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Je ne sais pas si ma soeur est victime de violence psychologique.

03 juin 2021 – Ilo…

Bonjour,

Je ne sais pas si ma sœur est victime de violence psychologique de la part de son compagnon et si c’est le cas, comment lui venir en aide. Ma sœur est mariée depuis plusieurs années et ensemble ils ont un enfant en bas âge. Ils ont toujours projeté une image de couple parfait.

Depuis un an, elle m’appelle souvent, en pleurs, en me disant qu’elle s’est disputé avec son mari. Au début je pensais qu’ils traversaient juste une mauvaise phase, mais un jour elle m’a avoué à demi-mot qu’il en venait souvent à l’insulter et à lui dire qu’elle était trop difficile à vivre, instable et complètement folle. Il a cassé plusieurs choses dans leur maison. Pendant ces « episodes », il menace souvent de la quitter et lui dit que s’ils divorcent, il fera en sorte qu’elle perde la garde de leur enfant. Je sais que cela est peu probable, mais elle en est désormais convaincue, ce qui, a mon avis, fait qu’elle finit toujours par retourner vers lui après chaque dispute. Elle me répète qu’elle ne veut absolument pas qu’il parte alors que je pense plutôt que c’est elle qui devrait partir. Malheureusement, elle n’a pas l’air d’aller dans ce sens. D’ailleurs après chaque dispute, elle m’envoie un message en disant que tout est rentré dans l’ordre et que « c’est son manque de confiance en elle qui lui fait imaginer des choses ».

Dernièrement, elle est devenu sujette à l’anxiété et ne dort pas bien. Un jour, je lui ai dit « si tu as peur, pars de la maison et va chez des amis ». Elle m’a hurlé dessus qu’elle n’avait pas peur et qu’il fallait arrêter de lui faire chier avec ces conneries. Depuis, je me dis que j’ai peut-être trop regardé de films et que j’ai mal interprété la situation. Pourtant il me semble que je remarque qu’elle va de plus en plus mal. Par peur de faire faux, je ne fais rien et je regarde la situation se dégrader. Je vois qu’elle fait son maximum pour « le réparer » mais j’ai l’impression qu’elle espère un miracle à ce stade.

Quelles sont les étapes que je peux prendre pour l’aider? Je ne suis pas professionnelle et je ne me sens pas apte à porter toute la charge émotionnelle pour l’aider, à qui est-ce qu’elle peut s’adresser ? Et enfin, afin de calmer ces craintes en cas de séparation, est-ce que la violence psychologique est diagnosticable par un professionnelle en cas de divorce ?

Merci pour tout votre merveilleux travail et merci pour votre temps (et désolé pour le très long texte).

Notre réponse

Bonjour Madame,

Vous vous demandez si votre soeur est victime de violence psychologique de la part de son compagnon et si c’est le cas comment vous pouvez lui venir en aide. Vous n’osez plus lui en parler par peur de faire faux, cependant vous voyez la situation se dégrader et votre soeur aller de plus en plus mal.

Vous avez bien fait de nous écrire, vos interrogations sont légitimes. Les insultes, le dénigrement, le rabaissement et des menaces, tel que de perdre la garde de l’enfant, font partie de la violence psychologique.  Cette violence atteint l’estime de soi et peut créer le manque de confiance en soi de la personne victime. Des troubles importants peuvent se manifester, anxiété, insomnie, stress, fatigue chronique, dépression… Des conséquences graves sur la santé peuvent en découler.

Il n’est pas facile de réagir face à la violence dans un couple d’autant plus quand celle-ci est psychologique car elle est insidieuse et pas toujours facile à identifier. On est souvent démuni et on a peur de ne pas faire ce qu’il faut. Or le silence entretien la violence conjugale. Nous vous encourageons à ne pas baisser les bras. Votre soutien et votre écoute peuvent être déterminants et peuvent amorcer un changement dans cette situation de violence. Nous souhaitons vous dire que vous ne pouvez pas « tout faire » tout comme vous ne pouvez pas « ne rien faire ». Être là pour votre soeur sans agir à sa place est déjà une aide précieuse qui peut être déterminante.

Une première étape serait d’exprimer à votre soeur vos inquiétudes et l’écouter sans jugement, ni blâmer ses choix. Ainsi vous lui montrer que vous êtes à ses côtés quelques soient ses décisions. Une personne victime de violence conjugale fait de son mieux et à son rythme dans une situation hostile. Il est important qu’elle puisse reprendre le contrôle de sa vie par elle-même. Par exemple, insister pour qu’elle quitte son conjoint si elle n’est pas prête peut s’avérer contre productif et l’ambivalence fait malheureusement partie de la violence au sein du couple. Malgré les disputes et violences régulières, elle peut vouloir par moment protéger son conjoint et prendre sa défense.

Quand vous sentirez que votre soeur est prête, une autre étape peut être de contacter le Centre MalleyPrairie au 021/620.76.76. Des spécialistes pourront l’écouter et la conseiller de manière confidentielle et gratuite. En cas de besoin, ce centre est équipé d’un hébergement sécurisé pour accueillir des femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants.

Pour des questions d’ordre juridique sur ses droits et la garde de son enfant, elle peut s’adresser au Centre LAVI. Il est possible de bénéficier d’une séance de conseils juridiques gratuite chez un-e avocat-e.

La violence psychologique peut être reconnue par les professionnel-le-s mais pour s’en assurer il faudrait que votre soeur puisse exposer l’ensemble de sa situation auprès d’un centre LAVI.

La plupart des actes de violence sont poursuivis d’office et punis par la loi.

Nous espérons que les pistes proposées vous permettront d’aider votre soeur au mieux. Nous restons à votre disposition pour d’autres questions ou si vous souhaitez nous donner des nouvelles.

Nous vous envoyons nos meilleures pensées.

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