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Je suis témoin de violence entre mes parents

16 juin 2023 – Tat…

bonjour,

Tout d’abord un grand merci de rendre cet échange possible et d’être à notre écoute.

Je vous contacte car depuis plusieurs mois je suis témoin de violence entre mes deux parents. Ils ne s’entendent plus et le moindre sujet devient source de conflits. Il n’y a absolument aucune violence physique mais bien psychique dans le sens ou il y a un épuisement chronique et cela représente un risque pour eux-même. Le problème c’est que ni l’un ni l’autre ne reconnaît avoir besoin d’aide pour sortir de cette situation.

J’ai proposé plusieurs idées (thérapie de couple, psychologue, séparation, etc.. ) mais aucun des deux estime avoir besoin de cette aide et que finalement la source du problème ne vient pas de soi mais de l’autre. C’est pourquoi je sollicite votre aide afin que vous puissiez peut-être m’aider à leur faire comprendre qu’une aide externe est nécessaire et leurs feraient le plus grand bien.

Auriez-vous des pistes à me proposer ? Je vous remercie du fond du coeur pour votre aide Salutations

Notre réponse

Bonjour,

Vous êtes témoins depuis plusieurs mois de violence psychologique entre vos deux parents qui se disputent continuellement sans qu’ils reconnaissent avoir besoin d’aide. Vous avez pourtant essayé de leur proposer l’aide de professionnel-le-s, sans succès. Vous sollicitez notre aide afin qu’ils puissent réaliser qu’une aide externe est nécessaire afin de sortir de la violence.

Nous souhaitons tout d’abord saluer les démarches que vous avez déjà entreprises afin d’aider vos parents (leur proposer des aides extérieures, parler avec eux,…), il s’agit là d’une ressource précieuse et ils ont de la chance de vous avoir à leurs côtés.

La violence au sein du couple fonctionne sous la forme d’un cycle, « le cycle de la violence« , qui a la particularité d’augmenter en intensité et en fréquence si rien n’est entrepris pour le briser. Les violences psychologiques sont constituées de disputes fréquentes, d’insultes à répétition, de cris, de dénigrements, de menaces, de contrôle d’un-e partenaire sur l’autre. Il y a un risque élevé que ces violences s’intensifient et s’accompagnent de violences physiques, d’où l’importance de pouvoir bénéficier de l’aide de professionnel-les.

Comme vous l’écrivez très bien, la violence psychologique est tout autant nocive que les autres formes de violence et entraîne des conséquences graves, un épuisement chronique et de manière générale un risque pour la personne victime et auteure. Dans certains couples enfin, il arrive également que les deux partenaires recourent à la violence comme moyen courant de régler les conflits et, dans ce cas, les partenaires peuvent être aidé-e-s à double titre: en tant que victime et en tant que personne recourant à la violence.

En tant que témoin de ces violences, votre situation est très délicate, d’autant plus que vos parents refusent toute aide extérieure. En effet, seules les personnes concernées par la violence peuvent choisir de faire le pas de demander de l’aide afin de briser le cycle de la violence. Nous pouvons néanmoins vous proposer de leur parler séparément dans un endroit « neutre » (dans un café, lors d’une promenade,…) et de leur montrer notre réponse si vous le souhaitez, ainsi que notre site internet, où ils pourront trouver des informations utiles sur la violence au sein du couple.

Nous imaginons bien à quel point il est difficile d’être témoin de ces violences et de se sentir impuissant, nous ne savons pas si vous avez déjà eu l’opportunité de le faire mais il nous paraît important de pouvoir leur parler, séparément, de ce que cela provoque chez vous d’être témoin de ces violences. Dire à vos parents que vous vous sentez impuissant face à leurs conflits, que vous êtes traversé par des émotions fortes et que vous êtes inquiet pour eux peut être un moyen de susciter une réaction de leur part. Souvent les personnes directement concernées par la violence, ne sont pas conscientes de l’impact que cela provoque également sur les enfants témoins (même s’ils sont adultes!).

Nous avons compris dans votre message qu’aucun des deux n’est prêt à entamer des démarches auprès d’un organisme spécialisé ni reconnaît être auteur-e/victime de violence. Ainsi, au moment voulu, vous pourriez leur transmettre le contact de l’Office familial du canton de Fribourg, qui propose un service d’écoute, de soutien et de conseils lors de conflits conjugaux et familiaux. Leurs équipes sont joignables au 026 322 10 14 pour tout renseignement et/ou prise de rendez-vous.

Nous espérons avoir pu vous aider dans votre réflexion, nous restons à votre disposition si vous avez une nouvelle question ou si vous souhaitez nous donner des nouvelles dans quelques temps. Avec nos meilleures salutations.

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