde simplement en comprenant les causes et en ayant la volonté de changer.
Quelles pourraient être les actions concrètes à mettre en place pour guérir ?
Un grand merci d’avance
Bonjour Monsieur,
Premièrement, nous tenons à souligner la démarche entreprise en nous écrivant. Reconnaître le fait d’avoir besoin d’une aide extérieure est un premier pas vers le changement.
Vous nous expliquez recourire à la violence auprès des personnes que vous aimez le plus notamment votre femme. Ces actes de violence se produisent depuis longtemps.
Vous êtes déjà parvenu à identifier certaines origines à la violence que vous pouvez exercer comme une faible estime de vous-même que vous mettez en lien avec le fait d’avoir été rabaissé par votre père durant l’enfance. En effet, vivre dans un climat de violence dans l’enfance augmente le risque de le reproduire à l’âge adulte.
D’autre part, vous remarquez que cela vous arrive également de vous sentir blessé et mal compris par votre femme ce qui vous met en colère et fait agir de la violence.
Vous avez raison de penser que comprendre les racines de la violence et avoir la volonté de changer ne suffisent pas. Les étapes du changement sont multiples et complexes. La reconnaissance du fait que la violence est un problème fait partie du début du processus.
Ensuite, viennent plusieurs étapes importantes, à savoir : la reconnaissance des actes de violence exercés, la compréhension de l’impact de cette violence sur les personnes qui l’ont subie, la reconnaissance de sa pleine responsabilité de ses actes et finalement le développement de stratégies alternatives à ces comportements de violence. Le but étant, sur le long terme, de diminuer le risque de récidive.
Ce processus ne peut se faire seul. C’est pour cette raison que nous vous encourageons vivement à prendre contact avec un service spécialisé. Pour le canton de Vaud, le Centre Prévention de l’Ale (CPAle) au 021/321.24.00 ou par courriel à info@prevention-ale.ch est l’organisme spécialisé pour soutenir les personnes dans votre situation. Des professionnel-le-s pourront vous proposer une première rencontre non payante qui vous permettra de présenter votre situation en détail. Par la suite, ils vous accompagneront dans le développement de nouvelles stratégies permettant la gestion de ces situations dans le respect de votre femme et de vous-même.
Nous espérons que notre réponse vous apporte une partie de l’aide que vous recherchez. N’hésitez pas à nous réécrire si vous avez d’autres questions ou si vous souhaitez nous donner des nouvelles.
10 avril 2023 – YD…
Bonjour , Depuis la naissance de mon fils j’ai beaucoup de mal à contenir ma violence. Je la redirige toujours mais je ne veux pas que mon fils grandisse avec les mêmes acte que j’ai vu. C’est de la prévention car je n’ai jamis battus ni mon fils ni ma femme mais n’aimerai pas que ça arrive. À qui puis-je m’adresser? Que puis-je entreprendre pour apprendre à m’en défaire ? Merci.beaucoup
Bonjour Monsieur,
Nous avons bien reçu votre message qui a retenu toute notre attention. Le fait que vous ayez pu nous écrire constitue un pas très important et nous relevons le courage que vous démontrez en nous contactant.
Vous nous dites avoir du mal à contenir votre violence depuis la naissance de votre fils, que vous arrivez à la rediriger mais que c’est une situation difficile et que vous ne voulez pas que votre fils grandisse dans ces conditions.
Reconnaître la présence de la violence dans votre vie familiale est un premier pas essentiel et nécessaire pour tout changement. Entreprendre une démarche pour apprendre à vous défaire de ces comportements violents est une marque de considération importante à l’égard de votre femme et votre fils.
La violence n’est pas une fatalité, des solutions existent. Nous vous encourageons vivement à prendre contact avec un service spécialisé. Pour le canton de Vaud, il s’agit du Centre Prévention de l’Ale (CPAle) que vous pouvez contacter par téléphone au 021/321.24.00 ou par email à info@prevention-ale.ch. Des professionnel-les pourront vous proposer une première rencontre non payante qui vous permettra de présenter votre situation en détail et de développer des stratégies afin de gérer ces situations dans le respect de votre femme, votre fils et de vous-même.
N’hésitez pas à nous écrire à nouveau si vous souhaitez nous donner davantage de précisions, si vous avez une nouvelle question ou pour nous informer des nouvelles sur l’évolution de votre situation. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite.
05 mars 2023 – KF…
Bonjour, Je voudrais me confier. Je suis une femme et j’ai un problème de violence dans mes relations amoureuses. En y réfléchissant, je crois que j’ eu des réactions violentes dans toutes mes relations sérieuses, mais j’ai cru que c’était parce que je n’avais pas trouvé « la bonne personne ». Souvent, je frappais ou poussais l’autre, qui ne se défendait pas. Des fois je me suis frappée moi même devant l’autre. En ce moment je suis en train de construire une relation avec un homme et j’ai commencé à être de plus en plus violente verbalement et physiquement quand je me sens trahie par lui. Je ne peux donc plus penser que ça arrivait seulement avec les mauvaises personnes car j’essaie de construire qqch avec cet homme. Aujourd’hui je suis en état de choc parce que j’ai été très très violente, mais comme il fait deux fois mon poids je ne lui ai pas fait vraiment mal. Je pense que mon recours à la violence est lié à un sentiment d’impuissance, ma colère est telle que je ne me maîtrise plus. Je ressens une grande honte après et je ne comprends pas ce comportement. Je suis en train de réaliser que j’ai un problème de violence chronique car ça revient dans toutes mes relations. Je vais en parler à ma psychologue. Merci pour votre travail pour les personnes qui ont des problèmes de violences.
Bonjour,
Vous nous confiez votre utilisation de la violence dans votre relation amoureuse et en particulier vous êtes marquée par l’apparition de la violence dans votre relation actuelle. Vous vous questionnez sur vos comportements notamment par leurs répétitions.
Nous vous remercions d’avoir posé ici votre propre expérience. Nous pensons que votre questionnement est pertinent à la lumière de ce que vous nous décrivez. En effet nous constatons dans ce domaine que les faits de violence dans un couple ont tendance à se répéter dans un cycle qui est à la fois de plus en plus rapide et souvent de plus en plus intense. Il devient alors indispensable d’agir et réfléchir à ses comportements pour trouver des solutions comme vous êtes en train de faire.
Nous comprenons que le constat d’une utilisation régulière de la violence puisse être choquant. Une partie du problème peut être probablement abordée sous l’angle de la gestion de vos ressentis. Les réactions de colère ou d’agressivité démesurée par exemple sont évitables et il est possible d’apprendre à les anticiper et à les gérer d’une manière plus constructive. Qu’est-ce que vous n’arrivez pas à exprimer en mots et qui semble ne se manifester que par des coups ? Réagissez-vous en interprétant les agirs de votre partenaire pour vous protéger ?
Peut-être qu’en identifiant plus précisément a posteriori vos besoins ou vos souhaits vous arriverez à formuler des demandes à votre compagnon ainsi qu’à accéder à une meilleure maîtrise de vous-même qui ne vous fasse pas sentir impuissante. De même, un partage à des moments bien moins chargés d’émotions pourrait vous permettre de comprendre autrement les propos de votre partenaire. La colère devient ainsi un bon indicateur de besoins en manque de réponse, reste à pouvoir la maîtriser au profit d’autres comportements plus constructifs.
Nous vous soutenons dans votre recherche et nous pensons qu’en parler à votre psychologue vous permettra également de trouver compréhension et une aide à résoudre votre conflit et à ne plus mettre en péril votre relation de couple.
Nous restons à disposition si vous avez des questions ou d’autres besoins. Bon courage.
17 août 2022 – Laz…
Bonjour, Je vous écris pour vous demander d’aide. Suite aux certaines circonstances et problèmes de santé je suis devenue très agressif avec ma femme qui ne fais que rester toujours de mes côtés. Elle commence à avoir peur de moi et moi aussi je ne me retrouve pas. On veut faire les choses justes pour pouvoir continuer à ensemble et nous avons besoins des spécialistes. Merci de nous contacter.
Bonjour Monsieur,
Vous témoignez dans votre message de votre souhait de mettre fin à votre agressivité envers votre femme et à la peur que vous constatez que cela lui inspire. Nous contacter est une démarche courageuse et importante. En effet, quelles que soient les formes que prend votre agressivité, elle crée de la souffrance, pour votre femme mais aussi pour vous.
Pour vous accompagner dans votre intention de pouvoir continuer ensemble, les professionnel-le-s du Centre Prévention de l’Ale à Lausanne peuvent vous proposer, dans un premier temps individuellement, un espace confidentiel de soutien et de réflexion. Vous pouvez les contacter par téléphone au 021 321-24-00 ou par email info@prevention-ale.ch pour fixer un premier entretien d’accueil.
Nous vous souhaitons une belle suite et restons volontiers à disposition pour répondre à d’autres questions.
Bien cordialement.
16 mai 2022 – Pse…
Bonjour,
Je vous écris car j’ai fait subir un acte de violence a ma partenaire et je ne sais pas comment appréhender la suite. Nous étions en train de coucher ensemble et ma partenaire a exprimé le fait que elle pouvait être excitée par l’étranglement. Nous avons donc commencé à coucher ensemble de manière plus dure et « rough ».
Dans le feu de l’action, je lui ai mis un gifle. Or, ma partenaire m’avais déjà dit à plusieurs reprises que c’était quelque chose qui n’était pas du ok pour elle, en m’expliquant son passif relationnel. En effet, elle a été victime de violences sexuelles et son ex-partenaire l’avait également giflé un fois, chose qu’elle m’a dit l’avait bouleversée.
Je ne saurais expliquer l’origine de mon geste, ça a vraiment été spontané et je m’en suis retrouvé surpris. Nous avons tout de suite arrêté de coucher ensemble et elle m’a direct dit que ce n’était pas ok. Pour ma part, je m’en suis tout de suite excusé, sachant très bien que j’avais franchi une limite et que je l’avais heurté. Nous avons ensuite continué. Plus tard dans la soirée, elle a relancé le sujet et nous en avons rediscuté. Je pensais que la chose était réglée et que j’allais juste faire en sorte que ça ne se reproduise plus.
Elle m’a envoyé un long message dans la nuit pour me dire qu’elle avait vraiment été bouleversé par la gifle, que ce n’était pas ok, qu’elle était particulièrement blessée parce que je connaissais son passif et qu’elle était blessée que ce soit elle qui ait dû relancer le sujet. Elle m’a également dit que c’était dur parce qu’elle se sentait très en sécurité de base avec moi et qu’ensuite elle a vraiment été sur ces gardes.
Je me sens hyper triste par le situation. Je suis vraiment très amoureux de cette fille et ça me peine vraiment beaucoup de savoir que je l’ai heurté. Je suis terrorisé a l’idée d’avoir cassé quelque dans notre dynamique, qu’on ne puisse jamais aller de l’avant et de la perdre de cette manière. Je prends complètement responsabilité pour mon acte et je mettrais tout en place pour qu’il ne se reproduise jamais. Je veux aussi pouvoir respecter au maximum ses sentiments et ce qui est le mieux pour elle.
Je vous écris car je ne sais pas comment approcher la suite. J’aimerais pouvoir faire en sorte que tout s’arrange et d’aller de l’avant tout en respectant ses besoins. Y’a t’il de bonnes manières de s’excuser? Comment savoir quelle distance/temps je dois lui laisser ? Comment accepter et vivre avec moi-même si j’ai réellement cassé quelque chose ? Avez-vous des ressources ou des services vers lesquels me tourner?
Bonjour,
Tu as giflé ta partenaire lors d’un acte sexuel ce qui a causé un bouleversement dans votre relation. Tu mesures le fait d’avoir dépassé une limite qui a blessé ta partenaire, que ta relation en a été fragilisée et tu souhaites y remédier. Tu nous demandes conseils et orientation.
Nous imaginons la difficulté et la tristesse qui est la tienne en constatant les effets de ton geste sur ta partenaire. Nous soulignons positivement ta capacité à reconnaître les faits et l’inadéquation d’une utilisation de la violence. Ta recherche de solutions et conseils en nous écrivant montre ta volonté de réparer et changer de comportements. Tu restes néanmoins, il nous semble, dans une part d’incompréhension.
Il est important que tu retiennes qu’avec le geste de gifler ta compagne tu as utilisé de la violence physique dans la mesure où, dans la situation qui a été la vôtre, il n’y avait pas le consentement de ta partenaire. Contrairement à l’étranglement mutuellement et consciemment décidé, la gifle a impliqué l’utilisation de la force contre la volonté de l’autre et constitue forcément un acte blessant indépendamment du passé de ta partenaire. Il est fréquent aussi que la confiance soit amoindrie, voire remise en question, par un tel évènement. La peur que cela puisse se reproduire cumulée à la souffrance engendrée par le geste implique un temps complexe pour dépasser le vécu. Le fait que tu te sois excusé est certainement un pas important et incontournable pour avancer. Il nous est difficile de t’orienter sur « le bon moment » et la manière la plus adéquate pour « aller de l’avant » comme tu dis, tant la réponse est personnelle. Tu es également la personne la mieux placée puisque tu connais ta partenaire. Il nous semble néanmoins important que tu saches le plus précisément possible quel sont les besoins actuels de ta partenaire et/ou les vérifier.
Qu’est-ce qui t’indique que tu as bien compris ses besoins à présent et à la lumière de cet acte de violences? As-tu songé à lui poser la question directement ? Ceci t’aidera à être au plus près de la situation actuelle de ta partenaire et de t’ajuster si tu le souhaites.
Quant à tes besoins, il nous semble incontournable que tu comprennes mieux l’origine de ton geste. D’une manière générale nous observons que les manifestations de violence dans un couple tendent à se reproduire comme dans un cycle, à se répéter et malheureusement également à s’intensifier au fil du temps si elles ne sont prises au sérieux et comprises. Le fait de t’être emporté lors des élans ne serait expliquer suffisamment ton geste sans courir le risque de le reproduire. Ta partenaire t’avait explicité son désaccord et tu as néanmoins utilisé cette forme de violence. Quels sentiments t’ont traversé avant et pendant cet acte de violence ?
Il arrive que ce travail de compréhension et de changement ne soit pas aisé lorsqu’il est mené d’une manière solitaire. C’est pourquoi, si tu le souhaites, nous te conseillons de trouver une aide professionnelle pour prendre soin du sujet et ainsi protéger la personne que tu aimes. Il existe à Genève l’association VIRES, un centre spécialisé dans cette thématique et tu y trouveras une aide concrète dans la gestion des situations que tu vis. Une première évaluation lors du premier contact te permettra d’investir tes énergies pour des changements concrets que tu souhaites pour toi-même et ta relation.
Nous t’encourageons à trouver tous les bénéfices possibles d’une telle épreuve pour continuer à investir dans une relation de couple qui t’est importante et qui ne manquera pas de grandir à la suite de tes avancements et changements.