[trigger warning: violences sexuelles]
Bonjour,
un soir il y a 8 ans mon ex compagnon m'a retournée sur le ventre violement . Il m'a attrapée par les cheveux avec son poing fermé et a tourné sa mains jusque presque me les arracher. Il est entré d'un coup et y est allé de toutes ses forces. J'ai eu tellement mal aux cheveux et au bas ventre que tout est allé au ralenti. J'ai voulu lui dire stop arrête mais il pesait de tout son poids sur moi et les à coups étaient de plus en plus douloureux alors à par de l'air rien sortait de ma bouche , j'ai cru qu'il allait m arracher les cheveux et que mon bas ventre allait exploser.
Il a fini , je sais pas au bout de combien de temps , s'est levé parti au salon allumer une cigarette. J'ai voulu m assoir mais j'ai ressenti une telle douleurs dans mon bas ventre que je suis retombée sur le côté sur le lit et j'ai eu mal toute la nuit. Lui dormait à côté de moi . A 7h il m'a fait un bisou sur la bouche et est parti bosser sans rien dire. J'ai voulu aller au boulot mais au bout d une heure mon boss m a demandé pourquoi j'étais pliée en 2 et m' a renvoyée chez moi en me disant d'aller à l'hôpital. J'ai tenu jusqu'à 14h en boule sur mon canapé. LUI , était pas rentré manger a midi et m'avait pas apellé de la matinée. Jai fini par aller à l hopital . Service Urgence, puis vite , Gynéco et après une échographie, le gynécologue m'a dit que j'avais une hémorragie interne de la taille d un melon dans l'utérus ou le col de l'utérus je sais plus. Je lui ai dit ce quil s'était passé et il m'a juste répondu que: "parfois les hommes s'excitent trop et que je devais prendre ça comme un compliment , cest rien".
Il m'a dit de prendre la pilule (que je ne prenais pas . Capotes) pendant 3 jours , que ça résorbera l'hémorragie et que si a la prochaine échographie elle était tjs là, une opération sera nécessaire.
J'ai pris la pilule, les 3 mefenacides par jours qu'il m'avait prescrit et 3 jours après, hopital , écho et presque plus rien.
Était ce un viol oui ou non ? Svp
Bonjour,
Tout d'abord, nous saluons votre démarche de nous écrire et de nous avoir partagé votre questionnement, cela demande du courage que de partager ce qui s'est passé au sein de votre sphère intime et vous avez raison de vous interroger sur le sujet.
D'après ce que vous nous expliquez, il semble y avoir un enjeu important autour de la notion de consentement dans votre précédente relation. Si vous nous le permettez, nous aimerions tout d'abord vous transmettre quelques informations concernant le consentement qui ont pu être utiles à des personnes dans des situations similaires à la vôtre. Dans les messages portés par l'Association VIOLENCE QUE FAIRE, nous souhaitons transmettre que lors de relations sexuelles, chaque personne est responsable de s'assurer que l'autre partenaire consent et de ce fait qu'il/elle donne son accord à un acte sexuel. Le consentement peut être donné et retiré à tout moment. Le fait de ne pas dire "non" ne signifie pas que vous êtes d'accord, le silence non plus, et un "oui" peut devenir un "non". Il est donc important de s'assurer qu'une personne est et reste consentante en lui posant la question par exemple sans exercer de pressions quelles qu'elles soient. Il y a donc absence de consentement lorsque l'on cède par pression, aux menaces, et/ou à cause d'une relation de dépendance.
Dans votre situation, votre consentement n'a pas été demandé : votre silence ne voulait en aucun cas dire que vous étiez consentante et votre ex-compagnon a décidé d'agir outre. Par ailleurs, nous relevons la force physique qu'il a employée vous laissant dans une impossibilité de manifester de manière verbale ou non verbale votre désaccord. Aussi, il appartait dans votre récit que vous avez vécu ce que l'on appelle un état de sidération (dans votre cas à travers le sentiment que tout va au ralenti et l’état de choc provoqué par la violence et la douleur aux cheveux et au bas ventre faisant que seulement de l’air, et donc pas de paroles, sort de votre bouche à ce moment-là). Il n'était donc pas possible pour vous de réagir, cette réaction neuro-psychique ayant paralysée vos fonctions motrices et verbales. Vous n'êtes donc en aucun cas responsable.
À VIOLENCE QUE FAIRE, nous reconnaissons ce que vous avez vécu comme étant des violences sexuelles et ici plus spécifiquement un viol. Nous sommes également désolé-e que vous n'ayez pas eu la prise en charge médicale nécessaire et adéquate il y a 8 ans et qu'à aucun moment la question des violences sexuelles n'ait été abordée par le médecin que vous avez consulté. Les conséquences physiques que vous décrivez montrent par ailleurs à quel point ce rapport sexuel a pu être violent et vous impacter.
En ce qui concerne le Code pénal suisse, la loi reconnaît depuis le 1er juillet 2024 que tout acte sexuel imposé à une personne contre sa volonté, par menace, violence ou en profitant d'un état de sidération, constitue une contrainte sexuelle. Elle définit également le viol comme tout acte sexuel impliquant une pénétration du corps d'une personne, obtenu contre sa volonté, par menace, violence, ou en profitant de son état de sidération. Comme ce que vous avez vécu remonte à 8 ans en arrière mais aussi que la reconnaissance juridique puisse être parfois complexe, il serait nécessaire que vous vous adressiez à un-e intervenant-e d'un centre d'aide aux victimes d'infractions afin d'évaluer avec lui/elle si votre situation pourrait être reconnue juridiquement comme un viol. À Neuchâtel, vous pouvez vous adressez au Service d'Aide aux Victimes (SAVI) . Ce service vient en aide aux personnes étant, ou ayant été victimes d'infractions au sens du Code pénal suisse. Les prestations sont aussi gratuites et confidentielles. Vous pouvez les joindre par téléphone au 032 889 66 49, ou par mail à savi.ne@ne.ch. Il y a un bureau à Neuchâtel et à la Chaux-de-Fonds. Aussi, vous êtes tout à fait libre de vous adresser au Centre LAVI de votre choix: celui de votre canton ou un autre en Suisse. Vous trouverez toutes les adresses ici.
Nous tenons également à souligner que le fait qu'il était votre compagnon ne lui donnait en aucun cas le droit de disposer de votre corps comme il le souhaitait.
Après avoir lu ce qui précède, nous nous permettons de vous demander:
Si vous en ressentez le besoin, vous pourriez consulter le Centre de santé sexuelle - Planning familial sur le canton de Neuchâtel. Des professionnel-le-s vous recevront dans le cadre d'entretiens gratuits et confidentiels, vous pourrez ainsi vous confier, être conseillée et soutenue en fonction de vos besoins et à votre rythme. Il y a un centre à Neuchâtel joignable par téléphone au 032 717 74 35, ou par mail à sante.sexuelle.ne@ne.ch. Si vous habitez le haut du canton, il y a un centre à la Chaux-de-Fonds que vous pouvez contacter par téléphone au 032 967 61 87, ou par mail à sante.sexuelle.vch@ne.ch.
Nous espérons avoir pu vous apporter des éléments utiles à votre situation. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite et nous restons à disposition si vous souhaitez poser une autre question, ou nous donner des nouvelles. Avec nos meilleures pensées.
Bonjour, Nous avons pris soin de lire votre message et nous vous remercions pour son envoi. Vous souhaitez vous informer...
Bonjour, Vous faites partie de ces personnes qui ne restent pas indifférentes face aux violences et qui cherchent à offrir...
Bonjour, Vous décrivez votre parcours comme une succession de relations dans lesquelles vous avez été victime de violences. Vous semblez...