21 novembre 2021 – Sun…
Bonsoir,
Tout d’abord, je suis contente de voir qu’il existe de l’aide pour les personnes qui pensent vivre une situation de violence. Je suis en couple depuis 3 ans et je suis devenue maman à un mgnifique garçon qui a quelques mois.
Depuis 2 ans environs, mon compagnon monte très vite dans les tours et après au lieu de s’excuser, il me fait culpabiliser en m’expliquant pourquoi il a eu ce comportement. Les colères s’intensifient de plus en plus. Dimanche dernier, tout est allé trop loin car il a pété les plombs, il m’a crié et a tapé dans les murs (ce n’est pas la première fois …) mais cette fois ci il a levé la main sur ma grande mère qui tenait notre fils dans les bras. Ensuite, je lui ai donné une claque pour protéger mon fils et ma grande mère et pour le sortir de cet état de colère intense.
Cette fois ci, tout est allé trop loin et il ne s’est même pas excusé. D’ailleurs, il nie avoir levé la main mais nous sommes 2 à l’avoir vu (moi même est ma grande mère)
Il avoue avoir un problème avec la gestion de la colère et me demande de ne pas rompre et lui laisser une dernière chance. Il me demande de l’aider en ne pas l’agressant mais je ne suis pas sûre que je l’agresse, en ce moment je fais tout le temps attention à ce que je dis car il s’énerve vite et j’ai peur de ses réactions. Il me dit aussi avoir peur de mes réactions. Il va également se faire aider par un psychologue. C’est compliqué d’expliquer le contexte en quelques mots mais j’espère que je suis assez claire.
Je souhaite vous demander quelques questions -Lors de nos discussions après les incidents violents ou agressifs, je suis souvent frustrée car il reparle de situations précédentes quand je l’ai blessé. Ensuite, il me fait culpabiliser et je n’arrive pas a le convaincre que son comportement est inacceptable. Comment garder sang froid et prendre du recul pour qu’il comprenne que son comportement ne doit pas continuer ? – Est-ce que les personnes qui ont du mal à gérer leur colère et pètent les plombs vite peuvent s’en sortir ? Y a-t-il de l’espoir ?
Je vous remercie beaucoup de votre aide et soutient. Je me réjouis de lire votre avis et vos conseils. Meilleures salutations
Notre réponse
Bonjour Madame,
Vous êtes en couple depuis 3 ans et maman d’un garçon de 8 mois. Vous écrivez que votre partenaire monte vite dans les tours et a de la difficulté à gérer sa colère. Vous constatez que les colères s’intensifient. Dans ces moments, il crie, casse du matériel. Lors de la dernière scène que vous nous décrivez, il a levé la main sur votre grand-mère qui tenait votre enfant dans ses bras. Vous nous décrivez qu’il remet la faute sur vous et vous reproche de l’agresser si bien que vous faites attention à votre attitude.Suite à la dernière scène il a demandé de lui laisser une chance et cherche de l’aide auprès d’un psychologue. Vous nous posez la question comment prendre du recul, et s’il y a de l’espoir qu’il puisse travailler la gestion de ses colères.
Les éléments que vous nous décrivez nous font penser à de la violence conjugale.
La violence peut prendre différentes formes. Les insultes, rabaissement, menaces, contraintes font partie de la violence psychologique, casser du matériel également. La violence psychologique peut avoir des conséquences sur la santé physique et psychique des victimes. La perte de confiance en soi, le doute, la culpabilisation, l’isolement, la perte de repères sont des éléments qui reviennent fréquemment. La violence conjugale a aussi des conséquences sur les enfants qui y sont exposés. Vous nous écrivez d’ailleurs que votre enfant était dans les bras de votre Grand-mère quand il a levé la main sur elle.
La violence conjugale s’inscrit souvent dans un cycle au cours duquel les violences deviennent plus graves. Nous retrouvons dans votre situation l’augmentation des tensions, l’explosion, la phase durant laquelle l’auteur de violence essaie de se déresponsabiliser et de mettre la faute sur un facteur extérieur, puis les promesses et la demande de redonner une chance. Le problème est que malheureusement bien souvent, les violences s’intensifient, le cycle s’accélère. Et sans aide extérieure il peut être difficile de s’en sortir.
Le fait de parler des violences, demander de l’aide, chercher des informations est déjà un pas important. Nous vous encourageons à ne pas vous isoler dans cette situation. Si votre partenaire a conscience qu’il a besoin d’aide et est décidé à être soutenu par un-e thérapeute, c’est aussi un signe que quelque chose peut évoluer. Cela nécessite du temps. Un élément important est qu’il prenne la responsabilité de ses actes. Une possibilité serait aussi qu’il prenne contact avec Ex-pression au 0848 08 08 08 , une association qui aide les auteur-e-s de violence à surmonter leur comportement et à éviter la récidive.
Si votre partenaire n’est pas prêt à faire un travail sur lui-même, vous ne pourrez pas le faire à sa place. Mais vous pouvez faire des démarches pour vous, réfléchir à ce que vous attendez de cette situation, de cette relation, où est la limite de ce qui est acceptable ou non pour vous, quelles mesures devez-vous prendre pour votre sécurité et celle de votre enfant. A titre de réflexion, nous vous posons également la question suivante: A quoi verrez-vous que la situation s’améliore ?
Pour vous aider dans cette réflexion, vous pouvez vous adresser à Solidarité Femmes Fribourg-centre LAVI au 026 322 22 02. Des intervenantes pourront évaluer avec vous votre situation, réfléchir à des pistes, vous informer sur vos droits, trouver des stratégies pour vous défendre sans entrer dans la violence. Ces prestations sont gratuites et confidentielles.
Et si à un moment donné, vous vous sentez en danger, n’hésitez pas à contacter la police au 117.
En espérant que ces quelques pistes vous auront aidée à vous orienter, nous vous souhaitons beaucoup de courage et restons à votre disposition pour d’autres questions.