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A partir de quand/quoi les enfants sont-ils réellement en danger ? Devons-nous agir en tant que personne de l’entourage?

10 mars 2021 – Mup…

Une amie, mère avec de jeunes enfants enfants, vit avec un homme qui lui fait peur (grosse colère) et la contrôle depuis plusieurs années.  Jusqu’à présent, on l’a écoutée et c’est tout. La violence était dirigée vers des objets qu’il casse.

Hier, il a frappé un des enfants (hématome, mais pas nécessaire d’aller chez le pédiatre). Notre question (on est 2 amies à s’inquiéter) : a partir de quand /quoi, les enfants sont ils réellement en danger ? Est-ce notre rôle de dénoncer ? Sommes nous complices de ne pas annoncer ces coups ? Faut il « lui laisser une autre chance » et faire des démarches au 2e/3e passage à l’acte ?

Notre réponse

Bonjour Madame,

Nous vous remercions pour votre question pertinente et tentons de vous amener quelques éclairages souhaités.

Jusqu’à maintenant, vous avez écouté et épaulé votre amie. Vous vous questionnez aujourd’hui, avec une autre amie, à partir de quand les enfants sont en réel danger et quelles sont vos responsabilités face à ces agissements : devez-vous agir ou attendre ?

Tout d’abord nous vous félicitons pour votre démarche qui démontre bien votre implication dans cette situation délicate. Ecouter le récit de votre amie lui est déjà d’une aide non négligeable. Nous vous encourageons vivement à maintenir autant que possible ce lien avec votre amie.

S’agissant de vos questions, les enfants de votre amie sont effectivement déjà en danger. Le seul fait d’évoluer dans un milieu dans lequel il y a de la violence est néfaste pour leur développement. Entendre des cris, voir des objets se briser, ressentir la détresse de leur mère face aux agissements de cet homme les met déjà dans une situation de grande vulnérabilité et d’insécurité importante. De plus, vous évoquez un acte de violence dirigé contre l’un d’entre eux. Ils doivent être protégés et votre amie en est actuellement sans doute incapable étant elle-même terrorisée par cet homme.

Il serait cependant important que votre amie puisse consulter la/le pédiatre de ses enfants pour évoquer cette ambiance délétère dans son domicile et faire constater l’hématome de son enfant. La/le pédiatre pourra la diriger vers le CAN-Team qui est une unité pluridisciplinaire du CHUV, compétente dans les violences agies sur les enfants. Les urgences pédiatriques peuvent aussi la mettre en lien avec cette unité bienveillante. Sans toutefois avoir un discours culpabilisateur, vous pourriez partager avec votre amie votre inquiétude pour les enfants qui sont directement impactés et l’encourager à en parler à leur pédiatre.

Bien entendu, la Direction Générale de l’Enfance et de la Jeunesse (DGEJ), anciennement plus connue sous le nom du Service Protection de la Jeunesse (SPJ), joignable au numéro 021 316 53 53, peut aussi venir en aide à ses enfants. Pour des tiers, qui souhaitent dénoncer une situation de maltraitance envers un mineur, un formulaire de signalement existe en ligne. Cette ressource peut donc être sollicitée par vous-même, si vous voyez que votre amie ne peut absolument rien mettre en place pour protéger ses enfants.

De plus, la LAVI, la Loi d’Aide aux Victimes d’Infractions, répondant au numéro 021 631 03 00 de 9h à 12h et de 14h à 17h du lundi au vendredi peut aussi recevoir de manière gratuite et confidentielle votre amie pour évoquer des pistes de solutions quant au quotidien de violences qu’elle vit. Une personne de confiance peut bien entendu l’y accompagner lors de cette consultation si cette démarche devait être facilitée. Actuellement, et en lien avec la pandémie du COVID 19, des entretiens téléphoniques sont également possibles si cela devait soulager son agenda.

Par ailleurs toute personne en connaissance de violences conjugales et domestiques chez un tiers peut faire appel à la police au 117 qui interviendrait au domicile de la personne concernée pour faire la lumière sur les violences agies et les mesures de protections à mettre en place dans l’urgence.

Pour finir, nous vous transmettons encore un numéro important qui est celui d’EMUS, l’Equipe Mobile d’Urgences Sociales au 0848 133 133. Cette équipe composée d’un-e travailleur-e social-e et d’un-e infirmier-ière peut intervenir 24h/24, tous les jours de l’année, de manière gratuite, au domicile de votre amie ou dans un autre lieu neutre si votre amie vivait un épisode traumatisant mais ne souhaitait pas pour autant faire intervenir la police par exemple. Effectivement, selon ce qu’il se passe au domicile et selon l’heure de la crise, votre amie pourrait ne pas vouloir/pouvoir se confier à ses amies. Cette équipe peut intervenir en ce sens, comme accompagner votre amie si elle voulait se mettre en sécurité de manière immédiate. Ils sont par ailleurs véhiculés.

Nous restons bien entendu à votre entière disposition et celle de votre amie si vous aviez d’autres questions.

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