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J’ai été accusé de violences psychologiques. Il s’agit de violences symétriques, j’aimerais que cela s’arrête et cherche des conseils.

08 juin 2021 – lef…

Bonjour,

Depuis de nombreuses années j’ai été accusé de violences verbales et psychologiques par mon ex-compagne, cette situation c’est amplifiée, plus encore aujourd’hui, à la séparation survenue il y a bientôt trois ans et un conflit juridique concernant le droit de visite, le refus de m’accorder l’autorité parentale partagée et un conflit de propriété.

Depuis 2015, je consulte auprès de psychiatre-psychothérapeute pour toutes les raisons de violences qui m’ont été reproché, instabilité, colères, violences verbales, harcèlement, manipulation ,etc… Je reconnais avoir laissé exprimé ma colère lors disputes dans des situations incompréhensibles menant souvent à perdre la raison et des comportements totalement inadéquats.

J’ai vécu des situations de silence, de mépris, d’indifférence, de culpabilisation, de dénigrement insidieux, et de rejets chaque fois que je pouvais montrer un désaccord. Tout cela souvent de manière anodine, presque innocente. il était impossible d’évoquer des sujets dérangeants, les discussions pouvant créer un désaccord ou situation disfonctionnante, impossible de chlore une dispute correctement mais enfermer cela dans une boite et ne plus y revenir.

Suite à la séparation que j’ai extrêmement mal vécu, grâce au suivi thérapeutique qui m’aide à détricoter la dynamique dans laquelle nous étions enfermés je prends conscience que cette « violence » ne semble finalement pas à sens unique et beaucoup moins franche que mes comportements. Il m’est encore difficile de sortir d’une forme d’emprise installée pas à pas depuis le débit de notre relation.

J’ai toujours cherché à répondre à ces besoins même quand cela ne respectait mon point de vue ou mes intérêts pensant qu’il n’y avait qu’elle qui avait raison et était dans le juste. Lorsque la violence conjugale est citée, la majeur partie des cas exposent très souvent la violence faite aux femmes. C’est d’ailleurs le cas dans votre podcast.

Je ne sais plus ou me tourner et ne suis pas à l’aise avec les différents groupes de paroles masculins et tout forme de militantisme. Le fait que mon ex-compagne, brandisse sans cesse la violence verbale et psychologique pour ce justifier à encore un effet sur moi rendant difficile la reprise de confiance et estime de soi.

J’aimerai trouver une solution pour que cela s’arrête sachant que la seule issue sera éventuellement la fin du conflit juridique et encore uniquement si l’issue lui est favorable.

Quel conseil pourriez vous me donner, vers qui me tourner ? Est ce qu’une tentative de consultation avec mon ex-compagne auprès d’un spécialiste afin d’évoquer ce que chacun à vécu peut être une piste ?

Je vous remercie sincèrement de votre réponse, recevez, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

Notre réponse

Bonjour Monsieur,

Vous décrivez bien dans votre témoignage la complexité relationnelle, la confusion ainsi que la souffrance que génèrent, chez tous les membres de la famille, les interactions violentes au sein du couple.

Dans certaines situations, les terminologies auteur/victime ne reflètent pas cette complexité.

Vous témoignez également des enjeux juridiques de cette séparation conflictuelle, qui dure depuis 3 ans. Dans cette période, vous expliquez comment vous avez pu, avec l’accompagnement d’un thérapeute, « détricoter » la dynamique relationnelle et constater que les violences ont été symétriques.

Vous touchez à un point pertinent et important en mentionnant les limites, le respect de ses besoins, ses valeurs. Un positionnement clair et assumé diminue le risque d’acte violent. Cette analyse et ce travail sur vous entrepris dans une démarche thérapeutique sont sans nul doute profitables à votre vie future, ainsi qu’à vos enfants. Parallèlement, vous constatez un décalage entre ce travail réflexif et les accusations de votre ex-épouse. Ainsi qu’un décalage entre votre réalité et celle transmise dans notre podcast. En effet, ces décalages, ces écarts de récits existent.

Nous souhaitons vous soumettre l’hypothèse suivante, dont vous êtes le seul à pouvoir décider de la pertinence :

Les situations de violence au sein du couple et la famille créent des imbrications relationnelles complexes. Celles-ci suscitent de la souffrance. Cette souffrance peut être nourrie par un sentiment d’injustice, ou de non-respect de ses propres limites, valeurs, aspirations. Deux personnes peuvent ainsi se sentir victimes. Dans le travail thérapeutique que vous avez entrepris, vous avez pu travailler la reconnaissance des faits agis, ainsi que des faits subis. Les questions que vous posez nous semblent parler d’un souhait d’un autre niveau de reconnaissance : une reconnaissance de la part de votre ex-compagne, ainsi que d’un souhait de reconnaissance plus large de la société.

Ces questions sont pointues et pertinentes et nous ne sommes pas certains de parvenir à y répondre ici.

Vis-à-vis de la reconnaissance sociétale, la voie du militantisme est en effet un possible, et vous nous dites que vous ne souhaitez pas entrer dans une telle démarche.

Répondre à votre interrogation quant à une consultation conjointe demanderait d’en savoir davantage sur la situation actuelle et d’investiguer avec vous les enjeux et risques. Nous vous encourageons à en parler avec le ou la professionnel-le qui vous a accompagné jusqu’ici. Si cela vous semblait plus pertinent, il est également possible de pouvoir vous adresser aux professionnel-le-s du Centre d’accueil MalleyPrairie à Lausanne qui pourront vous proposer un espace de réflexion autour des différents enjeux personnels, relationnels et juridiques dans lesquels vous vous trouvez. Vous pouvez les solliciter pour une première rencontre sans engagement au 021 620 76 76.

En espérant lire de vos nouvelles,

Bien cordialement.