Question ? Quit

08 mars 2023 – Lem…

Bonjour, Il y a quelques années, lors d’un voyage, j’ai subit des attouchements et une pénétration que je ne souhaitais pas, mais je n’ai pas réussi à dire non, j’étais figée/mes pensées ne marchaient plus correctement pour me faire me lever et partir. Ce qui est bizarre est que j’ai continué à parler à la personne après et que ce n’est qu’un an plus tard que je me suis rendue compte que ça n’avait jamais été ok pour moi. Précision : j’ai appris par après que cet homme était bien plus âgé que moi, ce que je ne savais pas avant et qui m’a énormément choquée et dégoûtée sur le moment. Lorsque j’en ai parlé, un an et demi plus tard, à une psy qui me suivait depuis plusieurs années, elle m’a dit qu’il ne fallait pas dire que c’était un viol puisque je n’avais pas dit non, qu’il m’avait peut-être manipulée mais que ce n’était pas un viol. On n’en a jamais reparlé depuis et je n’ose pas aborder le sujet avec après sa première réaction, que j’ai ressentie comme peu compréhensive. Depuis peu, néanmoins, c’est considéré comme tel en Suisse, et ça m’aide à reconnaître que ça a été violent pour moi. Je suis actuellement en couple hetero et je me sens respectée et jai une vie sexuelle assez épanouie, mais j’ai encore souvent des moments ou je revis un toucher / revois une image et ça me bloque complètement ensuite, me dégoûte et me crispe. J’aimerais beaucoup pouvoir en parler mieux et apprendre à me réapproprier mon corps et mes sensations, pour ne plus avoir ces blocages très gênants. Jai aussi vécu beaucoup de honte et d’humiliation quand je m’en suis rendue compte, ça a été un moment très difficile. Je crois que d’en parler m’aiderait à apaiser les pensées que j’ai encore avec ça. Est-ce que vous savez où est-ce que je peux avoir une consultation ? Est-ce que vous jugez légitime d’après ce que j’ai vécu ? Je vous remercie

Notre réponse

Bonjour,

Il y a trois ans lors d’un voyage vous avez subi des attouchements et un pénétration non-souhaités et vous n’avez pas réussi à dire non. Vous vous êtes rendue compte plus tard que cet homme était beaucoup plus âgé que vous et que vous n’avez jamais été ok par rapport à ce qu’il s’est passé. Vous vous êtes sentie choquée et dégoûtée. Votre psychologue vous a dit qu’il ne s’agissait pas d’un viol et dès lors vous n’osez plus aborder le sujet avec elle. Vous avez encore des flash-backs qui vous bloquent et crispent et souhaiteriez en parler à un-e professionnel-le afin de vous réapproprier votre corps et vos sensations mais également afin d’apaiser vos pensées. Vous nous demandez où est-ce que vous pourriez demander de l’aide et si c’est légitime.

Vous avez bien fait de nous écrire : ce que vous avez vécu est bien un viol, votre consentement n’a pas été respecté. Celui-ci n’est pas toujours verbal et peut être retiré à tout moment, il est de la responsabilité de chacun-e des partenaires de s’assurer du consentement du/de la partenaire. En Suisse, un viol consiste en une pénétration d’un pénis dans un vagin avec menace, violence, pression psychologique ou contrainte (art. 190 CP), tandis que les autres formes de violence sont considérées comme des contraintes sexuelles (art. 189 CP). Ces articles sont en révision à l’heure actuelle afin de tenir entre autre compte de l’effet de sidération. Comme vous le décrivez, lors de violence sexuelle il est courant que les victimes se figent et ne réagissent pas, ou se retrouvent « en-dehors » de leur corps, comme si elles regardaient la scène de l’extérieur, ce qui va conduire à des sentiments de culpabilité chez les victimes. Cependant, il s’agit d’un effet de sidération, qui est une réaction physique tout à fait normale dans une situation qui ne l’est pas.

Nous sommes navré-es de la réaction inadéquate de votre psychologue, qui n’a pas su reconnaître les violences subies comme un viol, ni vous écouter et réagir de manière compréhensive. Il est important que vous puissiez être suivie par un-e professionnel-le formé-e dans le domaine des violences sexuelles et qui saura vous écouter et vous aider dans votre processus de reconstruction, il n’est jamais trop tard pour cela. Vous décrivez très bien dans votre messages les conséquences que peuvent avoir des violences sexuelles sur la santé psychique de la victime et vous êtes tout à fait légitime de demander de l’aide à des professionnel-les. 

Vous pouvez contacter l’Association Viol Secours qui propose une aide confidentielle à toute personnes ayant été victime de violences sexuelles. Leur équipe propose une permanence psychosociale, il s’agit d’un accompagnement spécialisé afin de vous aider à vous réapproprier votre corps, vos émotions ou/et votre autonomie. La permanence est disponible par téléphone au +41 (0)22 345 20 20, par courriel permanence@viol-secours.ch ou en présentiel à Genève (Place des Charmilles 3 — 1203 Genève). Si cela peut aussi vous intéresser, l’Association propose également des groupes de parole qui permettent de s’exprimer et d’échanger avec d’autres personnes concernées dans un cadre sécure et bienveillant.

Vous pouvez également contacter un Centre LAVI proche de votre domicile. Les Centre LAVI sont des centres d’aide pour les personnes étant ou ayant été victimes d’infractions au code pénal suisse, comme c’est votre cas. Des professionnel-les spécialisé-es dans le domaine pourront vous écouter afin que vous ayez un espace pour raconter ce que vous avez vécu, vous aider à surmonter vos traumatismes et/ou vous apporter une aide supplémentaire, par exemple un soutien psychologique. Il existe plusieurs centres dans le canton de Vaud ; à Aigle, Lausanne et Yverdon-les-Bains, vous pouvez les contacter par téléphone ou par e-mail et voir avec eux pour prendre un rendez-vous en présentiel ou alors s’il est possible de le faire au début à distance.

Nous espérons avoir pu vous aider dans votre réflexion. Nous restons bien entendu à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions ou si vous souhaitiez nous donner de vos nouvelles dans quelques temps. Nous vous adressons nos cordiales salutations.

 

18 janvier 2023 – Swi…

Bonjour, Je me pose beaucoup de questions concernant mon couple. Ces derniers temps, nous avons beaucoup de conflits, presque à chaque fois qu’on se voit. Lors de ces disputes, mon conjoint rabaisse mes opinions, ne se remets pas en question (c’est moi le problème), critique ma famille et mes fréquentations… C’est souvent lui qui s’énerve après un « acte manqué » de ma part… selon lui, je devrais faire plus d’ efforts pour qu’il arrête de s’énerver. Cela me semble être une forme de violence psychologique même si c’est sûrement involontaire, j’ai l’impression que mon conjoint veut contrôler ma vie car je cite, « il sait mieux que moi ce qui est mieux pour moi. » Je pense à rompre cette relation car je me sens malheureuse et j’ai l’impression de m’être perdue. J’ai malgré moi encore espoir que cette situation change mais uniquement à condition qu’il réalise que son comportement est néfaste pour notre relation. Puis-je réellement espérer un changement ? Existe-il des groupes de paroles pour les auteurs de violences psychologiques ? Des thérapies ?

 

Notre réponse

Bonjour,

Vous nous écrivez car vous vous posez des questions sur votre couple : vous avez beaucoup de conflits et votre conjoint s’énerve contre vous et vous rabaisse ainsi que votre famille et vos fréquentations. Vous êtes malheureuse et vous pensez rompre, mais vous espérez qu’il change. Vous souhaitez savoir s’il peut réellement changer et s’il existe des aides pour les auteur·es de violence psychologique.

Les actes que vous décrivez sont en effet des formes de violence psychologique. Dans votre message, vous décrivez bien comment elle peut prendre des formes diverses et comment elle vise à avoir le contrôle du ou de la partenaire. En rabaissantinsultant et critiquant, mais aussi en niant les choix de l’autre (comme lorsque votre conjoint vous dit qu’il sait mieux que vous ce qui est bien pour vous, vous empêchant alors de faire vos propres choix). L’isolement est aussi une forme de la violence psychologique, lorsque l’auteur·e critique les ami·es ou la famille de son ou sa conjoint·e, surveille ses sorties ou exige sa présence: il s’agit de vouloir posséder l’autre.

Ces mécanismes sont difficiles à percevoir car l’auteur·e de violence va culpabiliser la victime et lui donner la responsabilité, comme vous le décrivez bien “je devrais faire plus d’efforts pour qu’il arrête de s’énerver” ou “c’est moi le problème”. Cependant, quoique vous fassiez, rien ne justifie la violence et vous n’en êtes pas responsable, seule la personne usant de violence est responsable de ses actes.

Lorsque vous écrivez que vous êtes malheureuse et que vous avez l’impression de vous être perdue, nous le comprenons très bien car il s’agit des conséquences de la violence psychologique qui va, entre autres, isoler et faire perdre la capacité de choisir pour soi. Elle prend la forme d’un cycle et a tendance à se répéter de plus en plus fort et fréquemment si rien n’est entrepris pour le briser.

Vous avez bien fait de nous écrire, il s’agit d’un premier pas important afin de retrouver une vie sereine. Nous allons vous donner quelques conseils afin de vous répondre.

Vous écrivez que vous pensez à rompre, mais vous avez encore l’espoir qu’il change et réalise que son comportement est néfaste pour votre relation. Nous ne pouvons bien sûr pas choisir à votre place, mais nous vous invitons à suivre votre instinct, votre “petite voix” intérieure qui vous guide et qui vous fait ressentir des signaux d’alerte, par exemple lorsque vos limites sont dépassées ou lorsque vous n’êtes pas bien dans une situation. Vous nous dites vous sentir perdue : s’écouter est une manière de se retrouver soi-même, de se reconnecter avec ses propres désirs et envies.

Pour vous répondre concernant votre conjoint, oui, il est possible qu’une personne auteure de violence change, toutefois cela prend du temps, une prise de conscience de la gravité de ses actes et une condamnation claire de la violence. Si votre conjoint décide de se responsabiliser, il peut diminuer ses comportements de violence, voire les arrêter. Cela nécessite un travail individuel avant tout et c’est pourquoi nous lui conseillons de faire appel au Centre de Prévention de l’Ale (021 321 24 00) pour suivre une thérapie (individuelle ou en groupe) de son côté s’il tient à ne plus se comporter de manière violente avec vous. Les entretiens sont confidentiels et le premier est gratuit. Il peut également nous écrire s’il préfère se dévoiler via l’anonymat dans un premier temps.

Nous vous invitons également à ne pas rester seule avec vos émotions : avez-vous quelqu’un de confiance avec qui discuter de vos questionnements (famille, collègue, ami-es,…) ?

Vous pouvez également contacter le Centre Malley Prairie à Lausanne, qui s’adresse aux femmes victimes de violence au sein du couple, en leur téléphonant au 021 620 76 76. Le Centre propose des entretiens ambulatoires dans plusieurs lieux du canton, lors de ces consultations un-e professionnel-le vous écoute et vous conseille en fonction de vos besoins. La séparation est un moment douloureux, qui comprend des risques d’augmentation des violences. Dans le cas où vous décideriez de vous séparer, nous pensons qu’il serait important de contacter des professionnel·les. Cette aide est confidentielle et gratuite.

Nous espérons avoir pu répondre à votre question, notre porte reste toujours ouverte si vous souhaitez nous réécrire ou nous donner de vos nouvelles. Nous vous adressons nos meilleures pensées.

 

08 décembre 2022 – Em…

Je ne dirais pas que il y a n’importe quel type de violences, mais je me prends toujours des petites remarques ici et là qui me blesse si je suis de mauvaise humeur. Il aime énormément le fait que je ne prends jamais ces choses au sérieux donc j’ai peur de lui en parler et qu’il pense que je suis sensible – autre que ça on parle de tout et de rien sans problème.

 

Notre réponse

Bonjour,

Tu nous écris car tu aimerais savoir que faire face à des remarques désobligeantes qui te touchent. Tu as peur de lui en parler et qu’il puisse croire que tu es sensible. Tu nous dis qu’autrement vous parlez de nombreux sujets ensemble.

Nous te remercions pour ta question. Si les remarques à ton attention te blessent, c’est sans doute parce qu’elles peuvent représenter possiblement de la violence psychologique. La violence psychologique est très difficile à détecter car elle ne se voit pas, elle est subtile. Ces sont des violences qui ne laissent pas de traces physiques mais qui atteignent grandement l’estime de soi au fil du temps. Il existe dans la violence psychologique des violences dites actives et d’autres dites passives. Tu ne nous donnes pas d’exemples concrets des remarques qu’il te fait. Nous allons te donner des exemples de violences psychologiques afin que tu puisses peut-être mieux te situer et savoir si tu en es victime ou non.

Les violences actives sont par exemple des rabaissements, des humiliations, des injures, des critiques, des moqueries, le fait d’imposer des choses, contrôler, nier les choix de l’autre. Concernant les violences dites passives ca seraient des comportements comme ignorer, bouder, ne pas répondre à l’autre par exemple.

Tu nous dis qu’il aime le fait que tu ne prennes pas ses remarques au sérieux. Nous nous permettons de te poser quelques questions à titre purement introspectif:

Nous pensons qu’il est important que tu puisses discuter avec lui de ce que tu ressens en lui amenant des exemples concrets de ce qui te blesse. Si en parler est trop confrontant, tu peux peut-être imaginer lui écrire. Quoiqu’il en soit, nous pensons qu’il est nécessaire, pour évoluer dans une relation saine et égalitaire, que tu puisses poser tes propres limites, faire confiance à tes ressentis en définissant ce que tu peux/veux accepter et ce que tu ne peux/veux pas, car il y a des conséquences: tu te sens blessée. Ecoute-toi.

Nous espérons avoir pu t’aider et nous restons bien entendu à ton entière disposition si tu avais d’autres questions. Cordialement.

16 mai 2022 – Pse…

Bonjour,

Je vous écris car j’ai fait subir un acte de violence a ma partenaire et je ne sais pas comment appréhender la suite. Nous étions en train de coucher ensemble et ma partenaire a exprimé le fait que elle pouvait être excitée par l’étranglement. Nous avons donc commencé à coucher ensemble de manière plus dure et « rough ».

Dans le feu de l’action, je lui ai mis un gifle. Or, ma partenaire m’avais déjà dit à plusieurs reprises que c’était quelque chose qui n’était pas du ok pour elle, en m’expliquant son passif relationnel. En effet, elle a été victime de violences sexuelles et son ex-partenaire l’avait également giflé un fois, chose qu’elle m’a dit l’avait bouleversée.

Je ne saurais expliquer l’origine de mon geste, ça a vraiment été spontané et je m’en suis retrouvé surpris. Nous avons tout de suite arrêté de coucher ensemble et elle m’a direct dit que ce n’était pas ok. Pour ma part, je m’en suis tout de suite excusé, sachant très bien que j’avais franchi une limite et que je l’avais heurté. Nous avons ensuite continué. Plus tard dans la soirée, elle a relancé le sujet et nous en avons rediscuté. Je pensais que la chose était réglée et que j’allais juste faire en sorte que ça ne se reproduise plus.

Elle m’a envoyé un long message dans la nuit pour me dire qu’elle avait vraiment été bouleversé par la gifle, que ce n’était pas ok, qu’elle était particulièrement blessée parce que je connaissais son passif et qu’elle était blessée que ce soit elle qui ait dû relancer le sujet. Elle m’a également dit que c’était dur parce qu’elle se sentait très en sécurité de base avec moi et qu’ensuite elle a vraiment été sur ces gardes.

Je me sens hyper triste par le situation. Je suis vraiment très amoureux de cette fille et ça me peine vraiment beaucoup de savoir que je l’ai heurté. Je suis terrorisé a l’idée d’avoir cassé quelque dans notre dynamique, qu’on ne puisse jamais aller de l’avant et de la perdre de cette manière. Je prends complètement responsabilité pour mon acte et je mettrais tout en place pour qu’il ne se reproduise jamais. Je veux aussi pouvoir respecter au maximum ses sentiments et ce qui est le mieux pour elle.

Je vous écris car je ne sais pas comment approcher la suite. J’aimerais pouvoir faire en sorte que tout s’arrange et d’aller de l’avant tout en respectant ses besoins. Y’a t’il de bonnes manières de s’excuser? Comment savoir quelle distance/temps je dois lui laisser ? Comment accepter et vivre avec moi-même si j’ai réellement cassé quelque chose ? Avez-vous des ressources ou des services vers lesquels me tourner?

Notre réponse

Bonjour,

Tu as giflé ta partenaire lors d’un acte sexuel ce qui a causé un bouleversement dans votre relation. Tu mesures le fait d’avoir dépassé une limite qui a blessé ta partenaire, que ta relation en a été fragilisée et tu souhaites y remédier. Tu nous demandes conseils et orientation.

Nous imaginons la difficulté et la tristesse qui est la tienne en constatant les effets de ton geste sur ta partenaire. Nous soulignons positivement ta capacité à reconnaître les faits et l’inadéquation d’une utilisation de la violence. Ta recherche de solutions et conseils en nous écrivant montre ta volonté de réparer et changer de comportements. Tu restes néanmoins, il nous semble, dans une part d’incompréhension.

Il est important que tu retiennes qu’avec le geste de gifler ta compagne tu as utilisé de la violence physique dans la mesure où, dans la situation qui a été la vôtre, il n’y avait pas le consentement de ta partenaire. Contrairement à l’étranglement mutuellement et consciemment décidé, la gifle a impliqué l’utilisation de la force contre la volonté de l’autre et constitue forcément un acte blessant indépendamment du passé de ta partenaire. Il est fréquent aussi que la confiance soit amoindrie, voire remise en question, par un tel évènement. La peur que cela puisse se reproduire cumulée à la souffrance engendrée par le geste implique un temps complexe pour dépasser le vécu. Le fait que tu te sois excusé est certainement un pas important et incontournable pour avancer. Il nous est difficile de  t’orienter sur “le bon moment” et la manière la plus adéquate pour « aller de l’avant » comme tu dis, tant la réponse est personnelle. Tu es également la personne la mieux placée puisque tu connais ta partenaire. Il nous semble néanmoins important que tu saches le plus précisément possible quel sont les besoins actuels de ta partenaire et/ou les vérifier.

Qu’est-ce qui t’indique que tu as bien compris ses besoins à présent et à la lumière de cet acte de violences? As-tu songé à lui poser la question directement ? Ceci t’aidera à être au plus près de la situation actuelle de ta partenaire et de t’ajuster si tu le souhaites.

Quant à tes besoins, il nous semble incontournable que tu comprennes mieux l’origine de ton geste. D’une manière générale nous observons que les manifestations de violence dans un couple tendent à se reproduire comme dans un cycle, à se répéter et malheureusement également à s’intensifier au fil du temps si elles ne sont prises au sérieux et comprises. Le fait de t’être emporté lors des élans ne serait expliquer suffisamment ton geste sans courir le risque de le reproduire. Ta partenaire t’avait explicité son désaccord et tu as néanmoins utilisé cette forme de violence. Quels sentiments t’ont traversé avant et pendant cet acte de violence ?

Il arrive que ce travail de compréhension et de changement ne soit pas aisé lorsqu’il est mené d’une manière solitaire. C’est pourquoi, si tu le souhaites, nous te conseillons de trouver une aide professionnelle pour prendre soin du sujet et ainsi protéger la personne que tu aimes. Il existe à Genève l’association VIRES, un centre spécialisé dans cette thématique et tu y trouveras une aide concrète dans la gestion des situations que tu vis. Une première évaluation lors du premier contact te permettra d’investir tes énergies pour des changements concrets que tu souhaites pour toi-même et ta relation.

Nous t’encourageons à trouver tous les bénéfices possibles d’une telle épreuve pour continuer à investir dans une relation de couple qui t’est importante et qui ne manquera pas de grandir à la suite de tes avancements et changements.

14 mars 2022 – HFC…

Je passais du temps avec un(e) ami(e) à moi et cette personne a voulu me chatouiller mais j’ai refusé alors cette personne m’a dit que je devais accepter la defaite car j’etais chatouilleux/chatouilleuse et j’ai refusé.

Alors on s’est battu un peu trop violemment pour un simple jeu et avant que je n’ai eut le temps de cligner, mon ami(e) m’avait plaqué contre le lit avec mon visage contre le matelas. Je detestais ce qui m’arrivait et j’avais deja insiste que cette personne arrête mais je savais qu’elle n’allait pas arreter tant que je n’accepte la defaite.

À ce moment la, cette personne à commencer à me chatouiller mais c’etait different. Cette personne à commencer à me toucher les côtes de manière douce et sensuelle et je lui ai demandé d’arrêter mais mon ami(e) m’a dit que non tant que j’accepte d’etre vaincu. Après, cette personne m’a fait des caresses sur le cou, m’a soufflé dans l’oreille et m’ a retenu les bras sous ses jambes en me touchant les côtes, le cou et étant assis(e) sur moi. Finalement, j’ai accepté defait et je l’ai repousse et peu après, je suis rentré(e) chez moi.

Mais je me sentais horrible, dégueulasse et j’étais rouge de honte et de rage. Je me sentais tellement tellement mal et je n’arrivais pas me concentrer ou faire quoique ce soit. Est-ce que c’était de l’abus ? Est-ce que j’exagère ? Aidez-moi s’il vous plait.

Notre réponse

Bonjour, 

Tu nous expliques que lors d’un jeu avec un-e ami-e, cette personne te demandait d’accepter la défaite. Tu ne l’as pas souhaité et elle s’est permise ensuite d’agir avec violence. Puis, elle a changé de comportement et a commencé à te chatouiller et te caresser de manière sensuelle, ceci en étant assis-e sur toi. En acceptant finalement la défaite, tu as pu t’extraire et partir. Tu t’es sentie très mal en rentrant chez toi. Tu te demandes si c’est un abus.

Le simple fait que cet-te ami-e ne respecte pas ce que tu ne veux pas est déjà un dépassement de limites de ta personne et de ton intimité. Tu lui as formulé ton refus clairement mais elle ne t’a pas écouté-e et a continué d’agir contrairement à ta volonté. Cette personne a agi en cela de violence psychologique: elle a nié ton choix, celui de ne pas vouloir céder ni jouer à son “jeu”. Elle a voulu garder un certain pouvoir,  en prenant le dessus sur toi. Par ailleurs, par les actes que tu décris, on peut aussi parler de violence physique: elle t’a mis-e dans une position où il a été compliqué de t’extraire, notamment ceci en te bloquant les bras et en s’asseyant sur toi. Elle t’a immobilisé-e et elle t’a empêché-e d’agir. Contraindre physiquement quelqu’un à faire ou ne pas faire quelque chose ou le bloquer dans ses actes représente de la violence physique. C’est du reste un acte qui peut être puni par la loi suisse sous l’article 181 du code pénal suisse.

Il est normal que tu ressentes de la honte et de la rage car ce que tu as vécu n’est pas normal et contraire à ta volonté. Tu as pu nous en parler et c’est en soi une excellente chose que de chercher de l’information et de vérifier que ces actes ne sont pas ok.

Continue à t’entourer de personnes qui sont bienveillantes et/ou de professionnel-les. Tu pourrais par exemple consulter la Fondation PROFA pour ce faire, qui propose de nombreuses consultations en lien avec des espaces de paroles autour de l’intimité et/ou de la violence.

N’hésite pas à nous recontacter si tu en ressens le besoin.

06 février 2022 – Sam…

Est-ce que la violence verbale, avec humiliation, rabaissement etc. dans un couple, un puni par la loi?

Notre réponse

Bonjour,

Nous avons envie de te dire pour commencer que quoi qu’il en soit, la violence verbale tout comme la violence physique, sexuelle ou économique n’est tout simplement pas tolérée et vient impacter le bon développement de tout humain. La violence psychologique est souvent discrète mais elle nuit énormément et vient déstabiliser la confiance en soi. Il est important qu’elle puisse cesser rapidement.

Pour répondre à ta question, l’humiliation et le rabaissement ne sont pas encore punissables par la loi car cela reste compliqué, au niveau des moyens de preuve, de les rendre visibles. Cependant et heureusement, il y a d’autres actes de violences psychologiques qui sont déjà punissables par le code pénal suisse. Les injures le sont, sous l’article 177 du code pénal suisse avec un délai de trois mois pour déposer plainte pénale. Les menaces graves sont également punies par la loi suisse sous l’article 180 du code pénal suisse.  Les délais dépendent du contexte. Si tu subis des menaces et souhaites avoir plus d’informations à ce sujet, tu peux joindre le Centre LAVI, le centre d’Aide aux Victimes d’Infractions au 021 631 03 00 de 9h à 12h et de 14h à 17h.

Saches aussi qu’il y a des lieux spécifiques où tu peux partager tous les vécus de violences. Le Centre Malley Prairie propose par exemple des consultations ambulatoires. Ils ont également un groupe de paroles en quinzaine. Pour plus d’informations, tu peux les joindre au numéro suivant: 021 620 76 76.

Si tu as d’autres questions en lien avec les violences, n’hésites pas à nous recontacter.

07 septembre 2021 – Har…

Bonjour.

Voilà cette question me ronge depuis plusieurs mois. Mon copain et moi sommes séparer depuis quelques mois. Mais je m’en veux et je me sens coupable de tout. J’ai le ressenti que tout est de ma faute et que je l’ai perdu à cause de moi, et moi seule. En lisant plusieurs sites, j’ai commencer à réfléchir. Il est arriver à mon conjoint, lors de discussion, lorsque je lui reprochait quelque choses, qu’il se mette à me hurler dessus en m’insultant. Parfois en jetant des objets ou en frappant fort un meuble, j’étais en permanence en train de m’excuser. Il m’avait fait plusieurs menace, de me quitter si je ne fesait pas quelques choses et différents ultimatum. Il lui est arriver également d’avoir des propos peu respectueux, me disant que je n’en valais pas la peine ou que « Je suis désoler mais tu es conne. » Il voulait rester en contacte quand il a arrêter notre relation en me disant. « Pour le moment c’est mort et sans espoir entre nous, mais si le destin le veut, peut être dans le futur parce que j’ai encore des sentiments.. » J’ai finis par mettre de la distance entre nous, sans aucun contacte. Aujourd’hui j’ai peur d’avoir perdu une chance de reconstruire quelques choses avec lui. Et d’un autre coter je me demande si il fessait preuve de violence. Il avait déjà aussi crier sur sa mère ou sa sœur.

Notre réponse

Bonjour,

Ton copain et toi êtes séparés depuis quelques mois et tu te demandes si c’est ta faute. En coupant contact, tu crains avoir perdu une chance de construire une relation avec lui et d’un autre côté tu te demandes s’il avait recours à la violence.

Les hurlements, les insultes, les menaces, le dénigrement lorsqu’il te disait que tu « n’en valais pas la peine » sont bien des actes de violence psychologique. Ces violences ne laissent pas de marques sur ton corps mais font très mal et ont de nombreuses conséquences néfastes sur la santé. La culpabilité que tu ressens en est certainement une. Lorsqu’on est victime, on commence à douter de nos comportements et on pense que c’est à nous de changer pour que la situation s’améliore. Or, ce n’est pas ta faute s’il a agi ainsi car c’est la personne qui a recourt à la violence qui est responsable de ses actes et ses réactions violentes.

Tu sembles regretter d’avoir coupé contact. Cependant, ce que tu as fait c’est de te protéger en t’éloignant de cette situation de violence, où ton copain avait une emprise sur toi. La violence détruit une relation, il est donc difficile de construire une relation si un cycle de violence s’est installé.

Afin d’évaluer simplement si une relation prend la direction d’une relation abusive, il y a le “violentometre” qui permet avec des exemples concrets de cerner si de la violence est présente au sein du couple.

Nous te proposons également de consulter notre page « s’aimer c’est quoi ? » qui décrit les bases d’une relation amoureuse sans violence.

 

Nous espérons que ces pistes t’aideront dans ta réflexion et restons à dispositions si tu as d’autres questions. Bien à toi.

02 septembre 2021 – Azu…

Tout allait bien dans mon couple mais pendant plusieurs mois j’ai commencer à avoir une légère dépression. Moi est mon copain pouvions difficilement nous voir à cause du Covid. J’étais un peu plus paniquée. Et durant certaines discussions, je lui reprochait doucement de paraître un peu froid ou distant parfois.

A chaque fois il s’énerverait criait en m’insultant, me disant d’aller me faire foutre, d’aller chier. Un jour il m’a menacer de me quitter si je ne venais pas faire ce qu’il voulait. Puis avec les mois les schémas se répétait, je n’étais pas heureuse en quand j’en parlais, du manque ou des petites choses que j’aimais qui me manques, je finissais par culpabiliser. Pendant un moment j’ai eu peur, je fesais attention à mes mots, je ne voulais pas dire quelque chose qui l’enerve ou me prendre une nouvelle remarque peu agréable en pleine face. A chaques reproches de ma part, à nouveau des insultes et de la colère, parfois il lançait des objets dans la pièce ou frappait fort sur son bureau. Il finissait par hurler « C’est toujours moi le fautif, moi le grand méchant. » je n’arrivais pas à avoir une discussion avec lui, au finale je finissais toujours par m’excuser, regrettant de m’être plainte.

Il m’a fait plusieurs ultimatum, me demandant de redevenir comme avant, je ne comprenais pas, je n’arrivais pas à cerner ce que je devais faire, dire. J’essayais d’être moi-même mais avec lui je n’y arrivais plus, et je ne pouvais plus vraiment lui parler simplement, je réfléchissais à tout, tout le temps.

Au finale j’ai céder à ces demandes, j’ai essayer de faire tout les efforts possible, en le suppliant à chaque menace et ultimatum.

Suis-je responsable de quoi que se soit ? Les reproches était-il déplacé, ou est-ce sa réaction qui semblait déplacé ? J’aimerais comprendre pour pouvoir avancer et arrêter de continuellement me remettre en question.

Notre réponse

Bonjour,

Cela fait plusieurs mois que ton copain et toi vivez une période difficile. Lorsque tu lui communiquais ce que tu ressentais et ce dont tu avais besoin, ton copain usait de violence psychologique (insultes, cris, ignorance, chantage, intimidations) qui t’ont fait perdre confiance en toi et culpabiliser. Tu craignais de faire quoi que ce soit qui ne lui convienne pas et tu as fait beaucoup d’efforts pour changer et t’adapter, ne pouvant finalement plus être toi-même avec lui. Tu te demandes si tu es fautive ou si ce sont ses réactions qui sont déplacées.

Tout d’abord nous te félicitons d’avoir eu le courage de nous parler de ta relation et nous espérons que tu as demandé de l’aide pour ta dépression légère. Si ce n’est pas le cas, nous te suggérons vivement d’en parler à ton médecin traitant ou directement à un-e psychologue/psychothérapeute qui pourra évaluer ton état de santé et te proposer un petit suivi si nécessaire. Lorsque tu as des moments où ça ne va pas, tu peux toujours appeler quelqu’un en qui tu as confiance pour discuter (entourage) ou la Main Tendue au 143.

Comme dit plus haut, ton copain a réagi de manière violente lorsque tu lui faisais des reproches (qui ne sont pas de la violence s’il s’agit bien de la communication de tes besoins et de tes attentes dans cette relation). Sache que ce n’est jamais la faute de la victime si la personne auteure de violence a ces comportements car il y a d’autres manières possibles de réagir pour donner son avis ou montrer son désaccord dans une situation. Chacun-e est responsable de ses propres actions et réactions.

Lorsque l’autre recourt à la violence avec nous, on peut facilement avoir peur, se remettre en question sans cesse, culpabiliser et donc vouloir se rattraper en pensant que c’est notre faute. Ces conséquences de la violence font qu’on est facilement pris dans un engrenage qui ne s’arrête plus, qui se répète et souvent s’intensifie avec le temps. C’est pourquoi il est nécessaire de s’en protéger en mettant des limites ou en s’éloignant. Afin d’évaluer simplement si une relation prend la direction d’une relation abusive, il y a le “violentometre” qui permet avec des exemples concrêts de cerner si de la violence est présente au sein du couple.

Nous espérons que ces explications t’éclaireront sur ce qui s’est passé. A présent, que penses-tu faire pour la suite ?

Tu peux contacter le SAVI (service d’aide aux victimes, 032 886 46 36) si tu as besoin de soutien dans cette situation. Leur ligne téléphonique est ouverte tous les jours de 14h00 à 21h00, sauf le samedi de 9h00 à 12h00 et le dimanche de 18h00 à 21h00.

Nous restons à disposition si tu as d’autres questions ou que tu souhaites nous répondre. Nos meilleures pensées t’accompagnent.

30 août 2021 – kob…

comment je fais pour calmer toute cette violence en moi ? en lisant certains points j’ai limite l’impression qu’on me décrit. toute cette violence que j’arrive pas a canaliser me remplit de honte.

Notre réponse

Bonjour,

Avant toute chose, nous tenons à souligner la démarche que tu as entreprise en écrivant sur notre site. Identifier que tu as exercé des actes de violence peut être difficile à reconnaître ; cela demande du courage que de considérer cela comme un problème et de vouloir changer la situation.

Dans ta question, tu as nommé ressentir de la honte. Cela s’apparente à un sentiment désagréable, bien que nous tenions aussi à souligner qu’il est parfois porteur d’une remise en question et d’une volonté de changement. Peut-être est-ce le cas pour toi ? Dans tous les cas, face à ce sentiment lourd et par moment envahissant, il est important de ne pas rester seul et de contacter une aide spécialisée.

En vue de trouver des solutions et afin de s’approcher du calme dans les situations difficiles, nous te proposons d’appeler l’Association Vires à Genève qui prend en charge les personnes ayant eu recours à la violence ; voici leur numéro : 022/328.44.33.

Dans l’attente d’un premier rendez-vous, nous te recommandons d’aller consulter le plan d’urgence sur cette page. Celle-ci te permettra peut-être de développer des stratégies dans les moments où tu risquerais d’exercer de la violence.

Dans l’espoir que tu puisses trouver des débuts de réponse dans nos lignes, nous te souhaitons d’oser dépasser la honte qui t’habite pour obtenir l’aide que tu mérites. Notre porte reste ouverte si tu souhaites également nous en dire un peu plus sur ta situation.