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Peut-on pardonner à un colérique s’il commence une thérapie?

22 novembre 2020 – Elf…

Au début ses colères étaient déjà un soucis. Mais cela se limitait à quelques objets qui volent, et des mots fait pour être blessant. Et puis cela faisait presque un an qu’il n’y avait plus eu de grosse colère. Avec le confinement il a commencé à déprimer. Et à prendre du Xanax en excès. Cela l’avait mit dans un état de colère presque permanant, extrêmement irritable et prêt à faire une crise de colère pour presque tout et n’importe quoi. Avec beaucoup de négativité en prime.

J’ai tenté de le soutenir du mieux possible malgré la situation invivable, et puis c’est monté d’un cran. Pas de coup de points, plus des grosse claque et un coup de boule où il n’a clairement pas mit toute sa force. J’ai pu le faire partir pour me préserver. Mais cela l’a remit dans son état normal, il dit m’aimer comme un fou, qu’il regrette et qu’il accepte de faire une thérapie de couple ou personnelle pour son soucis de colère.

Dans on état normal c’est quelqu’un d’adorable, doux attentionné. Tout le contraire de ce qu’il a montré en confinement.

Peut-on pardonner ou ne doit on pas pardonner? Evidemment que je l’aime et ai envie d’y croire mais après ce qui s’est passé…

Il m’a menacé de mort lors de colère, menacé ma famille, mes animaux. Enormément de violence verbale (insulte, rabaissement) alors que ses colères d’avant se contentait de dire des choses blessantes.

Je suis une personne qui souffre d’une trop forte émotivité et j’ai vécu un vrai enfer confiné avec lui.

Les choses si je pardonne ne vont-elles pas forcement recommencé? Le Xanax n’a t’il pas énormément contribuer?Mon caractère qui fait que je ne me soumet pas à ses colères et lui tienne tête? Etait-ce un concours de circonstance ou forcément une situation qui tôt ou tard recommencera?

Je me sens perdue entre ma tête et mon coeur.

Notre réponse

Bonjour Madame,

Vous décrivez votre partenaire comme quelqu’un de colérique et qui a agi violemment psychologiquement puis physiquement. Il a également menacé votre famille et vos animaux. Son dérapage physique l’a fait prendre conscience de ses agissements et il dit regretter ses actes, vous aimer et commencer une thérapie pour que la situation de violence s’arrête. Vous nous demandez si lui pardonner dans le cas où il fait un travail thérapeutique pourrait s’envisager et nous comprenons que vous vous posez également la question de la responsabilité.

Nous comprenons vos doutes et vos peurs pour la suite et nous sommes désolé-e-s de ce que vous avez vécu.

Tout d’abord, il faut savoir que la violence n’est pas une fatalité et il est possible de ne plus y recourir en ayant un soutien extérieur adapté. Il est très important que votre partenaire suivent les recommandations des professionnel-le-s et fasse un réel travail sur la gestion de sa colère pour agir d’une autre manière que par la violence lorsque celle-ci monte. À Genève, nous pouvons lui conseiller de consulter auprès de VIRES, une association qui aide les personnes ayant recours à la violence. Pour les contacter par téléphone: 022 328 44 33 ou par Email: vires@bluewin.ch .

Par ailleurs, nous lui suggérons vivement de contrôler sa prise de Xanax avec un-e psychiatre. Les substances psycho-pharmacologiques ont de nombreux effets et doivent être pris de manière consciencieuse car elles peuvent être dangereuses et influencer son état psychique.

Par contre, nous tenons à souligner que les substances (drogues ou médicaments) ne rendent pas violent-e, elles peuvent par contre amener à manifester plus rapidement ou plus intensément une violence déjà présente en lui. Quoi qu’il en soit, la personne qui recourt à la violence est seule responsable de ses actes et pour qu’un travail sur soi puisse porter ses fruits, il est nécessaire que votre partenaire reconnaisse sa responsabilité.

Par rapport aux comportements de violence que vous nous avez cités, quel que soit le type, tous sont interdits par la loi en Suisse. Ils sont source de destruction de la relation de couple et néfastes pour la personne qui les subit. Il est donc important de ne pas les minimiser et vous en protéger est important car la violence à tendance à se répéter et s’intensifier avec le temps si rien n’est entrepris pour y mettre un terme. En cas de nécessité, à Genève, toute personne victime de violence peut contacter l’association AVVEC pour être soutenue pour trouver des solutions (tél.: 022 797 10 10). N’hésitez pas à les contacter, les intervenant-e-s peuvent vous accompagner jusqu’à ce que la situation s’améliore, quoi que vous décidiez.

De votre côté, vous nous dites avoir une souffrance liée à vos émotions. La violence a des conséquences sur la personne qui la subit (sentiment de culpabilité, état d’alerte permanent, estime de soi qui s’effondre etc.) et ce que vous décrivez peut être le résultat de ces violences. Aussi, votre « caractère » n’est ni responsable ni un facteur ayant contribué aux agissements de votre conjoint. N’hésitez pas à demander de l’aide à un-e thérapeute si vous souhaitez en parler et vous sentir mieux. 

Nous espérons que ces informations aideront votre réflexion et que nos orientations vous permettront de sortir de la violence. Si vous avez d’autres questions ou si vous souhaitez nous donner de vos nouvelles, notre porte reste ouverte. Prenez bien soin de vous.

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