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Une amie enceinte subit de la violence. Que faire?

29 novembre 2021 – Ict…

Une jeune amie est à 2 semaines d’accoucher et vient de m’avouer ce que je soupçonnais depuis longtemps: son compagnon (avec laquelle elle vit et dont elle est très amoureuse) la bat.

Son lourd passé judiciaire l’expose à des sanctions immédiates, ce que ma jeune amie veut lui éviter. Que faire?

Notre réponse

Bonjour Madame,

Une amie qui est à 2 semaines du terme vous a confié subir de la violence de la part de son compagnon. Elle ne souhaite pas qu’il ait des ennuis avec la justice et vous vous demandez comment l’aider.

Vous avez bien fait de nous écrire et de nous faire part de votre inquiétude. Vous devez avoir une belle relation de confiance avec votre amie pour qu’elle ose vous confier ce qu’elle vit dans son couple. Briser le silence est un premier pas important pour les victimes. Mais recevoir de telles confidences est souvent difficile et délicat pour la personne qui les reçoit.

La grossesse et la venue d’un enfant sont malheureusement souvent des moments où la violence augmente. Et ce n’est pas la période durant laquelle la maman a le plus d’énergie pour entamer des démarches.

Vous nous écrivez qu’elle est encore très amoureuse de son compagnon et donc certainement dans une position très ambivalente à son égard. C’est un processus qui peut durer longtemps pour sortir de cette ambivalence. Le fait qu’elle s’est confiée laisse entrevoir qu’elle souhaite des changements dans ce qu’elle vit. De nombreuses victimes ne souhaitent pas déposer une plainte et ce n’est pas toujours nécessaire pour sortir de la violence, même si cela peut être une mesure importante.

Vous pourriez lui proposer plusieurs pistes :

– l’encourager à parler aux sages-femmes lors de l’accouchement. Elles sont souvent très sensibles à la thématique de la violence conjugale et pourront la soutenir. Elles pourront aussi l’aider à réfléchir aux conséquences de la violence conjugale sur son enfant.

– l’orienter vers le service d’aide aux victimes : Centre LAVI & Solidarités femmes joignable au n°032 886 46 36. Des intervenant-e-s pourront l’écouter, réfléchir avec elle aux pistes possibles, l’informer sur ses droits. Les consultations sont gratuites et confidentielles. Les intervenant-e-s n’iront pas dénoncer sa situation à la police si elle ne le souhaite pas, mais pourront la soutenir dans ce sens si à un moment cela semble important de le faire. Les centres LAVI peuvent aussi proposer un hébergement d’urgence dans certaines situations. Les proches peuvent également appeler le centre LAVI pour échanger et avoir des informations.

– vous pouvez bien évidemment lui donner l’adresse de notre site. Parfois lire des informations sur cette thématique peut aider à prendre conscience de ce qui est vécu et se mettre en mouvement.

Nous conseillons aussi aux victimes de faire des constats médicaux si des blessures peuvent être observées. Cela permettra d’attester des violences selon les mesures qui devront être prises par la suite. Il est préférable de faire un constat médical même si elle ne souhaite pas entamer de démarches pour le moment. Si un jour elle change d’avis, elle aura ce document comme preuve. Dans tous les cas, consulter un médecin pourrait permettre de vérifier son état de santé ainsi que celle de son bébé.

Et bien sûr elle ne doit pas hésiter à appeler la police au n° 117 si elle se sent en danger, elle et son bébé.

Prenez bien soin de vous également, si cette situation vous pèse trop, ne restez pas seule et demandez du soutien.

En espérant avoir pu vous répondre au mieux, nous restons à votre disposition si vous avez besoin de compléments d’informations ou si vous avez d’autres questions.

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