Bonjour, Ma sœur et sa fille de 6 ans subissent de la violence psychologique à longueur de journée. Elle est rabaissée, humilié par le compagnon. Compagnon de celle-ci. Il se montre régulièrement agressif verbalement avec le deux. Mais, il est de plus en plus agressif avec la petite et du intervenir dernièrement car j'étais présent. J'ai l’impression qu'elles ont en peur, surtout lors de lors de ces colères. J'ai tiré plusieurs fois la sonnette d'alarme mais elle lui trouve toujours des excuses. Après de très grande disputes, il devient gentil et serviable quelques temps mais ça ne dure pas très longtemps. La petite de 6 ans et née d’une première union mais ils ont un autre enfant de presque 2 ans. Je ne sais pas ce que je peux faire mais la situation se dégrade de jours en jours. Il y a beaucoup de problème d’argent et je dois souvent prêté de l’argent. La tension monte dans le couple et ma sœur m’a dit aujourd’hui qu’elle en avait peur quand il se mettait en colère. Que puis-je faire ?
Bonjour,
Vous nous écrivez car vous êtes inquiet pour votre soeur qui vit dans une relation où il y a de la violence. Ce que vous décrivez dans le comportement du compagnon de votre sœur - les humiliations, les cris, les agressions verbales, la peur qu’il suscite, suivis de périodes où il redevient gentil et serviable - nous font penser au cycle de la violence . Chaque situation est différente, cependant la plupart du temps, la violence se déroule sous la forme d’un cycle de quatre phases : la phase de tension, la phase d'explosion ou de crise, la phase de justification et de regrets de l'auteur et la phase "lune de miel" durant laquelle la victime espère que la situation puisse s'améliorer. Durant cette dernière phase l’auteur de violence montre un visage calme, gentil, voire affectueux. Ce cycle donne l’illusion que "les choses peuvent s’arranger", ce qui rend encore plus difficile pour la personne concernée de prendre du recul ou de partir. L’auteur de violence peut aussi culpabiliser, minimiser ses actes ou inverser les rôles, et la victime se met alors à justifier son comportement, comme vous le constatez avec votre sœur. Votre soeur est très probablement victime d'une relation d’emprise. L’emprise, c’est une relation inégalitaire dans laquelle un-e partenaire adopte à l’encontre de l’autre des paroles et comportements agressifs violents et destructeurs qui visent à contrôler et à dominer l’autre, à prendre le pouvoir dans la relation. La relation d’emprise s’installe dans le temps et elle génère une dépendance psychologique, affective, matérielle, économique avec l’auteur-e des violences : la victime pense qu’elle ne peut pas vivre sans l’auteur-e des violences, qu’elle ne saura pas s’en sortir sans elle/lui. Elle peut être terrifiée à l’idée de quitter l’auteur-e : elle peut craindre qu’elle/il mette ses menaces à exécution…
L’auteur-e contrôle aussi la manière dont la réalité est perçue par la victime, il s’assure de rester en position de filtre par rapport au réel. La victime, complètement soumise, vit dans une réalité où les valeurs sont inversées et discordantes, elle perd son intégrité et sa dignité, ce qui la conduit à accepter et tolérer la situation.
Il est très difficile de voir un proche vivre cela, surtout quand des enfants sont aussi concernés. Les enfants sont des victimes à part entière de la violence conjugale. Grandir dans un climat de peur, de tensions et de cris a des conséquences profondes sur leur développement émotionnel, leur sécurité intérieure et leur santé mentale à long terme.
Vous posez une question importante : que pouvez-vous faire ?
D’abord, il est essentiel de rappeler que votre sœur est la seule à pouvoir prendre la décision de demander de l’aide ou de partir. Dans les situations d’emprise, si la personne sent que ses proches essaient de la "forcer", elle peut s’isoler davantage, couper les ponts, ou même minimiser encore plus la situation. Il est donc crucial de rester présent, à l’écoute, sans jugement, en lui montrant que vous êtes là quoi qu’elle décide, et que vous l’accompagnerez quand elle sera prête. Vous savoir à ses côtés lui permettra, le moment venu, de savoir qu'elle n'est pas seule et que vous serez présent pour l'aider à s'en sortir.
Lorsque vous sentirez qu'elle sera prête, vous pourrez l'encourager à prendre contact avec le Centre LAVI de Fribourg 026 305 15 80, qui offre écoute, soutien et conseils aux victimes ainsi qu'à leurs proches. Leurs services sont gratuits et confidentiels. Si vous le souhaitez, vous pouvez déjà les contacter pour poser vos questions, partager vos doutes et trouver des stratégies concrètes pour soutenir votre sœur sans l’éloigner.
Et le moment venu, vous pourrez aussi proposer à votre sœur de vous accompagner ensemble à la LAVI, si elle sent que c’est possible pour elle.
Vous indiquez que votre soeur a parfois peur de son compagnon: nous vous rappelons que si vous deviez percevoir un danger sérieux et imminent pour les enfants de votre soeur ou pour cette dernière, vous pouvez faire appel à la police en appelant le 117. En effet, seule la police peut intervenir rapidement afin de mettre les personnes en sécurité, notamment les enfants.
Votre vigilance, votre présence et votre soutien sont précieux. Votre soeur a beaucoup de chance de vous avoir à ses côtés. Notre porte est toujours ouverte si vous souhaitez nous poser des questions sur la violence au sein du couple ou si vous souhaitez nous donner des nouvelles de votre soeur. Courage. Nos pensées vous accompagnent.
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