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Violence auprès d’une connaissance

16 mai 2023 – Mer…

Bonjour,

La soeur d’un de mes bons amis se fait violement frappé par un homme qu’elle fréquente. J’aimerais savoir comment l’aider. Elle ne parle pas beaucoup à son frère car elle à peur que son frère devienne fou et qu’il cherche à se venger sur l’homme qu’elle fréquente.

Que faire ? Merci pour vos idées

Notre réponse

Bonjour,

Nous saluons votre démarche de prendre contact avec nous. En effet, la situation de la soeur de votre ami est préoccupante et vous vous sentez concerné et soucieux de son bien-être. Nous comprenons qu’il n’est pas facile de réagir quand on est témoin, on se sent souvent mal à l’aise et démuni-e. Mais la violence est destructrice et souvent les victimes ne savent pas comment en sortir car elles sont prises dans ce que l’on appelle le cycle de la violence qui entraîne de nombreuses conséquences sur leur santé psychologique et physique. Nous imaginons bien que ce n’est pas une démarche facile, mais il est important de ne pas rester neutre et de se positionner contre toute forme de violence car cette dernière représente un réel danger pour les personnes impliquées. En nous écrivant aujourd’hui, vous entrez en action et nous vous remercions beaucoup pour cela.

Tout d’abord, en cas d’urgence, il est important de rappeler à la soeur de votre ami qu’elle peut faire appel à la police en appelant le 117 afin de recevoir une protection immédiate. Si vous ou son frère deviez être témoin d’une scène de violence, il est également de votre devoir de les appeler.

Vous dites qu’elle a de la peine à parler à son frère, mais il semblerait qu’elle ait pu vous en parler. Vous avez donc un bon lien de confiance, ce qui est déjà une ressource précieuse.

Si vous le permettez, nous vous transmettons ce que nous avons pu observer auprès d’autres personnes dans des situations similaires à celle de votre connaissance. Il est important pour vous et son frère de respecter son cheminement et de ne pas la brusquer. Le but étant de conserver le lien que vous avez avec elle tout en tentant de la mettre en « mouvement » afin qu’elle puisse se protéger le moment voulu et solliciter votre aide concrète. Vous ne pouvez pas agir à sa place, mais vous pouvez lui signifier que vous êtes là pour elle sans jugement quant à ses choix (continuer la relation ou y mettre un terme). Nous vous proposons quelques pistes que vous pourrez lui communiquer lorsque vous sentirez qu’elle est prête à entreprendre les démarches nécéssaires pour sortir de cette situation de violence.

Si vous nous le permettez, nous vous transmettons déjà quelques informations au niveau du cadre légal en Suisse. Vous nous expliquez que la soeur de votre ami est violemment frappée par son partenaire. La violence physique qui est interdite par la loi. Certains actes sont poursuivis d’office comme par exemple les violences physiques graves qui laissent des traces. Les infractions poursuivies d’office sont celles qui ne nécessitent pas le dépôt d’une plainte formelle pour qu’une enquête soit ouverte ; il s’agit souvent des infractions les plus graves. Il suffit que l’infraction potentielle ait été portée à la connaissance de l’autorité par un tiers, cela peut donc être fait par vous, pour que celle-ci puisse ouvrir une enquête. Si les violences physiques que subit la soeur de votre amie ne sont pas poursuivies d’office comme les insultes ou les violences physiques isolées, une plainte pénale peut être déposée par la victime à la police dans un délai de trois mois après les événements. Selon la gravité des faits, l’auteur-e peut être expulsé du domicile conjugale entre 7 et 14 jours. 

Comme vous mentionnez des violences physiques, il serait important que votre connaissance puisse faire rapidement un constat médical qui lui permettrait d’avoir une documentation des blessures en cas de procédure judiciaire. Le constat ne l’oblige cependant en aucun cas à porter plainte. En Valais, les constats se font sur rendez-vous à l’Unité de médecine des violences de l’Hôpital du Valais à Sierre (027 603 63 70) ou au centre hospitalier de Rennaz (058 773 64 77). La consultation est confidentielle et gratuite.

Dans sa situation, la soeur de votre ami pourrait certainement bénéficier des droits accordés par la Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infraction, la LAVI. En Valais, le Centre LAVI  est atteignable au 027 607 31 00, il est présent dans trois lieux de consultations, à Brig, Sion et Collombey-Muraz. Leurs consultations sont gratuites et confidentielles. Ce centre a pour mission d’apporter aux victimes d’infractions et/ou à leurs proches une aide psychologique, juridique, sociale et matérielle. Un premier rendez-vous permettrait une évaluation plus complète de sa situation et cela ne l’oblige en aucun cas à porter plainte si ce n’est pas ce qu’elle souhaite. Comme vous êtes proches, vous pourriez sans autre l’accompagner dans cette démarche si elle en ressent le besoin et si vous êtes prêt à cela.   

La soeur de votre ami peut également prendre contact avec la  Fondation l’EssentiElles qui l’accompagnera et conseillera de manière confidentielle et gratuite. Vous pouvez également être présent dans cette démarche si elle le désire et vous aussi. Les professionnel-le-s peuvent être atteint-e-s durant les heures de bureau au 079 320 90 70. Vous pouvez parler de votre situation par téléphone ou en présentiel avec un-e intervenant-e spécialiste des violences domestiques qui saura vous écouter et vous aiguiller. 

De plus, si elle a besoin d’un hébergement, la Fondation l’EssentiElles ou la LAVI peuvent proposer une solution d’accueil dans la région du Chablais de Sion et de Martigny qui peut durer jusqu’à 35 jours (renouvelables selon les situations). Durant cette période, les démarches juridiques et administratives  pourront être entamées avec le soutien des professionnels·les de la structure.

Enfin, une autre piste serait de lui parler du site violencequefaire, afin qu’elle puisse se renseigner sur les mécanismes de la violence au sein du couple. Parfois, cette étape est plus facile dans un premier temps pour prendre conscience de la gravité de sa situation.

Nous espérons que notre réponse vous aura aidé et que la situation pourra s’améliorer. Nous restons bien sûr à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions et vous adressons nos meilleurs messages.

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