Questions et réponses

26-08-2025

Bonjour,

Vous nous écrivez car les rapports avec votre ex-femme sont compliqués: cette dernière usant votre enfant âgée de 5 ans comme prétexte, elle vous fait régulièrement des reproches cherchant à vous faire culpabiliser de ne pas être plus présent. La situation est à ce point pesante que vous craignez que cela n'impacte votre relation actuelle. 

VIOLENCE QUE FAIRE est une association qui a pour mission de venir en aide aux personnes touchées par la violence au sein du couple, en agissant par le biais de la prévention, l'information et l'orientation dans le réseau.  

Afin de mieux vous accompagner dans votre réflexion, nous aimerions, si vous nous le permettez, vous poser quelques questions auxquelles vous pouvez vous sentir libre d'y répondre en nous réécrivant:

• Quel sentiment éprouvez-vous lorsque vous recevez ces messages? De l'angoisse ? de la peur ? de la colère? de l'énervement?
• Commnet décririez-vous la relation avec votre ex lorsque vous étiez encore ensemble?
• Êtes-vous au bénéfice d'une décision de justice qui définit le type de garde et la fréquence à laquelle vous pouvez voir votre enfant?
• Arrivez-vous à avoir un dialogue avec votre compagne actuelle afin de lui exprimer votre ressenti par rapport à ce qui se passe?
• Quelles limites avez-vous pu manifester jusqu'à maintenant? 
• Avez-vous des ressources dans votre entourage qui peuvent vous offrir un soutien? Des amis? De la famille?

Si nous vous posons ces questions c'est parce que nous n'avons pas beaucoup de détails concernant la situation et notre réponse dépend en grande partie d'informations qui nous manquent. En effet, dans certains cas certaines options sont très adaptées et dans d'autres cas elles sont à proscrire. 

Dans le cadre de séparations conflictuelles, une médiation peut être une solution: elle offre un espace neutre d'écoute dirigé par des spécialistes qui peuvent vous aider à convenir d'une solution mûrie et décidée ensemble (ce qui constitue l'avantage principal de la médiation). Si selon vous cela pourrait être envisageable, nous vous invitons à prendre contact avec l'Office familial de Fribourg 026 322 10 14 qui offre ce type de prestation. Cependant, nous souhaitons attirer votre attention que dans les cas où il y a (ou il y a eu par le passé) des violences psychologiques ou lorsque l'un-e des deux ex-partenaires a un ascendant sur l'autre, la médiation est à proscrire. En effet, la victime se trouvera confrontée à "l'image publique" de l'auteur-e qui tentera de manipuler le/la médiateur/médiatrice en se faisant passer pour la victime. Certains médiateurs avertis parviennent à déceler ces mécanismes, mais pas tous malheureusement. Les violences psychologiques et les tentatives de prise de contrôle par l'auteur-e ne prennent pas fin le jour de la séparation, l'auteur-e tente par tous les moyens de garder ce pouvoir sur l'autre et souvent en passant pas les enfants. 

Si les conditions pour une médiation ne sont pas réunies, car il y a eu des violences au sein de votre couple, vous pouvez passer par la voie légale en demandant une décision de justice au sujet de la garde de votre enfant (si vous ne l'avez pas déjà) qui fixerait clairement le cadre : quels jours et selon quelles modalités l'enfant vient chez vous, quand vous avez un contact téléphonique avec l'enfant..etc. Dans ce contexte vous pourrez donc établir des règles claires pour retrouver une serenité au quotidien car votre ex sera contrainte de se conformer à la décision émanant d'un tribunal, au risque d'en subir les conséquences d'un point de vue légal. Pour vous accompagner dans ces démarches vous aurez besoin d'un-e avocat-e. Il serait bénéfique que vous puissiez en trouver un-e qui soit spécialisé dans les dynamiques en lien avec les violences. Pour ce faire vous pouvez demander conseil à un Centre LAVI (Centre d'Aide aux Victimes d'Infraction) 026 305 15 80 qui pourra vous fournir une liste de praticien-ne-s avec qui ils ont l'habitude de collaborer. 

Une autre possibilité qui s'offre à vous, est celle de prendre contact avec le SEJ Service de l'Enfance et de la Jeunesse, 026 305 15 30, des spécialistes qui ont connaissance des dynamiques en lien avec l'instrumentalisation des enfants, qui malheureusement ont parfois lieu à leur détriment, pourraient intervenir et vous aider à fixer un cadre et veiller à ce que les intérêts de votre enfant soient toujours garantis. 

Vous faites preuve de beaucoup de courage en prenant contact avec nous et en cherchant une solution à votre situation. Vous êtes sur le chemin vers une vie plus sereine pour vous ainsi que pour votre enfant et votre nouvelle compagne. Nous sommes à votre disposition si vous souhaitez nous poser d'autres questions en lien avec la violence ou pour nous donner de vos nouvelles tout simplement. Nos pensées vous accompagnent.