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Une personne de mon entourage vit des violences sexuelles au sein de son couple. Comment ça se passe si elle porte plainte?

21 octobre 2021 – Cro…

Bonjour,

Une personne mariée de mon entourage a subit pendant au moins 10 ans des violences conjugales.

Elle posait nue et attachée avec du scotch pour son mari qui prenait des photos. Puis après à chaque fois, une relation sexuelle non consentie. Elle se laissait faire car pression du mari.

Il échangeait aussi du sexe contre des choses qu’elle souhaitait avoir. « Je suis d’accord que tu achètes cela seulement si on fait l’amour ce soir »…

Elle me dit qu’on ne va pas la croire car elle n’a pas dit non. Elle a « seulement » dit qu’elle n’aimait pas ça à plusieurs reprises. Elle a 2 enfants.

Comment leur dire si elle porte plainte ? Comment se passe les procédures dans ce cas-là ?

Notre réponse

Bonjour Madame,

Une personne de votre entourage a vécu des violences sexuelles pendant au moins 10 ans. Elle a peur de ne pas être crédible et ne sait pas comment le dire à leurs deux enfants. Vous nous demandez aussi quelles sont les démarches pour porter plainte.

Vous avez bien fait de nous écrire pour venir en aide à cette personne. La violence sexuelle n’est pas rare et les victimes ont souvent trop honte pour en parler et poursuivre des démarches. Le soutien d’un-e proche est très précieux et une grande ressource pour elle.

La loi prévoit que les violences sexuelles, telles que contraindre sa partenaire à un acte sexuel, tenter de la contraindre, violer ou tenter de la violer, qui sont commises au sein d’une relation de couple sont poursuivies d’office (y compris lorsqu’elles sont commises durant l’année qui suit la séparation). Cela signifie que son mari peut être poursuivi sans qu’elle ait à porter plainte. Une tierce personne (ami·e, parent·e, professionnel·le, etc.) ou elle- même peut signaler la situation à la police ce qui débouchera sur une l’ouverture d’une procédure pénale. Un rapport de police sera alors adressé au ministère public qui pourra ouvrir une enquête. Cette disposition soulage souvent la victime du fardeau de porter plainte.

Ces actes peuvent être poursuivis dans un délai de cinq à trente ans selon leur gravité. Toutefois, l’écoulement du temps peut parfois rendre difficile la collecte de preuves. C’est pourquoi nous encourageons les victimes à garder toutes les preuves possibles (les photos, les échanges par sms, établir un constat médical à l’hôpital etc…)

Pour entreprendre cette démarche et en connaître les dénouements possibles, nous suggérons vivement de contacter un Centre LAVI (Berne: 031 370 30 70 Bienne: 032 322 56 33). Les intervenant-e-s pourront apporter à cette personne des informations encore plus précises sur sa situation lors d’un entretien gratuit et confidentiel et proposer un accompagnement adéquat.

En ce qui concerne les enfants, en fonction de leur âge, il est nécessaire d’expliquer avec des mots adaptés qu’elle a vécu des violences de leur père et qu’il y aura des conséquences pour lui au niveau de la justice car ce sont des comportements interdits par la loi. Dire aussi que ni eux ni elles ne sont pas responsables et rester à leur écoute, notamment s’ils ont des questions ou besoin d’être rassurés. Elle peut aussi demander une aide psychologique au Centre LAVI pour la soutenir dans cette démarche. Les professionnel-l-e-s d’Astrame pourraient accompagner cette personne de votre entourage à en parler avec ses enfants:

Equipe As’trame Arc Berne/Jura/Neuchatel – 077 400 77 22 – arc-bejune@astrame.ch

Nous espérons que votre amie ne vit plus de violences actuellement et si c’est encore le cas, nous l’encourageons à demander l’aide professsionnelle nécessaire.

Nos meilleures pensées vous accompagnent.

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