01 août 2021 – ste…
Bonjour, J’ai récemment été témoin d’un épisode de violence psychologique et de comportement suspect à l’égard d’un voisin. Après minuit, alors que je rentrais dans mon appartement avec ma compagne, nous avons rencontré une jeune fille qui est entrée dans notre immeuble dans un état d’essoufflement évident. Nous lui avons demandé si tout allait bien et elle a expliqué que son partenaire se tenait devant la porte de son immeuble et qu’elle avait peur de le voir et de lui parler. En même temps, elle était en contact téléphonique avec sa colocataire et un ami. Nous avons essayé de réfléchir ensemble à la manière de gérer la situation, car elle ne voulait pas appeler la police pour ne pas lui causer d’ennuis, et finalement nous avons réussi à la ramener chez elle en passant par les jardins communaux situés derrière notre immeuble et le sien, en escaladant les clôtures et en atteignant sa terrasse qui se trouve au rez-de-chaussée de l’immeuble. Le lendemain matin, nous sommes allés lui parler pour voir si tout allait bien et pour lui faire savoir que nous la soutenions. Nous lui avons dit que si elle avait besoin de quelque chose à l’avenir, elle pouvait nous contacter et passer à notre appartement. Elle nous a dit qu’ils ont fini par se parler parce qu’il l’a vue entrer, elle n’a pas été précise mais elle nous a fait savoir que la situation n’était pas très positive. À ce stade, nous nous sommes demandés ce que nous pouvions faire concrètement pour soutenir cette fille. Outre le fait de lui offrir notre aide en tant que réseau de soutien dans un contexte comme celui du quartier, nous recommandez-vous de faire quelque chose pour nous assurer de lui apporter un soutien meilleur et plus efficace ?
Notre réponse
Bonjour Monsieur,
Récemment, votre compagne et vous avez été témoin d’un épisode de violence psychologique à l’égard d’une jeune fille de votre quartier. Vous êtes aussi intervenu pour l’aider à rentrer chez elle et lui avez rendu visite le lendemain en proposant votre contact ainsi que de passer à votre appartement en cas de besoin.
Nous saluons votre attitude dans cette situation et votre soutien pour cette jeune fille. Concrètement, les pistes que vous lui avez proposé sont des aides très précieuses! Elle pourra ainsi vous contacter si elle ressent le besoin d’en discuter ou si elle se retrouve « coincée » comme cette nuit-là. Elle sait également qu’elle peut appeler la police en cas d’urgence, bien que, cette fois-là, elle ne l’ait pas jugé nécessaire. Si vous la savez en danger, vous pouvez aussi appeler la police pour qu’elle évalue la situation et inervienne.
Lors d’une prochaine rencontre ou discussion avec elle, vous pouvez lui transmettre les contacts des associations auprès desquelles elle peut trouver de l’aide. Nous vous conseillons de lui proposer de prendre contact avec le Centre Malleyprairie à Lausanne qui offre des consultations gratuites et confidentielles. Et si elle le souhaite, elle peut joindre le centre au 021 620 76 76.
Vous pouvez aussi lui parler de notre site pour un premier pas anonyme et peut-être moins engageant pour elle. Elle pourra aussi lire les informations concernant la violence psychologique, ce qui peut l’aider à prendre conscience que ce qu’elle vit n’est pas normal. Il est nécessaire qu’elle décide par elle-même d’entreprendre ces démarches. La victime doit identifier ses propres besoins pour reprendre le contrôle de sa vie. Il lui faut pouvoir compter sur une présence respectueuse de ses choix et de son rythme. Les mouvements d’aller-retour vers le partenaire ou l’inaction dans des situations peuvent nous désemparer, mais ils font partie du processus.
Nous espérons que ces pistes aideront au mieux cette jeune fille et vous rassurerons aussi. Une situation de violence n’est pas anodine et peut nous remuer émotionnellement. Notre porte reste ouverte en cas de nouvelle question. Nos meilleurs messages.