Question? Quitter

10 juillet 2023 – Les…

Comment faire pour que notre amie prenne conscience que sa situation amoureuse n’est ni viable ni saine ?

Notre réponse

Bonjour,

Nous saluons votre démarche de prendre contact avec nous. Vous êtes préoccupé-e-s par la situation de votre amie, vous vous sentez concerné-e-s et soucieux de son bien-être. Nous avons peu d’informations sur la situation de votre amie, si vous le souhaitez, vous pourriez nous en dire plus dans un second message, notre réponse sera alors plus complète.

Nous comprenons qu’il n’est pas facile de réagir quand on est témoin, on se sent souvent mal à l’aise et démuni-e. Mais la violence est destructrice et souvent les victimes ne savent pas comment en sortir car elles sont prises dans ce que l’on appelle le cycle de la violence qui entraîne de nombreuses conséquences sur leur santé psychologique et physique. Ce cycle engendre une relation d’emprise, un contrôle de l’auteur-e sur la victime des violences, qui bien souvent ne réalise pas la dangerosité de la situation et empêche toute prise de décision, comme il est peut être le cas dans la courte description que vous nous faite.

Nous imaginons bien que ce n’est pas une démarche facile, mais il est important de ne pas rester neutre et de se positionner contre toute forme de violence car cette dernière représente un réel danger pour les personnes impliquées. Dans la mesure du possible, garder le lien avec votre amie en vous rendant disponible quand elle vous sollicite pour parler ou pour se protéger est une aide importante que vous lui offrez.  Dans votre message vous ne spécifier pas les actes de violences dont votre amie est victimes mais, quels qu’ils soient, la situation est innaceptable. Les actes de violences sont répréhensibles par la loi et certains sont poursuivis d’office.

Nous vous transmettons ce que nous avons pu observer auprès d’autres personnes dans des relations de couples enpruntes de violences. Il est important de respecter son cheminement et de ne pas la brusquer. Le but étant de conserver le lien que vous avez avec elle tout en tentant de la mettre en « mouvement » afin qu’elle puisse se protéger le moment voulu et solliciter votre aide concrète. Vous ne pouvez pas agir à sa place, mais vous pouvez lui signifier que vous êtes là pour elle sans jugement quant à ses choix (continuer la relation ou y mettre un terme).

Une manière d’aborder le sujet, pourrait être de lui faire écouter notre podcast concernant la violence psychologique ou lui montrer notre page Instagramoù de nombreux témoignages de personnes ayant vécu de la violence psychologique sont mis en avant, tout comme une campagne afin d’aider les proches de victimes de violence afin de les aider à agir du mieux possible.

Nous nous permettons de vous transmettre des adresses du canton de Neuchâtel qui ont pu être utiles à d’autres personnes subissant ou ayant subi des violences au sein du couple. Vous pourrez ainsi orienter votre amie pour qu’elle puisse chercher de l’aide et s’entourer de spécialistes quand elle se sentira prête. Dans le canton de Neuchâtel, il existe le Service d’aide aux victimes (SAVI). Ces professionnel-le-s sont des spécialistes des questions autour des violences au sein du couple. Pour les joindre, votre amie peut soit les appeler au 032 889 66 49 soit leur écrire un email à  savi.ne@ne.ch. Ils / elles proposent des consultations gratuites et confidentielles.

Nous espérons que ces orientations pourront vous donner quelques pistes. Nous restons bien entendu à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions ou si vous souhaitiez nous donner plus d’informations sur la situation spécifique de votre amie. Nous vous adressons nos meilleurs messages.

11 mai 2023 – una…

j’habite depuis deux mois dans un immeuble et à l’appartement au dessus, j’entends souvent des cris, des objets qui tombent, des pleurs, portes qui claquent, etc… sauvent le soir (22h a 2h) plusieurs fois par semaine. ne voulant pas rendre la situation pire, j’ai choisis de ne pas appeler la police mais je ne sais pas quoi faire…

Notre réponse

Bonjour,

Vous habitez depuis deux mois dans un immeuble dans lequel vous entendez des cris, des objets qui tombent, des pleurs, etc. dans l’appartement au dessus. Vous avez choisi de ne pas appeler la police afin de ne pas empirer la situation mais vous ne savez pas quoi faire.

Nous vous remercions pour votre question et pour votre préccupation pour vos voisins. Il s’agit toujours d’une question difficile pour le voisinage de savoir s’il faut intervenir et de quelle manière et c’est pourquoi nous saluons votre démarche de vous renseigner sur ce qu’il est possible de faire dans une telle situation.

Même dans le doute, la piste la plus appropriée serait d’appeler la police aux prochains cris qui vous interpellent et de continuer à les appeler si les disputes continuent même après l’intervention de la police. Joignable 24h/24 au numéro 117, elle pourra se déplacer afin de faire un constat de la situation et comprendre ce qu’il se passe chez vos voisin-es. Les personnes impliquées seront entendues séparément. En cas de violence au sein du couple et en fonction de leur évaluation de la gravité des violences, la police pourra prendre la décision d’expulser temporairement l’auteur-e  du domicile et l’interdire de rentrer en contact avec la victime afin de la protéger, et ce jusqu’à l’audience de validation de cette mesure d’expulsion au Tribunal Civil. La police transmettra aussi à la victime et à l’auteur-e des informations sur les offres d’entretien, de programmes socio-éducatifs et de consultations thérapeutiques.

Nous imaginons bien que ce n’est pas une démarche facile, mais il est important de ne pas rester neutre et de se positionner contre toute forme de violence car cette dernière représente un réel danger pour les personnes impliquées.

Dans un deuxième temps, si vous vous sentez à l’aise et même si vous ne la connaissez pas, vous pouvez aussi essayer de parler à la victime, en lui demandant par exemple comment elle va et en lui faisant part de vos inquiétudes. Vous pouvez par exemple lui donner le lien de notre site internet, ou alors lui dire qu’en cas de problèmes à la maison elle peut se rendre à la maison d’accueil et au centre de consultation Solidarité Femmes. Vous pouvez aussi simplement lui indiquer qu’elle n’est pas seule et que vous êtes là pour elle si elle a besoin d’aide ; cela peut paraître banal, mais peut être un énorme soutien pour quelqu’un qui vit de la violence au sein de son foyer.

Nous espérons que notre réponse vous aura aidée et que la situation pourra s’améliorer. Nous restons bien sûr à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions et vous adressons nos meilleurs messages.

17 avril 2023 – Cha…

Comment sortir une personne victime de violence dans son couple ?

Notre réponse

Bonjour,

Vous vous questionnez sur les possibilités d’aider une personne victime de violence dans son couple à sortir de cette relation.

Nous avons peu d’éléments sur le type de violence que cette personne subi, ni le lien que vous avez avec elle. Nous supposons qu’il s’agit d’une personne qui vous est proche ?

Comme vous avez pu le constater, il peut être compliqué d’agir dans ce genre de situation. Si cette personne se trouve dans un cycle de violence conjugale, il est difficile d’en sortir seule. Selon l’étape du cycle, le discours de la victime peut varier face à son agresseur·e. Pour ces personnes victimes, il est important de pouvoir compter sur des personnes extérieures à la relation pour s’en sortir. C’est pourquoi avoir une position d’écoute et de soutien est primordiale. Le maintien du lien avec vous est particulièrement important, le risque étant que cette personne s’isole ou soit isolée par son partenaire. Cependant, le choix de poursuivre cette relation lui appartient et il est important pour vous de le respecter et de ne pas la brusquer. Le but étant de conserver le lien que vous avez avec cette personne tout en tentant de la mettre en « mouvement » afin qu’elle puisse se protéger.

Nous nous permettons de vous transmettre des adresses du canton Vaud qui ont pu être utiles à d’autres personnes subissant des violences au sein du couple. Vous pourrez ainsi orienter cette personne le moment où vous sentirez qu’elle prête à rechercher de l’aide et à s’entourer de spécialistes.

Sur le Canton de Vaud, le Centre d’accueil Malley Prairie joignable au 021 620 76 76 est spécialisé dans l’accompagnement de personnes victimes de violence conjugale, un hébergement d’urgence est aussi possible.

Le Centre LAVI peut être atteint au 021 631 03 00 et soutient également les personnes victimes sur les plans psychologique, juridique ou de protection. Les entretiens sont gratuits et confidentiels. Leurs bureaux se trouvent à Aigle, Lausanne, Nyon et Yverdon-les-Bains.

L‘Unité de médecine des violences est également une adresse importante en cas de violences physiques et/ou sexuelles. Cette unité pourrait effectuer, en toute gratuité et confidentialité, un constat médical de coups et blessures. Ce document est précieux si un jour la victime déciderait de porter plainte. Il est possible de prendre rendez-vous rapidement après les violences subies, aux numéros suivants :

Si cette personne est mariée ou si elle a des enfants avec, elle peut contacter le service juridique du  Centre social protestant au 021 560 60 70 pour être renseignée quant à une séparation. Des personnes formées y travaillent et peuvent accompagner dans les démarches à effectuer en ce sens.

Pour en revenir à votre rôle, si vous êtes témoin d’une scène de violence, vous pouvez appeler la police au 117. En effet, la violence conjugale est composée d’infractions punies par la loi. Une partie de celles-ci sont poursuivies d’office. Suite à un appel à la police, différentes procédures peuvent s’ouvrir: expulsion du domicile pour la personne auteure, dépôt de plainte et possibilité séparation. Des mesures de protection peuvent être mises en place pour protéger la personne victime. Cette personne peut également les appeler sans hésiter lors du moment de crise afin de se protéger, ou se rendre dans n’importe quel poste de police pour déposer plainte pour la violence vécue.

Nous espérons que vous avez trouvé dans ces orientations des éléments d’aide. Nous restons bien entendu à votre disposition si vous avez besoin de compléments d’information. Avec nos meilleures salutations.

08 mars 2023 – Lem…

Bonjour, Il y a quelques années, lors d’un voyage, j’ai subit des attouchements et une pénétration que je ne souhaitais pas, mais je n’ai pas réussi à dire non, j’étais figée/mes pensées ne marchaient plus correctement pour me faire me lever et partir. Ce qui est bizarre est que j’ai continué à parler à la personne après et que ce n’est qu’un an plus tard que je me suis rendue compte que ça n’avait jamais été ok pour moi. Précision : j’ai appris par après que cet homme était bien plus âgé que moi, ce que je ne savais pas avant et qui m’a énormément choquée et dégoûtée sur le moment. Lorsque j’en ai parlé, un an et demi plus tard, à une psy qui me suivait depuis plusieurs années, elle m’a dit qu’il ne fallait pas dire que c’était un viol puisque je n’avais pas dit non, qu’il m’avait peut-être manipulée mais que ce n’était pas un viol. On n’en a jamais reparlé depuis et je n’ose pas aborder le sujet avec après sa première réaction, que j’ai ressentie comme peu compréhensive. Depuis peu, néanmoins, c’est considéré comme tel en Suisse, et ça m’aide à reconnaître que ça a été violent pour moi. Je suis actuellement en couple hetero et je me sens respectée et jai une vie sexuelle assez épanouie, mais j’ai encore souvent des moments ou je revis un toucher / revois une image et ça me bloque complètement ensuite, me dégoûte et me crispe. J’aimerais beaucoup pouvoir en parler mieux et apprendre à me réapproprier mon corps et mes sensations, pour ne plus avoir ces blocages très gênants. Jai aussi vécu beaucoup de honte et d’humiliation quand je m’en suis rendue compte, ça a été un moment très difficile. Je crois que d’en parler m’aiderait à apaiser les pensées que j’ai encore avec ça. Est-ce que vous savez où est-ce que je peux avoir une consultation ? Est-ce que vous jugez légitime d’après ce que j’ai vécu ? Je vous remercie

Notre réponse

Bonjour,

Il y a trois ans lors d’un voyage vous avez subi des attouchements et un pénétration non-souhaités et vous n’avez pas réussi à dire non. Vous vous êtes rendue compte plus tard que cet homme était beaucoup plus âgé que vous et que vous n’avez jamais été ok par rapport à ce qu’il s’est passé. Vous vous êtes sentie choquée et dégoûtée. Votre psychologue vous a dit qu’il ne s’agissait pas d’un viol et dès lors vous n’osez plus aborder le sujet avec elle. Vous avez encore des flash-backs qui vous bloquent et crispent et souhaiteriez en parler à un-e professionnel-le afin de vous réapproprier votre corps et vos sensations mais également afin d’apaiser vos pensées. Vous nous demandez où est-ce que vous pourriez demander de l’aide et si c’est légitime.

Vous avez bien fait de nous écrire : ce que vous avez vécu est bien un viol, votre consentement n’a pas été respecté. Celui-ci n’est pas toujours verbal et peut être retiré à tout moment, il est de la responsabilité de chacun-e des partenaires de s’assurer du consentement du/de la partenaire. En Suisse, un viol consiste en une pénétration d’un pénis dans un vagin avec menace, violence, pression psychologique ou contrainte (art. 190 CP), tandis que les autres formes de violence sont considérées comme des contraintes sexuelles (art. 189 CP). Ces articles sont en révision à l’heure actuelle afin de tenir entre autre compte de l’effet de sidération. Comme vous le décrivez, lors de violence sexuelle il est courant que les victimes se figent et ne réagissent pas, ou se retrouvent « en-dehors » de leur corps, comme si elles regardaient la scène de l’extérieur, ce qui va conduire à des sentiments de culpabilité chez les victimes. Cependant, il s’agit d’un effet de sidération, qui est une réaction physique tout à fait normale dans une situation qui ne l’est pas.

Nous sommes navré-es de la réaction inadéquate de votre psychologue, qui n’a pas su reconnaître les violences subies comme un viol, ni vous écouter et réagir de manière compréhensive. Il est important que vous puissiez être suivie par un-e professionnel-le formé-e dans le domaine des violences sexuelles et qui saura vous écouter et vous aider dans votre processus de reconstruction, il n’est jamais trop tard pour cela. Vous décrivez très bien dans votre messages les conséquences que peuvent avoir des violences sexuelles sur la santé psychique de la victime et vous êtes tout à fait légitime de demander de l’aide à des professionnel-les. 

Vous pouvez contacter l’Association Viol Secours qui propose une aide confidentielle à toute personnes ayant été victime de violences sexuelles. Leur équipe propose une permanence psychosociale, il s’agit d’un accompagnement spécialisé afin de vous aider à vous réapproprier votre corps, vos émotions ou/et votre autonomie. La permanence est disponible par téléphone au +41 (0)22 345 20 20, par courriel permanence@viol-secours.ch ou en présentiel à Genève (Place des Charmilles 3 — 1203 Genève). Si cela peut aussi vous intéresser, l’Association propose également des groupes de parole qui permettent de s’exprimer et d’échanger avec d’autres personnes concernées dans un cadre sécure et bienveillant.

Vous pouvez également contacter un Centre LAVI proche de votre domicile. Les Centre LAVI sont des centres d’aide pour les personnes étant ou ayant été victimes d’infractions au code pénal suisse, comme c’est votre cas. Des professionnel-les spécialisé-es dans le domaine pourront vous écouter afin que vous ayez un espace pour raconter ce que vous avez vécu, vous aider à surmonter vos traumatismes et/ou vous apporter une aide supplémentaire, par exemple un soutien psychologique. Il existe plusieurs centres dans le canton de Vaud ; à Aigle, Lausanne et Yverdon-les-Bains, vous pouvez les contacter par téléphone ou par e-mail et voir avec eux pour prendre un rendez-vous en présentiel ou alors s’il est possible de le faire au début à distance.

Nous espérons avoir pu vous aider dans votre réflexion. Nous restons bien entendu à votre entière disposition si vous aviez d’autres questions ou si vous souhaitiez nous donner de vos nouvelles dans quelques temps. Nous vous adressons nos cordiales salutations.

 

18 janvier 2023 – Swi…

Bonjour, Je me pose beaucoup de questions concernant mon couple. Ces derniers temps, nous avons beaucoup de conflits, presque à chaque fois qu’on se voit. Lors de ces disputes, mon conjoint rabaisse mes opinions, ne se remets pas en question (c’est moi le problème), critique ma famille et mes fréquentations… C’est souvent lui qui s’énerve après un « acte manqué » de ma part… selon lui, je devrais faire plus d’ efforts pour qu’il arrête de s’énerver. Cela me semble être une forme de violence psychologique même si c’est sûrement involontaire, j’ai l’impression que mon conjoint veut contrôler ma vie car je cite, « il sait mieux que moi ce qui est mieux pour moi. » Je pense à rompre cette relation car je me sens malheureuse et j’ai l’impression de m’être perdue. J’ai malgré moi encore espoir que cette situation change mais uniquement à condition qu’il réalise que son comportement est néfaste pour notre relation. Puis-je réellement espérer un changement ? Existe-il des groupes de paroles pour les auteurs de violences psychologiques ? Des thérapies ?

 

Notre réponse

Bonjour,

Vous nous écrivez car vous vous posez des questions sur votre couple : vous avez beaucoup de conflits et votre conjoint s’énerve contre vous et vous rabaisse ainsi que votre famille et vos fréquentations. Vous êtes malheureuse et vous pensez rompre, mais vous espérez qu’il change. Vous souhaitez savoir s’il peut réellement changer et s’il existe des aides pour les auteur·es de violence psychologique.

Les actes que vous décrivez sont en effet des formes de violence psychologique. Dans votre message, vous décrivez bien comment elle peut prendre des formes diverses et comment elle vise à avoir le contrôle du ou de la partenaire. En rabaissantinsultant et critiquant, mais aussi en niant les choix de l’autre (comme lorsque votre conjoint vous dit qu’il sait mieux que vous ce qui est bien pour vous, vous empêchant alors de faire vos propres choix). L’isolement est aussi une forme de la violence psychologique, lorsque l’auteur·e critique les ami·es ou la famille de son ou sa conjoint·e, surveille ses sorties ou exige sa présence: il s’agit de vouloir posséder l’autre.

Ces mécanismes sont difficiles à percevoir car l’auteur·e de violence va culpabiliser la victime et lui donner la responsabilité, comme vous le décrivez bien « je devrais faire plus d’efforts pour qu’il arrête de s’énerver » ou « c’est moi le problème ». Cependant, quoique vous fassiez, rien ne justifie la violence et vous n’en êtes pas responsable, seule la personne usant de violence est responsable de ses actes.

Lorsque vous écrivez que vous êtes malheureuse et que vous avez l’impression de vous être perdue, nous le comprenons très bien car il s’agit des conséquences de la violence psychologique qui va, entre autres, isoler et faire perdre la capacité de choisir pour soi. Elle prend la forme d’un cycle et a tendance à se répéter de plus en plus fort et fréquemment si rien n’est entrepris pour le briser.

Vous avez bien fait de nous écrire, il s’agit d’un premier pas important afin de retrouver une vie sereine. Nous allons vous donner quelques conseils afin de vous répondre.

Vous écrivez que vous pensez à rompre, mais vous avez encore l’espoir qu’il change et réalise que son comportement est néfaste pour votre relation. Nous ne pouvons bien sûr pas choisir à votre place, mais nous vous invitons à suivre votre instinct, votre « petite voix » intérieure qui vous guide et qui vous fait ressentir des signaux d’alerte, par exemple lorsque vos limites sont dépassées ou lorsque vous n’êtes pas bien dans une situation. Vous nous dites vous sentir perdue : s’écouter est une manière de se retrouver soi-même, de se reconnecter avec ses propres désirs et envies.

Pour vous répondre concernant votre conjoint, oui, il est possible qu’une personne auteure de violence change, toutefois cela prend du temps, une prise de conscience de la gravité de ses actes et une condamnation claire de la violence. Si votre conjoint décide de se responsabiliser, il peut diminuer ses comportements de violence, voire les arrêter. Cela nécessite un travail individuel avant tout et c’est pourquoi nous lui conseillons de faire appel au Centre de Prévention de l’Ale (021 321 24 00) pour suivre une thérapie (individuelle ou en groupe) de son côté s’il tient à ne plus se comporter de manière violente avec vous. Les entretiens sont confidentiels et le premier est gratuit. Il peut également nous écrire s’il préfère se dévoiler via l’anonymat dans un premier temps.

Nous vous invitons également à ne pas rester seule avec vos émotions : avez-vous quelqu’un de confiance avec qui discuter de vos questionnements (famille, collègue, ami-es,…) ?

Vous pouvez également contacter le Centre Malley Prairie à Lausanne, qui s’adresse aux femmes victimes de violence au sein du couple, en leur téléphonant au 021 620 76 76. Le Centre propose des entretiens ambulatoires dans plusieurs lieux du canton, lors de ces consultations un-e professionnel-le vous écoute et vous conseille en fonction de vos besoins. La séparation est un moment douloureux, qui comprend des risques d’augmentation des violences. Dans le cas où vous décideriez de vous séparer, nous pensons qu’il serait important de contacter des professionnel·les. Cette aide est confidentielle et gratuite.

Nous espérons avoir pu répondre à votre question, notre porte reste toujours ouverte si vous souhaitez nous réécrire ou nous donner de vos nouvelles. Nous vous adressons nos meilleures pensées.

 

08 décembre 2022 – Em…

Je ne dirais pas que il y a n’importe quel type de violences, mais je me prends toujours des petites remarques ici et là qui me blesse si je suis de mauvaise humeur. Il aime énormément le fait que je ne prends jamais ces choses au sérieux donc j’ai peur de lui en parler et qu’il pense que je suis sensible – autre que ça on parle de tout et de rien sans problème.

 

Notre réponse

Bonjour,

Tu nous écris car tu aimerais savoir que faire face à des remarques désobligeantes qui te touchent. Tu as peur de lui en parler et qu’il puisse croire que tu es sensible. Tu nous dis qu’autrement vous parlez de nombreux sujets ensemble.

Nous te remercions pour ta question. Si les remarques à ton attention te blessent, c’est sans doute parce qu’elles peuvent représenter possiblement de la violence psychologique. La violence psychologique est très difficile à détecter car elle ne se voit pas, elle est subtile. Ces sont des violences qui ne laissent pas de traces physiques mais qui atteignent grandement l’estime de soi au fil du temps. Il existe dans la violence psychologique des violences dites actives et d’autres dites passives. Tu ne nous donnes pas d’exemples concrets des remarques qu’il te fait. Nous allons te donner des exemples de violences psychologiques afin que tu puisses peut-être mieux te situer et savoir si tu en es victime ou non.

Les violences actives sont par exemple des rabaissements, des humiliations, des injures, des critiques, des moqueries, le fait d’imposer des choses, contrôler, nier les choix de l’autre. Concernant les violences dites passives ca seraient des comportements comme ignorer, bouder, ne pas répondre à l’autre par exemple.

Tu nous dis qu’il aime le fait que tu ne prennes pas ses remarques au sérieux. Nous nous permettons de te poser quelques questions à titre purement introspectif:

Nous pensons qu’il est important que tu puisses discuter avec lui de ce que tu ressens en lui amenant des exemples concrets de ce qui te blesse. Si en parler est trop confrontant, tu peux peut-être imaginer lui écrire. Quoiqu’il en soit, nous pensons qu’il est nécessaire, pour évoluer dans une relation saine et égalitaire, que tu puisses poser tes propres limites, faire confiance à tes ressentis en définissant ce que tu peux/veux accepter et ce que tu ne peux/veux pas, car il y a des conséquences: tu te sens blessée. Ecoute-toi.

Nous espérons avoir pu t’aider et nous restons bien entendu à ton entière disposition si tu avais d’autres questions. Cordialement.

info@csp-ge.ch

La Fondation Agnodice accueille, oriente et conseille les mineur-e-x-s en transition ou en questionnement de genre, et propose un accompagnement familial autour de cette thématique
Avenue de la Gare 17
1003 Lausanne
+41 79 855 78 42 (disponibilité aussi sur Whatsapp)
info@agnodice.ch
site web

147

conseils@147.ch

site web Pro Juventute

site web 147

site web